CERISIER. Sous le nom de Cérifier, Cerafus, font comprifes plufieurs espèces & variétés d'arbres; les caractères fuivants leur font communs. qui reffemble à l'épine blanche par fa feuille, fon bois & fon fruit, qui eft un peu plus gros, mais de la même couleur. La fleur eft par grappes de couleur herbeufe. L'Aze• role eft de la couleur & de la forme d'une petite olive, portant une petite couronne comme les néfles, & s'amolliffant de même quand elle mûrit, verte & durę d'abord, enfuite d'un beau rouge vif... les Azeroles fe cueillent en Septembre ou Octobre, quand le fruit s'amollit, & qu'il tombe. Je fuis furpris, dit M. D. L. B. de l'avance que fait l'Auteur du nouveau de la Quintinye, que l'Azerolier a befoin de l'efpalier pour mûrir dans notre climat. J'en connois fur des arbres à haute tige, ifolés, au plein vent, dont les fruits mûriffent fort bien, &c. M. D. L. B. a omis le nom de fon Azerolier. Comme ce grand arbre n'eft connu ni de moi ni de beaucoup d'autres, je ne contredirai ni ce qu'il en dit ni le traitement qu'il lui fait. Mais pourquoi improuve-t-il ce que je fais pour le mien, qui eft bien connu, excepté vraisemblablement de M. D. L. B.? Lui ayant donné rang entre les arbres fruitiers, j'ai dû employer les meilleurs moyens pour procurer à fon fruit, dans notre climat, plus de groffeur, plus de maturité, & pour le rendre moins pâteux. Quel feroit-il en plein vent, fi en espalier aux meilleures expofitions il a des qualités fi médiocres, que j'aurois enlevé Quatre écorces couvrent la tige & les bran ches du Cérifier; la première coriacée & trèsdure, la feconde coriacée & beaucoup moins folide, la troifiéme fpongieufe & fort tendre, ont les fibres tranfverfales & fpirales; la quatrième est spongieufe, & fes fibres font longitudinales. Sur les Cérifiers en rapport on trouve trois fortes de boutons, à bois, à feuilles, & à fruit. Leurs noms indiquent leurs ufages. Les feuilles du Cérifier font ovalaires-alongées, pointues par les deux extrémités, dentelées & furdentelées par les bords, portées par de longues queues. Les fleurs, qui s'ouvrent en Mars & Avril, font compofées d'un calice en godet, percé cet arbriffcau d'une place qu'il ne mérite pas d'occuper, & je l'aurois envoyé dans un bofquet, fi je ne me trouvois engagé à répondre à M. D. L. B.? J'aurois pû m'en difpenfer; puifqu'il ne parle point de l'Azerolier d'Italie, mais de je ne fais quel grand arbre qui paroît tout entier de fon imagination. Au refte, s'il eût daigné ouvrir Palladius, il y auroit trouvé: Mefpila locis calidis maximè gaudent; & ceffant d'être furpris que dans notre climat je place en efpalier un arbriffeau qui en Italie demande des expofitions chaudes, il fe feroit épargné une inéprife, & m'auroit épargné la peine de me juftifier de celle qu'il m'impute. par le fond, fendu par le bord en cinq échancrures concaves; de cinq pétales blancs, arrondis, minces; de vingt à trente étamines; d'un embryon arrondi qui porte un ftyle terminé par un ftigmate. Ordinairement d'un bouton il fort plusieurs fleurs, dont les pédicules font attachés fur un fupport commun. Les fruits font fucculents, couverts d'une peau mince & liffe. Ils renferment un noyau dur & ligneux, qui contient une petite amande. On divife les Cérifiers en deux claffes; celle des Cérifiers à fruit en cœur, & celle des Cérifiers à fruit rond. La première se sousdivife en Mérifiers, Guigniers, Bigarreautiers, Heaumiers; & la feconde, en Cérises acides, & Cérifes douces. , Quoique le Cérifier s'accommode de toute forte de terreins il réuffit mieux dans les terres légères & profondes; il craint le fumier. Comme il eft rare qu'il ne dégénère pas par les femences, toutes fes efpèces & variétés se confervent par la greffe en fente ou en écuffon fur le Mérifier. Les variétés à fruit rond fe greffent bien fur des fujets de leur claffe pour faire des arbres moyens; mais celles à fruit en cœur y réuffiffent médiocrement. Les variétés communes à fruit rond se peuvent encore perpétuer par les drageons & les mar cottes. Voyez le refte de fa culture à l'article de fa taille, page 178. PREMIÈRE CLASSE, Mérifiers. LE MÉRISIER eft un grand arbre peu touffu, dont les feuilles font grandes, dentelées profondément, d'une étoffe mince, mal foutenues par des queues longues & foibles. Ses fleurs font pendantes à des pédicules foibles & menus ; & leurs pétales, d'un beau blanc, fort minces & alongés, fe foutenant mal, elles paroiffent peu ouvertes. Ses fruits font petits, plus ou moins, fuivant les variétés & fous - variétés, dont le détail n'est pas affez intéreffant pour que je m'y arrête. Je dirai feulement, qu'il y a des Mérifes rondes, des Mérifes un peu cordiformes plus ou moins alongées; qu'il y en a de noires, de blanches, de rouges, & de jaunes qu'on nomme vulgairement Cérifes ambrées. Ces dernières, & quelques rouges, font d'un goût fucré affez agréable. On ne cultive aucun Mérifier pour fon fruit; ou feulement celui à gros fruit noir, Cerafus major fylveftris, fructu cordato, nigro, colorer & pour fubdulci, dont on fe fert pour adoucir les ratafias. Son fruit eft plus alongé qu'aucune autre Mérife, couvert d'une peau fine & noire; fa chair eft mollaffe, d'un rouge foncé, pleine d'eau fade, de même couleur. Les Mérifiers s'élèvent feuls & d'eux-mêmes dans les bois, ou se sement & se forment dans les pépinières. On greffe fur le Mérifier toute efpèce de Cérifiers deftinés pour de grands plein-vents; mais rarement, fur-tout en écuffon, fur les Mérifiers à fruit noir, à cause de l'âcreté ou de la groffiéreté de leur feve. Guigniers. LE GUIGNIER, Cerafus Aquitanica; Cerafus Juliana; Cerafus major hortenfis, fructu cordato, carne tenerá aquofá, devient prefque auffi grand que le Mérifier. Ses branches font plus nombreuses & moins groffes; elles fe foutiennent mal. Ses feuilles, grandes, trèsdentelées & furdentelées, ordinairement pliées en dedans & quelquefois roulées, font nombreuses & moins pendantes que celles des autres |