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Dans les vieilles touffes, il faut tous les ans avant l'hyver fupprimer, jufques fur la fouche, les brins ufés ou dégarnis du bas, afin de

faire profiter les autres, de faire naître de jeunes brins, & de renouveller fucceffivement l'arbre.

Cet arbre réuffit très-bien en espalier; mais la roideur & l'indocilité de fes branches font contraires à la régularité de fa forme.

Quelques voies d'eau jettées au pied du Figuier pendant l'été, entretiennent fa vigueur & augmentent le volume de fes fruits.

FRAMBOISIE R.

LE FRAMBOISIER, Rubus idaus, eft un arbufte touffu, formé de plufieurs brins ou bourgeons droits, cylindriques, armés de petites épines très-nombreuses, hauts de trois à fix pieds, naiffant du collet de la racine, & ne vivant que deux ans; ils font garnis de feuilles alternes, compofées de trois ou cinq folioles de grandeur inégale, alongées, arrondies vers la queue, terminées régulièrement en pointe, dentelées profondément & furdentelées : la queue de chaque feuille couvre sous fon ais

felle

felle deux yeux, l'un fort petit qui ne pro duit qu'une feuille, l'autre gros produit une branche à fruit.

Au printems fuivant ces yeux fe développent; la branche à fruit s'alonge, produit dans un ordre alterne de petits rameaux, accompagnés d'une feuille à leur bafe; ils fe divifent en plufieurs filets ou pédicules déliés, couverts d'une gaîne ou foliole à leur naiffance, & terminés par un bouton conique à fleur.

La fleur eft compofée d'un calice, divifé en cinq grandes échancrures longuettes & pointues, de cinq petits pétales blancs, ovales, d'un très-grand nombre d'étamines difpofées en deux rangs, couchées, ferrées, raffemblées contre un faisceau de ftyles terminés par leurs ftygmates, qui repofent fur autant d'embryons oblongs, attachés fur un fupport commun au fond du calice.

Les embryons deviennent de petites baies fucculentes, qui, jointes enfemble fur le fupport, forment le fruit hémifphérique nommé Framboife.

Lorfque les bourgeons & les fruits du Framboifier diminuent de groffeur & de nombre marque qu'il a effrité fa terre, il faut faire une nouvelle plantation. Depuis Novembre Partie I.

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jufqu'en Mars on peut éclater les vieux pieds, ou lever les drageons fortis de leurs racines, les rabattre à huit ou dix pouces, & les planter à trois ou quatre pieds de distance l'un de l'autre.

En Février, il faut retrancher tous les brins qui ont donné du fruit l'année précédente, & dont la plûpart font morts; tailler à quinze ou dix-huit pouces une partie des jeunes bourgeons, & laiffer les autres (les plus forts) entiers ou prefque entiers; ceux-ci produiront plus de fruit, ceux-là en produiront de plus beaux; donner un labour & arracher tous les drageons fortis des racines. Le Framboifier n'eft pas difficile fur le terrein; il ne veut ni fumier ni engrais.

On connoit trois variétés de Framboifier utiles par leur fruit.

1. LE FRAMBOISIER commun à fruit rouge, Rubus idaus fpinofus fructu rubro.

2. LE FRAMBOISIER à fruit blanc, Rubus idaus fpinofus fructu albo.

3. LE FRAMBOISIER de deux faisons, Rubus idaus fpinofus fructu rubro, bifer.

Cette troifiéme variété eft bien préférable à la première. Les yeux de l'extrémité des jeunes brins s'ouvrent en automne & produifer.t des fruits jufqu'aux fortes gelées au mois de Février fuivant, on rabat ces brins, les uns à quinze ou dix-huit pouces, les plus forts au deffous des yeux qui ont porté du fruit (on peut même tailler les branches que les brins forts de ce Framboifier pouffent ordinairement ). Leurs yeux inférieurs s'ouvrent & fructifient dans l'été; de forte que ce Framboifier donne deux récoltes; l'une fur le bas des bourgeons de l'année précédente; l'autre fur les fommités des bourgeons de l'année.

GROSEILLIER A GRAPPES.

CE GROSEILLIER, Groffularia, eft un arbrisseau qui s'élève fur une tige, ou plus ordinairement forme une touffe dont les bourgeons font longs & forts, fuivant l'état, le terrein & la culture. On trouve fur cet arbriffeau quatre écorces dans le même ordre, la même direction & la même confiftance que fur le Cérifier : on y diftingue pareillement trois fortes d'yeux.

Les feuilles font alternes, fimples, décou

pées peu profondément en trois grandes ou principales pièces, bordées de dents inégales, qui femblent indiquer que chaque découpure eft formée de plufieurs moindres.

Les fleurs rangées en grappes de dix à quinze fleurs, attachées à la rafle par des pédicules fort déliés, font très-petites, compofées d'un calice en godet évafé, divifé en cinq échancrures; de cinq pétales à peine vifibles; de cinq étamines fort courtes; d'un pistil dont le ftyle fendu en deux branches eft placé sur un embryon qui devient une baie, fruit ou grain rond, fondant, fucculent, d'un goût aigreler ou acide; contenant de quatre à douze petits pépins, & couvert d'une peau fine, unie & luifante.

Toute terre & toute expofition conviennent au Grofeillier, qui cependant dans les bonnes donne du fruit plus gros & moins acide. Il réuffit bien en touffe, en tige, en paliffade, en efpalier.

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A la mi- Février, on taille le Grofeillier. Cette taille confifte à retrancher le bois mort, ufé, trop vieux, & les chicots; à fupprimer les brins foibles, s'il eft trop touffu; à rabattre les jeunes bourgeons qui partent du tronc, à la longueur convenable à la hauteur de la

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