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une fête à un ambaffadeur des Paphlagos niens, dans laquelle on le régala de toutes fortes de danses guerrières; enfuite un Myfien , pour lui plaire davantage, fit entrer une Baladine, qui étant armée d'un large bouclier, dansa la Pirrhique avec tant de perfection, que les Paphlagoniens demanderent fi les femmes grecques alloient à la guerre ; on leur répondit que oui, & qu'elles avoient chaffé le Roi de Perfe de fon camp........ Comme cette ancienne Pirrhique étoit une danse pénible, elle reçut dans la fuite divers adouciffemens. Il paroît que du temps d'Athénée, la Pirrhique étoit une Danfe confacrée à Bacchus, où l'on représentoit les victoires de ce Dieu fur les Indiens, & où les Danfeurs, au lieu d'armes offenfives ne portoient que des thyrfes, des rofeaux & des flambeaux. C'eft fans doute cette même efpèce de Pirrhique, dont le même auteur veut nous parler, lorfqu'il en fait une des trois fortes de danses qui appartenoient à la Poéfie lirique. La Pirrhique décrite par Apulée, dans le dixième livre de ses Miléfiades, porte auffi le caractère d'une Danfe tout-àfait pacifique,

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Néron aimoit beaucoup la Pirrhique; l'hiftoire rapporte, qu'au fortir d'un fpectacle qu'il venoit de donner au peuple, il honora de la Bourgeoife Romaine, tous les Ephébes qui avoient dansé cette Danse.

S. I I.

ELOGE S.

Tout le monde connoît la délicateffe avec laquelle Mademoiselle Guimard danse les pas de deux, & entre autres celui de l'Opéra de Zaïs. Elle s'eft furpaffée, pour ainsi dire, ellemême dans cette occafion, & outre les applaudiffemens mérités qu'elle a reçus du public, les artistes de toutes les claffes lui ont offert à l'envi, les hommages que méritent fes talens. Les peintres & les graveurs ont deffiné & diftribué nombre d'exemplaites de gravures, où l'on voit M...... & Mademoiselle Guimard, dansant le pas de deux de l'Opéra de Zaïs, & le public les a reçus avec empreffement. Les Poëtes ont fait l'éloge de la légereté & de l'habileté de cette Actrice, & nous croyons qu'on retrouvera ici avec plaifir, la pièce de vers qui lui a été adreffée,

& qui a été inférée dans le Mercure d'Août dernier.

Vers à Mademoiselle Guimard, fur le pas de Deux, qu'elle a exécuté dans l'Opéra de Zaïs.

Lorfque de Lucinde endormie
Tu nous représentes les traits,
Et qu'Alcindor, fur ta main fi jolie,
Ravit un baiser plein d'attraits;
Ce Larcin fait naître en mon ame
Cette même ardeur qui l'enflamme,
Et qui l'amène à tes genoux.

Je deviens fon rival, & n'en fuis point jaloux.
Je fuis fes mouvemens, je crois être lui-même ;
Enfin, jeune Guimard, je deviens ton amant;
Auffi tendre que lui, peut-être plus constant;
Je conçois aifément que le bonheur fuprême
Eft d'aimer un objet charmant.

Oui, malgré la distance, hélas! qui nous sépare,
De mes fens le plaifir s'empare,

Et je me crois toujours au bout de ton ruban.

Envoi.

Ce fentiment ne doit point te furprendre,

11 eft le fruit de tes talens:

Quand on te voit, on croit t'entendre,
On veut répondre à tes accens,

Du

Da Parterre attentif tu captives les fens,
A ton jeu chacun eft docile,

Et lit fon bonheur dans tes yeux.

Tu croyois qu'Alcindor étoit le feul heureux,
Et j'en ai compté plus de mille.

Par M. C. D. M.

§. III.

CONTRE-DANSE ALLEMANDE.

L'Impromptu, contre-danse allemande, par M. Mendouze, amateur. Elle se vend à Paris, chez M. de la Chevardiere, rue du Roule, à la Croix-d'or, & chez Mademoiselle Caftagnery, rue des Prouvaires, à la Mufique Royale; fon prix eft de eft de quatre fols la feuille, avec la Musique, les figures & l'explication. Après le rond ordinaire, 1.o on balance, & on chaffe croisé tous les huit.

2.o On fait faire des passes à sa dame. 3.0 On fait la demi - chaîne angloise par quatre, vis-à-vis.

4.o On avance d'une place.

5.o On balance tous les huit, & on fait une paffe.

6. On fait un demi-tour d'allemande, de

E

la main gauche, & l'on fe met fur quatre places.

7.° Quatre vont en avant, & entrent fur les côtés, & les quatre autres chassent ouverts tous fur deux lignes.

8. En avant & en arrière.

9.o La pouffette un tour entier.

10.0 Tous balancent, les quatre du milieu se retirent & vont à la place vis-à-vis, pendant que les quatre autres vont en avant, & font un demi-tour de rond tous fur quatre places.

11.o Les dames font la chaîne fur le côté.

12.0 Les cavaliers enfuite en font autant, & fe mettent en place pour la main.

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