Imágenes de páginas
PDF
EPUB

DES ARBRES EN ESPALIER. 85 a, tant pour lui faire pouffer un feul bourgeon vigoureux (je fupprimerai les autres à l'ébourgeonnement, s'il en paroît ), que pour obliger la feve de monter en plus grande quantité dans le bourgeon b, que je taille auffi long que fa force le permet,

L'année fuivante, l'arbre étant tel que le représente la figure 3, je donne au bourgeon a la taille dont il eft capable. Je taille auffi, fuivant les règles, les bourgeons, c, d, e, provenus du bourgeon b. Enfuite j'incline la branche be pour en faire une branche horizontale, & je reprends la branche-mere fur le bourgeon a, comme on voit fig. 4. Par ce procédé, la branche la plus forte devient une branche horizontale. Etant auffi la plus longue, elle jouit de tous les bienfaits de l'air, qui entretiennent fa vigueur; & la branche a, par fa pofition & fa direction, ne prendra que trop d'avantage fur la branche horizontale.

L'année suivante, l'arbre ayant pouffé les bourgeons à bois, marqués dans la fig., Planche V. (*), je les taille fuivant les règles, comme repréfente la même figure. J'ai

(*) N'étant queftion que de la forme de l'arbre, les figures ne repréfentent exactement que les branches à bois.

eu attention de ne laiffer venir fur le côté fupérieur de la branche a ƒ aucun bourgeon fort; mais j'y ai ménagé & paliffé verticalement un bourgeon moyen, tel que g, pour en faire une principale branche verticale. Deux chofes font à obferver dans le choix de ce bourgeon; Io. Qu'il foit tout au plus de force moyenne, parce que s'il étoit fort il deviendroit bientôt une branche vigoureufe, qui prendroit trop d'avantage fur les autres; 20. Qu'il foit éloigné de dix-huit pouces au moins de la ligne qui tomberoit d'à- plomb fur la tige de l'arbre, tant afin de laiffer l'efpace néceffaire pour placer les branches qui en naîtront, que pour ne pas élever près de la tige une branche qui fe fubftitueroit à elle, & s'en attribueroit bientôt les avantages par fa force & la rapidité de fon progrès.

L'année fuivante, l'arbre étant dans l'état représenté par la figure 2, Planche V, & les deux bourgeons hi ayant été un peu inclinés au paliffage, pour les préparer à l'ufage auquel ils font destinés; d'abord je taille tous les bourgeons, comme représente la même figure: enfuite j'examine fi la partie e i de la branche bei pourra encore être flexible dans un an; & dans ce cas, je paliffe les bourgeons hi dans

la même direction, & je laiffe le bourgeon i fe fortifier; finon je l'incline horizontalement, ou prefque horizontalement, pour en faire une feconde branche horizontale; & je reprends la branche-mere be fur le bourgeon h. Enfin j'incline davantage la branche horizontale mno, que j'avois laiffée jufqu'ici dans une direction un peu élevée, afin qu'elle profitât davantage.

L'année fuivante, je taille l'arbre comme il eft représenté Planche VI, & je ne change rien au paliffage dans la direction de fes branches.

L'année fuivante, l'arbre, qui peut être regardé comme un arbre formé, fe taille & fe paliffe felon les règles; mais fur la branchemere je choisis un bourgeon moyen, tel que x pourra le produire, éloigné de la branche rs d'environ trois pieds, pour en faire une seconde branche verticale.

Je continue fucceffivement d'année en année, à former fur l'arbre des branches verticales & des branches horizontales de la façon qui vient d'étre expofée. Il est aifé d'appercevoir que les branches les plus vigoureufes de l'arbre, qui ont pris une grande avance dans une direction favorable, étant converties en branches horizontales, elles fe foutiendront d'autant plus long-tems, que les branches ver

ticales au contraire ne font formées qu'avec des bourgeons moyens, qui ne peuvent en peu de tems prendre une grande fupériorité. Si cependant celles-ci faifoient un progrès exceffif, on le pourroit modérer en les ravalant à la taille fur leurs bourgeons moyens, & en les paliffant dans une direction auffi inclinée que l'état de l'arbre le peut permettre, comme on voit Planche IX.

III. Il y a des Jardiniers qui forment leurs ar◄ bres fans branches-meres, & fans aucune branche verticale. Ils inclinent toutes les branches fortes, & les difpofent de façon que les fupérieures puiffent au befoin être rebaiffées pour remplacer les inférieures à mesure qu'elles périffent, ou qu'elles s'épuifent; & ils ne rempliffent le milieu que de branches moyennes & foibles. Cette méthode, pratiquée avec intelligence, eft très-bonne pour les contre-efpaliers & les efpaliers qui ont peu de hauteur.

CHAPITRE

[blocks in formation]

OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.

1. TOUT arbre tend à s'élever; c'est une loi de fon méchanifme, ou de la nature qui le porte à s'approcher du pere de la végétation. Toutes fes branches, affectant une direction verticale, femblent fuir le froid & l'humidité de la terre, & chercher dans une région plus élevée un air plus fec & plus tempéré. Si les branches inférieures d'un arbre en plein vent prennent par la fuite une direction horizontale, ou même plus inclinée, c'eft que, pour fe fouftraire à la domination des branches fupérieures qui s'opposent à leur élévation, & qui leur dérobent la jouiffance des bienfaits de l'air & du foleil, elles s'alongent trop à proportion de leur groffeur; & n'ayant de point d'appui qu'à leur infertion, leur poids les incline néceffairement.

La hauteur d'un arbre en efpalier ayant pour
Partie I.

H

« AnteriorContinuar »