envoyés de divers endroits, parce qu'ils n'ont point encore porté de fruit.

Cérifes fuivant l'ordre de leur maturité.

Bigarreau - cœur - de - Pi-Cherry-Duke.

COIGNASSIE R.

1. LE COIGNASSIER commun, Cydonia vulgaris, n'eft qu'un grand arbriffeau que l'on multiplie par marcottes & par boutures, pour former des fujets fur lefquels on greffe le Poirier.

2. LE COIGNASSIER de Portugal, Cydonia latifolia Lufitanica, devient un arbre de grandeur médiocre, dont les bourgeons longs & forts font un coude à chaque œil. Ses feuilles font ovalaires, grandes, unies par les bords, couvertes en dehors d'un duvet blanchâtre, rangées dans un ordre alterne, & portées par des queues courtes. Ses boutons, tant à bois qu'à fruit, font applatis fur le bourgeon. Ceuxci, au printems, produisent un petit bourgeon qui s'alonge jufqu'à une cinquième ou fixiéme feuille, & fe termine par une feule fleur feffile, à laquelle il fert de pédicule. Elle a près de deux pouces & demi d'étendue, & eft compofée d'un calice d'une feule pièce, divifé par les bords en cinq échancrures de la forme de petites feuilles ovales, terminées en pointe

.

& dentelées par les bords; de cinq grands pétales difpofés en rofe, arrondis par l'extrémité, teints par les bords de couleur de rofe légère en dedans, vive en dehors; de quinze à vingt étamines; d'un piftil dont l'embryon, faifant partie du calice, porte cinq ftyles terminés par des ftigmates.

Son fruit eft gros, alongé, imitant un peu la calebaffe, mal arrondi fur fon diamètre ; la peau eft jaune, couverte d'un duvet fin; la chair de même goût & de même odeur que celle des autres coings, eft plus tendre. Le centre du fruit eft occupé par cinq loges formées de membranes tendres, renfermant chacune de huit à quatorze pépins applatis. Il mûrit en Octobre & Novembre.

3. LE COIGNASSIER mâle, Cydonia fructu breviore & rotundiore, dont le fruit eft raccourci & prefque rond, & 4. LE COIGNASSIER femelle, Cydonia fructu oblongo, laviori, tiennent le milieu entre le commun & celui du Portugal pour la grandeur de l'arbre & de fes productions. Ces deux & celui de Portugal donnent des fujets plus forts que le commun, & plus capables de bien nourrir les greffes du Poirier.

L'endroit le moins fréquenté d'un Jardin est la place convenable aux Coignaffiers, qui n'exigent ni foins ni culture. Celui de Portugal peur cependant ne pas être traité avec tant d'indifférence.

ÉPINE-VINETTE.

L'ÉPINE-VINETTE, Berberis dumetorum, est un arbrisseau en touffe, dont les brins les plus forts excédent rarement cinq ou fix pieds de. hauteur. Ses bourgeons, droits, longuets, fouples, portent des boutons dans un ordre alterne, dont le fupport eft garni de trois à cinq petites épines fortes & très-aiguës. De ces boutons, il se développe au printems de trois à fix feuilles inégales, d'entre lesquelles il fort ou un bourgeon, ou une grappe de douze à trente petites fleurs jaunes, compofées d'un calice à fix piéces inégales; de fix pétales alongés, concaves; de fix étamines, qui fe couchent dans les pétales; d'un pistil cylindrique, furmonté d'un ftigmate applati.

Ses feuilles font d'une étoffe ferme, de grandeur médiocre, aiguës du côté de la queue, arrondies à l'autre extrémité, garnies par les

bords de crénelures terminées par une trèspetite épine molle.

Ses fruits font fort petits, cylindriques, applatis fur leur longueur, arrondis par les bouts; la peau dure, liffe, d'un beau rouge, couvre une chair fondante, pleine d'eau trèsacide, & un ou deux pépins bruns, longs, très-durs. Leur maturité eft en Novembre.

Elle a plufieurs variétés peu intéressantes, distinguées par la couleur du fruit, ou par la grandeur des feuilles. Celle à fruit fans pépin mérite mieux, ou eft la feule qui mérite de trouver place dans les Jardins, où la bonté du terrein rend fes fruits plus gros; mais ils ne font fans pépins, que lorsque les pieds deviennent vieux & ont effrité leur terre. L'Épine-vinette ne veut ni taille, ni culture, ni engrais.

LES

FIGUIE R.

Es intempéries de notre climat permettent rarement au FIGUIER, Ficus, de s'élever au deffus d'un grand arbriffeau. Le plus fouvent il forme une touffe; ce qui vaut mieux que d'être monté fur une tige. Ses bourgeons font gros,