Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Vita. p.331.

Le fecond cardinal fut Elie de faint Itier évêque AN.1356. d'Uzés. Il naquit à saint Itier en Limousin, & fut moine Benedictin. En 1335. le pape Benoist XII. luy donna l'abbaïe de faint Florent de Saumur, & il eut une charge d'auditeur dans la chancelerie apoftolique. En 1345. Clement VI. le fit évêque d'Uzés aprés Guillaume de Mandagot. Elie fut cardinal prêtre du titre de faint Estiene au mont Celius.

Le troifiéme cardinal fut François de Todi Italien alors évêque de Florence. Il fut premierement évêque de Corfi ou Corfinium près Sulmone, puis transferé à Clufium en 1348. de-là au mont Caffin en 1353. Deux ans aprés Innocent VI. le transféra encore à Florence, aïant transferé Ange Acciaïoli de Florence au mont Caffin. Enfin il le fit cardinal prêtre du titre de faint Marc, & grand pénitencier de l'église Romaine.

Gall. Chri. to.3

p. 1147.

Bal. p. 943.

Le quatrième cardinal fut Pierre de Montirac, fils d'une fœur du pape Innocent, & né en Limoufin à Donzenac entre Brive & Uzerche.Le pape fon oncle l'avoit nomé à l'évêché de Panplume en 1356. mais il ne fut point facré, & la même année il fut cardinal prêtre du titre de fainte Anaftafie, & cinq ans aprés vice-chancelier de l'églife Romaine. Il n'est point compté entre les évêques de Panpelume, dont toutesfois il garda le nom: Mais Arnaud Barbazano étant mort en 1356. Michel Sanches de fel 100. Affiain luy fucceda, étant élu la même année, & 106. confirmé par le pape.

Sandoual cata

Le cinquiéme cardinal fut Guillaume Farinier alors miniftre géneral des freres Mineurs. Il na- Bal. p. est. quit à Gourelon au diocése de Cahors, & fut passé

Tome XX.

1

docteur en théologie en l'univerfité de Toulouse AN.1357. l'an 1344. L'année fuivante étant provincial d'Aquitaine il mit en prifon au monaftere de Figeac, frere Jean de Roquetaillade. en 1348. Il fut élu géneral de fon Ordre au chapitre tenu à Verone. Il en tint un à Lyon en 1351. & un autre à Affife en Vading. 1356. 1354. Enfin le pape Innocent le fit cardinal prêtre du titre de faint Marcelin, voulant qu'il gardât le gouvernement de fon Ordre jufques au prochain chapitre géneral. L'année fuivante 1357. le pape luy donna un prieuré de l'Ordre de faint Benoist dépendant de l'abbaïe du Maf-d'Afil.

8.21.

Le fixiéme cardinal fut Nicolas Roffel Catalan de l'Ordre des freres Prêcheurs, docteur en théo3. vita p. 329 logie; & inquifiteur en Arragon, dont il étoit provincial. Voilà les fix cardinaux de la promotion du mois de Décembre 1356. Le premier & le dernier étoient abfens, ce qui caufa de la difficulté pour leur donner le chapeau.

Rain. 1357.7.2.

Car les deux cardinaux qui étoient nonces en France & auprés du roi prifonnier, écrivirent au pape pour le prier que Pierre de la Foreft leur nouveau colégue pût venir à Bourdeaux avec eux aider le roi de fes confeils, & travailler à fa liberté ; & afin qu'il ne leur parût pas inferieur en dignité, ils demandoient que le pape lui envoïât le chapeau rouge. Le pape répondit: Aprés avoir lû votre lettre avec nos freres, ils ont prefque tous été d'avis qu'il ne faloit point déroger à l'anciene coutûme: mais y aportant un temperament nous avons réfolu denvoïer au cardinal son chapeau à Poitiers : à condition toutefois de ne s'en fervir qu'en cas qu'il pût

avoir un fauf-conduit pour aller trouver le roi. Et AN.1357. ne pouvant amener nos freres à ce fentiment, nous avons penfé de vous envoïer à Bordeaux ce chapeau, pour le donner au cardinal, s'il peut venir auprés du roi. La lettre eft du premier Février 1357. Le roi d'Arragon pria le pape d'envoïer auffi le chapeau au cardinal Nicolas Roffel: mais le pape d. 1;56. n. 41 le refufa; & fur ce que le roi alléguoit l'éxemple de Pierre de la Forest, le pape en montra la différence en ce que celuy-ci étoit allé traiter la paix entre la France & l'Angleterre. En effet il passa à Bordeaux, & de-là en Angleterre avec les deux nonces : mais M. vill. VII. c. ils en revinrent au mois d'Août de cette année, fans " avoir rien fait.

XXXVI.

clergé & les

I vita inx.p.

Valsing. p. 173.

En ce tems il s'émut une grande difpute en An- Difpute entre le gleterre entre le clergé féculier & les quatre Ordres Mandiaus. des religieux Mandians. A la tête du clergé étoit 38 950 Richard Fixeraud, c'eft-à-dire, fils de Raoul archevêque d'Armach & primat d'Irlande. Il naquit à Dundale dans la même ifle, où fa mémoire élt encore en véneration, & fut premierement archidiacre de Lichfeld, puis chancelier de l'univerfité d'Oxford. Etant archevêque il commença à faire de la peine aux freres Mandians, puis il paffa en Angleterre, où ils étoient déja ataqués par le clergé. Il fit quelques fermons contre eux à S. Paul de Londres, & y difputa contre Roger Chonoc provincial des } freres Mineurs en Angleterre. Cependant le gardien du convent d'Armach apela au pape & fit citer l'archevêque d'Avignon où il fe rendit en effet l'an 1356. Le pape commit quatre cardinaux pour examiner l'affaire, sçavoir; Guillaume Curti évêque de

Vading. 1357.

Tufculum tiré de l'Ordre deCîteaux, Pierre de Cros AN.1357 du titre de faint Martin-aux-Monts, Elie de faint

[blocks in formation]

Itier de l'Ordre de Cluni, & François de Todi grand pénitencier.

L'archevêque plaida fa cause à Avignon en confiftoire devant le pape, les cardinaux & les prélats le huitiéme de Novembre 1357. & fit un trés-long difcours dont voici la substance. Je protefte d'abord que mon intention n'eft point de demander la fupreffion des Ordres Mandians, mais feulement qu'ils foient réduits à la pureté de leur inftitution. étant venu à Londres pour quelques affaires de mon église d'Armac, j'y trouvai des docteurs affés capables difputant contre eux fur la mendicité de J.C.

aïant été fouvent invité de prêcher au peuple, je fis fept ou huit fermons en langue vulgaire, qui fe réduisent à neuf conclufions, pour lesquelles ces freres ont apelé au faint fiége.

Ces propofitions font : J. C. pendant fa vie mortele a toûjours été pauvre, mais il n'a jamais mandié volontairement ni enfeigné de mandier: au contraire il a enfeigné qu'on ne le doit doit pas faire. Perfonne ne peut prudemment & faintement s'engager à la mendicité volontaire & perpetuele ; & la regle des freres Mineurs ne le porte pas. La bulle du pape Alexandre IV. qui condamne l'écrit des docteurs, n'ataque aucune de ces propofitions. Les paroiffiens doivent plûtôt choisir leur paroiffe pour s'y confeffer, que l'oratoire des freres ; & ils doivent préferer la perfonne du curé pour être leur confeffeur, à celle des freres, Voilà, trés-faint pere, les propofitions que j'ai foutenuës dans mes fer

mons, & que j'entreprens de foutenir, Dieu aidant, AN. 1357. encore à present.

`p 1363. 1.55.

L'archevêque entre enfuite en preuve, començant par les deux dernieres propofitions qui regardent les privileges des Mandians, comme étant les plus importantes à toute l'églife tant au peuple, qu'au clergé. Il prétend donc montrer qu'il eft plus fure & plus utile de se confeffer chacun à son curé, qu'aux freres Mandians. Je penfe, dit - il, avoir dans mon diocéfe deux mille perfonnes tous les ans qui font compris dans les excomunications générales contre les incendiaires & les autres femblables. Il en vient à peine quarante à moi ou à mes pénitenciers: toutefois ils reçoivent tous les facremens, & on dit qu'ils font abfous par les freres. Il ajoûte : le particulier peut les foupçoner de chercher à foulager leur pauvreté en écoutant les confeffions, & d'im- p. 1395. l. 36. pofer pour toutes pénitences des aumônes à leur profit. En effet depuis que les freres ont obtenu ce privilege de confeffer, il ont bâti par tout le monde des monafteres femblables à des palais, ce qu'ils ne pouvoient faire auparavant ; & on n'a jamais oüi dire qu'il aïent impofé des aumônes pour la réparation d'une église paroiffiale, d'un grand chemin ou d'un pont. Chacun même les aplique à fon Ordre, & les freres Mineurs n'en donnent point aux freres Prêcheurs.

Le prélat ajoûte : L'abus des privileges accordés p. 1397. l. so, aux freres produit plufieurs autres inconveniens dans le clergé. La plupart des jeunes gens fe confeffent à eux, foit dans les univerfités, foit chés leurs parens. Or ils les atirent par leurs artifices &

« AnteriorContinuar »