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S'il ne s'agit que de regarnir un espalier, de remplacer quelques arbres morts, il faut faire des foffes de la grandeur marquée ci-devant, les remplir de bonnes terres les plus voisines, &, à la place de celles-ci, tranfporter celles qui font forties de la fouille. Un arbre ne réus◄ fit point dans la place & dans la même terre où un arbre de même espece eft mort, ou a vêcu quelques années. Il eft bon, même en changeant l'efpece, de changer la terre, ou d'y mêler une partie de terre neuve ou d'engrais.

On peut tranfplanter les arbres fruitiers depuis la cessation de la feve d'Août ( vers la Saint-Martin, fouvent dès le premier de Novembre) jusques vers le premier mouvement de la feve du printems (du premier au quinze Mars); mais il n'y a que les terreins trèsfroids & humides, dans lesquels il ne foit pas avantageux de planter avant l'hyver.

Vers la fin de Février, on rabat à la hauteur convenable (*) les arbres nouvellement

(*) La Quintinye, dit M. De la Bretonnerie, p. 215, & le nouvel Auteur confeillent de couper leurs tiges à cinq ou fix pouces. Le nouvel Auteur ofe répondre, 10 Que quiconque jettera les yeux fur fon texte, jugera M. D. L. B. Auteur & Cenfeur peu exact car il preferit de les rabattre à la hauteur convenable, de forte qu'il refte

plantés, de façon qu'il refte au moins cinq ou fix pouces du jet de la greffe garni de bons yeux. S'il s'y trouve de bonnes branches, on

au moins cinq ou fix pouces du jet de la Greffe. Eft-ce là confeiller de les couper à cinq ou fix pouces ? 20. Que, quand il auroit confeillé de les rabattre à trois pouces, comme les Jardiniers tronçonneurs, il ne s'en dédiroit point encore, pourvû qu'il y ait deux bons yeux bien placés, propres à produire un beau bourgeon fur chaque côté ; tar formant fes Arbres avec deux branches principales, il ne lui en faut pas davantage. M. D. L. B. prétend que c'est la longueur de la tige qui donne aux arbres la vigueur, & la plus grande étendue. Nous autres Jardiniers qui n'avons jamais formé que des arbres étroits & refferrés, & qui n'avons point appris à élever des arbres de la plus grande étendue, attendons que M. D. L. B. diffipe nos doutes à cet égard, & nous donne une bonne preuve de fon affertion. Moins ambitieux que lui pour nos arbres, lorfqu'ils couvrent depuis le bas jufqu'au haut un mur de dix à douze pieds, & qu'ils ont de trente à quarante pieds d'étendue, nous en fommes affez contents; & nous pouvons en montrer de tels, & quelques uns moins étroits encore & moins refferrés, qui n'ont pas en tout un pied de tige tant du fauvageon que de la Greffe. 30. C'est aux Jardiniers qui plantent & rabattent fans attention, que nous confeillons de laiffer cinq ou fix pouces du jet de la Greffe, parce qu'on peut espérer que dans cette longueur il fe trouvera de bons yeux. Pour les cultivateurs attentifs, ils rabattront le jet de la Greffe fur le plus élevé des yeux qui font néceffaires ; & ils ne croiront que c'est la Longueur de la tige qui donne aux arbres la vigueur & la

en conferve deux ou quatre, les plus oppofées, & les mieux placées fur les côtés, & on les taille de deux à fix yeux, fuivant l'état & la longueur des racines; car fi un arbre a été planté avec des racines fort courtes ou maltraitées, il faut lui décharger la tête, ne lui laiffer que deux branches & ne les tailler qu'à deux yeux chacune. En quelque état que foient les racines, il faut conferver des yeux, foit fur le jet de la greffe, foit fur les branches qui en font nées, pour donner des iffues à la feve, qui, n'ayant qu'une action très-foible dans des arbres fatigués de la transplantation, ne peut que fort difficilement fe faire des forties au travers d'une écorce dure, fouvent fanée & demi-defféchée.

Dans les années féches, une voie d'eau jettée de tems en tems au pied de chaque arbre nouvellement planté, & un binage donné enfuite à la platebande, font un fecours trèsefficace & fouvent néceffaire.

plus grande étendue, qu'après avoir demandé aux Bucherons qui exploitent les taillis, lequel d'un baliveau qui a une belle & longue tige, où d'une fepée qui n'en a point du tout, pouffe des branches les plus nombreuses, les plus fortes, & les plus étendues dans le même espace de tems.

Je ne mets point en question fi les platebandes des espaliers doivent être fumées & engraiffées. Tant que la force & le nombre des productions d'un arbre & le verd de fes feuilles montrent fa fanté & fa vigueur, il est évident qu'il a affez de nourriture; mais dès qu'il paroît souffrir, languir, s'affoiblir, fans qu'on puiffe appercevoir aucune caufe de fon dépériffement, ni découvrir en lui aucune maladie, on a lieu de croire qu'il n'en a point d'autre que la faim. Si le befoin fe déclare dans une faifon où les engrais produifent peu d'effet, on ôte fur la platebande une levée de terre, fans découvrir les racines; on délaye en beaucoup d'eau du crotin de cheval, ou de la bouze de vache, fuivant la qualité du terrein; on en jette deux ou trois fceaux au pied de l'arbre, & on remet la terre. Ce fecours peut fuffire jufqu'à la fin de l'automne : alors on garnit la platebande de fumier ou autres engrais, qu'on n'enterre qu'en donnant un labour après la taille. Les fumiers & amendemens, dont la néceffité n'eft pas fufceptible de doute, se renouvellent plus ou moins fouvent, fuivant le befoin des arbres & la qualité du terrein.

On donne deux labours par an aux platebandes des efpaliers, l'un avant l'hyver, &

l'autre à la fin de Février (*); & pendant l'été quelques binages. En faifant les labours, on ne peut être trop attentif à ne couper ni of fenfer les racines, ni laiffer échapper la bêche contre le tronc des arbres. Une des caufes les plus ordinaires de leur ruine, eft la maladresse & la négligence en labourant.

L'avantage des expofitions & de l'abri des murs, qui défendent & avancent des légumes, a introduit l'usage d'en cultiver dans les platebandes des efpaliers, au préjudice des arbres. Ceux qui ne peuvent fe réfoudre à facrifier le petit agrément de jouir un peu plus tôt de ces légumes, doivent au moins bannir. des efpaliers celles qui s'élèvent, ou qui éfritent la terre.

(*) Voyez l'Article des Labours au commencement de la feconde Partie.

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