AN. 1351. Sup. liv. xc. 23. 23. Martene Thefaur. to 4. p. 729 Can. 9. c. 10. VIII, 4.11. C. 12. votre famille. Cet article étoit affés inutile pour l'évêque chés lequel fe devoit tenir le concile,mais la lettre étoit circulaire, & fut envoïée aux autres évêques de la province, fçavoir; Arnaud de Miguelone, Jean de Nifmes, Guillaume II. d'Alet, Ettiene d'Elne, Elie d'Ufès, Pierre d'Agde, Girbert de Carcaffone. Dès l'entrée du concile il s'émut une contestation entre cet évêque & les autres. Il prétendoit être affis le premier à la gauche de l'archevêque, les autres foûtenoient qu'on devoit fuivre le rang d'ordination, conformément au droit commun. Enfin l'archevêque ordonna que l'évêque de Carcassone seroit affis aprés celuy de Maguelone, qui étoit fon ancien de promotion ; sauf à l'évêque de Carcaffone de prouver dans l'an sa prérogative. tres, portent Ce concile fit douze canons, dont les huit premiers font répetés du concile d'Avignon tenu vingtcinq ans auparavant. Les derniers quatre défense de faire aucune violence aux porteurs de letou d'autres actes pour l'exercice de la jurifdiction ecclesiastique. Les curés doivent affifter aux teftamens, ou du moins en avoir connoiffance pour faire executer les legs pieux. Les beneficiers ne doivent entrer dans l'églife qu'en habit décent, fous peine pecuniere. Les confeffeurs écriront les noms de leurs penitens, afin que l'on voïe s'ils ont fatisfait au précepte de la confeffion annuele. Sur la fin de cette année 1351. le pape Clement Maladie du tomba confiderablement malade, & on le crut en Rain. 38. danger. Alors par le confeil des cardinaux il moBal.not.p.727 dera la rigueur de l'ordonnance du conclave faite pape, par Gregoire X. au concile de Lyon. Clement VI. fit donc une nouvelle conftitution par laquelle il permet aux cardinaux d'avoir dans le conclave cha cun deux ferviteurs clercs ou laïques à leur choix. Tous les jours ils pouront avoir à dîner & à foûper un plat de viande ou de poiffon avec un potage: des herbes cruës, c'eft-à-dire, quelque falade, du fromage, du fruit ou des confitures: mais ils ne pouront manger du plat l'un de l'autre. Pour la bienfeance, ils pouront avoir entre leurs lits des féparations de fimples rideaux. La constitution est du dixiéme de Décembre. Le lendemain le pape en donna une autre où il dit: Si autrefois étant en un moindre rang, ou depuis que nous fommes élevés fur la chaire apoftolique, il nous eft échapé foit en difputant, en enseignant, en prêchant ou autrement, d'avancer quelque chofe contre la foi catholique & les bonnes mœurs : nous le revoquons & le foûmetons à la correction du faint fiége. Remarqués que ce pape parle même de ce qu'il adit & prêché depuis fon pontificat. Il guérit de cette maladie, & vêcut encore un an. IX. Via PP. to. 1. p. 252, 48. Alb. Argente Il avoit fait plufieurs procedures, & fulminé des fentences contre Jean Visconti archevêque de Milan, qui avoit ufurpé Bologne, & s'étoit rendu tréspuiffant en Lombardie. Dans ce tems-là le pape tenant un jour confiftoire, un des cardinaux laiffa p.16. tomber adroitement une lettre qui fut ramaffée & portée au pape; & il la fit lire dans le confiftoire. Elle étoit d'un haut ftile écrite au nom du prince des tenebres au pape Clement fon vicaire & à fes conseillers les cardinaux. Il raportoit les pechés com AN.1351. 66. III. c, 4, muns & particuliers de chacun qui les rendoient trés-recomandables auprés de luy ; & il les encourageoit à continuer en cete maniere d'agir,afin qu'ils meritaffent pleinement la grace de fon roïaume: méprifant & blámant la vie pauvre & la doctrine des apôtres qu'ils haïffoient & combatoient comme luy. Mais il fe plaignoit que leurs inftructions n'étoient pas conformes à leurs œuvres, & les exhortoit à s'en corriger, afin qu'il leur donnât un plus grand rang dans fon roïaume. Comme cette lettre marquoit bien les vices des prélats, il s'en répandit grand nombre de copies. Elle portoit : Votre mere la fuperbe vous faluë, avec vos fœurs l'avarice, l'impudicité & les autres qui fe vantent que par votre fecours elles font bien en leurs affaires. Donné au centre de l'enfer en présence d'une troupe de démons. Cette lettre parut peu de tems avant la maladie du pape, qui en tint peu de compte & les cardi naux auffi. Plufieurs l'atribuerent à l'archevêque de Milan, qui prétendoit rendre fes défauts plus fuportables, en publiant ceux des premiers prélats de l'église, & fe vanger des cenfures portées contre luy, Et toutefois ce prélat follicita fi puiffament fa reconciliaM. vill, 11.c. tion avec le pape, & gagna fi bien les cardinaux, que le pape luy accorda l'inveftiture de Milan & de Bologne pour douze ans, à la charge de païer douze mille florins d'or par an. La bulle est du vingthuitiéme d'Avril 1352. & le dimanche fixiéme de Mai les cenfures furent levées, & l'archevêque reconcilié folemnellement à l'églife. C'est ainfi, dit Mathieu Villani, que par là pitié & l'argent on Rain. 1352, n. 8. vient à bout de toutes les grandes affaires avec les pasteurs de l'églife. AN. 1352. X. Héretiques en Vading.a.ss. Le pape Clement informé que dans le diocéfe & la province d'Embrun il se trouvoit une grande mul- Danphiné. titude d'héretiques, qui mettoient en péril les catholiques des païs voifins : écrivit une lettre adreffée aux évêques & aux abbés & à tout le clergé, aux seigneurs, aux juges & aux communautés, où il dit: Nous avons donné charge à Guillaume élu archevêque d'Embrun & à Pierre de Monts, frere Mineur, inquifiteur du lieu & des provinces voisines, de les purger de l'hérefie dont elles font infectées. C'est pourquoi nous vous prions & vous mandons de les affifter de vos confeils, leur donner fecours, guides & escorte, même à vos dépens, s'il eft befoin. La lettre eft du feptiéme de Mars 1352. Le pape écrivit auffi fur ce fujet au Daufin Charles, fils aîné du roi de France, à Loüis roi de Naples, & à la reine Jeanne fon époufe. Je ne voi point quels étoient ces héretiques du Dauphiné, finon un refte de Vaudois. Rain.n.20. p. 266. En même tems parut en Catalogne un nommé Emeric direct, Nicolas originaire de Calabre, mais qui avoit longtems vêcu en Espagne. Il foûtenoit qu'un certain •Efpagnol nommé Gonfalve du diocése de Cuença, étoit le fils de Dieu engendré au ciel de toute éternité, quoi qu'il parut avoir un pere & une mere fur la terre. Que ce Gonfalve ne mourroit point: que le faint Efprit s'incarneroit un jour, & qu'alors Gonfalve convertiroit tout le monde. Qu'au jour du jugement il prieroit pour tous ceux qui feroient morts en peché mortel & damnés, & ob XII Abfolution au roi de Pologne. Dlugof lib 9. p. 1098. D. tiendroit leur falut. Enfin Nicolas de Calabre diftinguoit en l'homme trois parties: l'ame que Dieu le Pere a faite; le corps ouvrage du Fils; l'efprit créé par le faint Esprit. Edoüard III. roi d'Angleterre voïoit plusieurs benefices de fon roïaume poffedés par des cardinaux, des officiers de la Cour de Rome & plufieurs autres qui n'y faifoient aucune réfidence. Pour y remedier il fit faifir tous ces benefices, & en mit en poffeffion fes officiers: ne permetant pas aux beneficiers & à leurs agens ou procureurs d'en percevoir les fruits. De quoi le pape averti admonéta le roi, & luy ordonna, fous peine d'excommunication, de donner dans quatre mois main-levée de ces faifies: attendu que ces beneficiers étoient difpenfés de la réfidence, foit pour le fervice qu'ils rendoient à l'églife, foit pour caufe d'études ou autrement. Ordonnant de plus la reftitution des fruits perçus : en vertu de la saisie avec les domages & interêts. Le roi envoïa au pape, reconnoiffant fa faute, & prometant d'obéïr à ses ordres; & le pape prorogea le terme qu'il luy avoit donné jufques au premier jour confiftorial d'aprés l'Afcenfion prochaine. C'est ce que porte la bulle du quinziéme d'Octobre 1351. mais le pape Clement ne vêcut pas jusques à ce terme. Depuis environ deux ans Cafimir roi de Pologne étoit chargé de cenfures ecclefiaftiques pour plufieurs crimes. Aïant remporté des victoires, & Rain-1349.7.15 fait des conquêtes fur fes voifins, il s'abandonna à la débauche, & méprifant la reine Adeleide sa femme, quoique belle & fage, il prit des troupes de |