chanoines, ausquels il affigne des revenus, & borne AN.1369. les limites du nouveau diocéfe. Il ne luy donna point toutefois encore d'évêque, il n'y en eut que fept ans aprés, lorfque Gregoire XI. fucceffeur d'Urbain dédia la nouvele cathédrale, & y mit pour premier évêque Pierre d'Azcufe François de nation de l'Ordre des Augustins Mandians. .1062. XIII. L'empereur a Rome. Vita PP. to. 1 p. 388 410.10.2 p. 772. Calcond. p. 25. Rain 1369. n. I. 843. De Viterbe le pape Urbain alla droit à Rome où l'empereur de C. P. l'atendoit. C'étoit Jean Paléolo- Jeanaféologue gue qui voïant les grands progrés des Turcs, avoit paffé en Italie pour demander du fecours aux princes d'Occident. Le pape entra à Rome le famedi treiziéme d'Octobre 1369. & traita Paléologue avec beaucoup d'honeur, un peu moins toutefois que fi ç'eut été l'empereur d'Occident. Le jour de faint Luc qui fut le jeudi dix-huitiéme du même mois, l'empereur Grec fe rendit à l'églife du faint Efprit où il fit sa profession de foi en présence de quatre cardinaux, fçavoir; Guillaume Sudre évêque d'Oftie, Bernard de Bofquet du titre des douze Apôtres, archevêque de Naples, François Thebaldeschi du titre de fainte Sabine, & Rainald des Urfins diacre du titre de faint Adrien, députés par le pape pour cette fonction, fuivant la commiflion datée de Viterbe le feptiéme du même mois. La profeffion de foi de l'empereur est entierement catholique, & contient, entr'autres articles, que le faint Elprit procede du Pere & du Fils, que l'êglife Romaine a la primauté fur toute l'églife catholique, qu'il luy apartient de décider les questions de foi; & que quiconque fe fent lezé en matiere ecclefiaftique, y peut apeler. L'empereur donna cette AN. 1369. profession en Grec fouscrite de la main en vermillon fcellée en or; & aprés qu'il l'eut jurée,les cardinaux le reçurent au baifer de paix comme vrai catholique. Le dimanche vingt-uniéme d'Octobre le pape forVita to 2.p.773. tit de son palais du Vatican, & vint s'affeoir dans une chaire au haut des degrés de l'église de saint Pierre. Il étoit revêtu pontificalement, & accompagné de tous les cardinaux & les prélats auffi revêtus de leurs ornemens. L'empereur Grec vint aussi-tôt, & dès qu'il vit le pape, il fit trois genuflexions: puis il s'aprocha & luy baifa les piés, la main & la bouche. Le pape fe leva, le prit par la main, & commença le Te Deum. Ils entrerent ensemble dans l'église où le pape chanta la meffe en présence de l'empereur & d'une grande quantité de Grecs. Ce jour-là il dîna avec le pape & tous les cardinaux auffi. Rain 1368. n.18. Dès l'année précedente le pape Urbain avoit apris que les freres Mineurs excités & protegés par Louis roi de Hongrie avoient converti grand nombre d'hérétiques & de fchifmatiques en Bulgarie, en Rafcie & en Bofnie; comme il paroît par la lettre de remerciment qu'il en écrivit au roi le quatorziéme de Juillet 1360. Afin donc d'affermir ces converfions & d'arêter le progrès des hérétiques qui étoient encore en grand nombre dans ces provinces: le pape écrivit aux archevêques de SpalaId. 1369.n,13. tro & de Ragufe & à leurs fafragans, d'empêcher autant qu'il leur feroit poffible, le comerce reciproque entre leurs diocéfains & les héretiques de la Bofnie: foit que les héretiques aportaffent des marchandifes aux catholiques, ou que les catholiques leur en portaffent: le tout fous peine d'excomuni cation, cation, & même de prifon à l'égard des hérctiques. AN.136). La lettre eft du treitieme de Novembre. Gr. 1.85. L'empereur Jean Paléologue étoit encore à Rome au comencement de l'année suivante 1370. Et comme on craignoit de la part des Grecs qui fe difent Romains, quelque chicane fur le nom de l'église Romaine, il donna une bulle du mois de Janvier, par laquelle expliquant celle du dix-huitiéme d'Octobre il déclare que par l'église Romaine, il entend celle ou préfide le pape Urbain V. Quand ce prince partit pour retourner à C. P. le pape luy acorda plufieurs graces, entr'autres d'avoir un autel portatif Ibid.n.4. où il fit dire la messe en fa présence, mais par un prêtre Latin feulement. C'est que les Grecs ne fe fervent point de pierres d'autel, mais d'un cuir, d'un linge, ou d'un morceau d'étofe confacré pour cet effet, qu'ils apelent Antiminfion. Ce privilege eft du Ducane glisse treiziéme Février. Le pape donna auffi à l'empereur Jean Paléologue des lettres de recomandation pour les princes chés lefquels il devoit paffer, comme la reine Jeanne de Naples & Philipe prince de Tarente & empereur titulaire de C. P. Enfin l'empereur Grec parut s'en aller fort s'en aller fort content du pape. Claire veuve d'Alexandre Vaivode de Valaquie, princeffe catholique & pieufe avoit deux filles mariées, l'une au roi de Bulgarie, l'autre au roi de Servie. Elle avoit retiré la premiere du schisme & de l'hérefie : fur quoi le pape la felicite & l'exhorte à travailler à la converfion de fon autre fille. La lettre est du dix-neuviéme de Janvier; & le huitiéme d'Avril il écrivit à fon beau-fils Ladiflas Vaivode de Valaquie, l'exhortant auffi à quiter le schifme. n.6. Tome XX. li 388. Vita.to. 1. p. XIV. converfion de Valaques, &c. AN. 1370. 2.7. pro Lafco duc de Moldavie de la nation des Valaques inftruit par quelques freres Mineurs réfolut de quiter le fchifme, où luy & fes fujets avoient vêcu jusqu'alors,& le fit sçavoir au pape Urbain par deux freres du même Ordre : le priant d'ériger en évêchê Cerete ville de fon obéiffance du diocéfe de Halits en Ruffie dont elle étoit fort éloignée, outre que l'évêque étoit schifmatique, comme toute la vince. Sur quoi le pape écrivit à l'archevêque de Prague & aux deux évêques de Breflau & de Cracovie, de s'informer de la verité du fait: Et fi vous trouvés,ajoûte-t-il, que Lafco & ses sujets veüillent fincerement & fermement embraffer la foi catholique, vous leur ferés abjurer le schisme, où à ceux d'entr'eux que vous jugerés à propos: puis vous exemterés & afranchirés entierement la ville de Cerete & tout le duché de Moldavie de la jurifdiction & dépendance de l'évêque de Halits & de tout autre perfonne ecclefiaftique: ordonnant que ce païs ne foit foûmis qu'au faint fiége pour le fpirituel. Enfuite vous érigérés Cerete en cité & en évêché, luy donnant pour diocése tout le duché de Moldavie: & s'il s'y trouve une églife convenable vous en ferés la cathédrale. Cette commiffion eft du vingtquatriéme de Juillet 1370. Cependant le pape aïant apris que la plupart des miffionaires envoïés en Tartarie par fes prédeceffeurs étoient morts, & que plufieurs des nouveaux chréVading. 1570 tiens manquoient de pafteurs, y envoïa cette année plufieurs freres Mineurs, dont il déclara chef Guillaume du Prat docteur de Paris, qu'il fit archevêque de Cambalu & vicaire géneral de fon Ordre dans le 7. I. 2. n. 4. 5. Cathai: lui permetant d'emmener avec luy douze AN.1370. freres du même Ordre à fon choix. La date eft du dernier de Mars. Il les chargea de plufieurs lettres, l'une au grand Can des Tartares, l'autre à tous les princes de la même nation, la troifiéme à toute la nation : les exhortant à favorifer l'archevêque, fes confreres & les nouveaux chrétiens, & à embrasser eux-mêmes la vraïe religion. Il faut croire que les miffionaires conoiffoient l'utilité de ces lettres. Ily en a une pour exhorter tout le clergé Grec à quiter le schisme à l'exemple de leur empereur. 2. 8. XV. Réforme du M, Caflin Vita, PP. p.389. Le monaftere du Mont-Caffin fource de l'Ordre de faint Benoît étoit extrêmement déchu pour le temporel & pour le fpirituel. Il étoit ocupé par plufieurs moines vagabons & infolens qui menoient une vie quafi féculiere, & les bâtimens avoient été prefque ruïnés par un tremblement de terre. Le pape . Urbain aiant réfolu de rétablir ce fameux monaltere, commença par suprimer l'évêché érigé par le pape Jean XXII. en 1319. ce qu'Urbain fit par bulle du trentiéme de Novembre 1366. croïant qu'un ab- Ibid.¡.1;0.175. bé étoit plus propre qu'un évêque à y rétablir l'obfervance monaftique. Enfuite il fit travailler à la réparation des bâtimens, & y emploïa les revenus Bullar C. fin. de l'abbaïe tant qu'elle demeura vacante. Il y rasfembla des moines vertueux & reglés de divers autres monafteres, où il fçavoit que l'obfervance étoit la plus exacte, & les établit au Mont-Caffin, pour y faire leur résidence perpetuelle, aprés qu'il en eut chaffé les mauvais moines. Il ne faloit plus qu'un abbé capable de bien gouverner le nouveau monaftere, & d'y atirer de bons tc. 2 p. 283. |