AN. 1383. Sup. liv. XCVII. n. 52. Vita. p. 1308. Gall. chrif: n. tc. faint Papoul. En 1370. il fut transféré à l'arche- Le fecond cardinal de cette promotion fut Faidit d'Aigrefeuille auffi Limousin. Il étoit neveu de Raimond d'Aigrefeuille évêque de Rodès après fon oncle en 1361. mais il n'y fit son entrée que quatre ans après, & fut transféré à l'évêché d'Avignon en 1368. qu'il poffedoit encore quand le pape Clement VII. le fit cardinal prêtre du titre de faint Martin-aux-Monts. Le troifiéme fut Pierre Aiffelin Bénédictin, natif du diocéfe de Clermont, alors évêque de Laon. Il étoit à Paris, & on croit qu'il n'eut point de titre de cardinal. Le quatriéme fut Gautier de Vardelan Ecoffois, évêque de Glascou, qui ne voulut point quiter fon évêché. Or l'Ecoffe reconoiffoit le pape Clement. Le cinquième cardinal fut Aimeri de Magnac Card. Fran. p. d'une anciene nobleffe du diocéfe de Limoges. Etant Vita p. 1314. docteur en droit civil & canonique, il fut maître 668. des requêtes du roi Jean, puis de Charles V. archidiacre de Poiffi au diocèle de Chartres, & enfin évêque de Paris au mois de Novembre 1368. Il fut cardinal prêtre du titre de faint Eusebe, & mourut à Avignon le vingtiéme de Mars 1385. Le fixiéme cardinal fut Jean de Neuchatel Bourguignon, parent & cameriet du pape. Il fut évêque de Nevers en 1371. puis de Toul en 1374. & enfin cardinal prêtre du titre des Quatre-couronés. Le feptiéme fut Jaques de Mentonai du diocéfe de Genéve, alors camerier du pape. Outre ces fept cardinaux prêtres, Clement VII. en fit deux diacres, favoir Amedée de Saluces fon proche parent Piémontois, alors élu évêque de Valence; & Pierre de Fitigni ancien avocat au Parlement, & archidiacre de Chartres. Voilà les neuf cardinaux de la promotion du vingt-troifiéme Decembre 1383. le Le pape Urbain étoit toûjours à Naples avec fon neveu François Prignano furnomé Batille, qui enleva par force du monaftere de faint Sauveur, une fille noble, religieufe profeffe de fainte Claire, dont il abufa & la retint quelques jours en fon logis. C'étoit un home abandoné au plaifir, au fomeil, aux excès de bouche & aux autres débauches, fans que pape fon oncle l'en reprit ; & quand on lui en parloit, il difoit : C'est un jeune home, quoi que Batille cut alors plus de quarante ans. Ce crime comis avec la religieufe fit grand bruit dans Naples ; & le roi Charles qui y étoit, fit citer Batille devant lui, mais il ne fe préfenta point, & fut condamné par contumace à perdre la tête. Le pape s'en plaignit, difant qu'il étoit le fouverain fei AN. 1383. ncur du roïaume, & qu'on ne pouvoit en fa préAN. 1383. fence condamner à mort un feigneur qualifié. Enfin ils s'acomoderent le roi & lui par la médiation des cardinaux : la sentence ne fut point exécutée, le crime demeura impuni ; & l'on convint que Batille épouferoit une parente du roi, fille du grand jufticier du roïaume, moïenant quoi le roi lui dona la ville de Nocera, Rain. 1384. n. I. Sup. n. s. Rain. 1381. n. 26. XVII. Urbain à Nocera. 4. 36. Le premier jour de Janvier 1384. le pape Urbain après avoir dit la meffe, dona folemnelement à Charles de la Paix l'étendard de l'églife pour marcher contre Louis duc d'Anjou qui étoit à Tarente, & contre lequel il réïtera fes cenfures, & publia la croifade. Il lui dona pour légat le cardinal Landulfe Maramalde un de ceux qu'il avoit promus en 1381. & le roi Charles marcha avec une grande armée contre le duc d'Anjou : mais il ne fit aucun exploit confidérable, aimant mieux faire périr l'armée Françoise par la difette, la fatigue & les maladies. Cependant le pape Urbain étoit à Naples, où ne fe croïant pas en fûreté, à caufe que la reine Marguerite y étoit la maîtreffe, il en fortit le vingtfixiéme de Mai & fe retira à Nocera mais fes cardinaux & le refte de fa cour, 's'y trouvoient fort incomodés à cause de la petiteffe du lieu, & souvent même en péril, par les courfes des troupes ennemics. C'eft pourquoi un dimanche du mois d'Août les cafdinaux voïant aprocher des gens de guerre du bourg près de Nocera, crurent qu'ils venoient pour les prendre. & s'enfuirent auffi-tôt à Naples, Excepté le cardinal de Pife. Ce que le pape aïant apris, il leur manda par Thiéri de Niem, qu'ils revinffent auprès de lui fans rien craindre. Thiéri rencontra en chemin deux cardinaux & plufieurs courtifans du pape qui revenoient; & étant arivé à Naples il s'aquita fi-bien de fa commiffion auprès de ceux qui y reftoient, qu'ils retournérent aussitôt vers le pape: excepté le cardinal de Ricti, qui ne voulut jamais revenir & demeura à Naples, ocupé à de nouveaux projets contre le pape. AN. 1384. XVIII. Mort de Louis Vita p. 510. 1322. Le duc d'Anjou ne put jamais obliger Charles de la Paix d'en venir à une bataille décifive; & duc d'Anjou. consuma inutilement les troupes & les tréfors qu'il avoit amenés de France : partie de fes gens furent tués en divers petits combats, plufieurs moururent de maladie, entre autres, le comte de Savoïe Amedée, qui mourut dès l'année précédente vers la vang. p. 298. fête de Pâques. Ce qui reftoit de troupes au duc d'Anjou manquoit de tout, & fes finances étoient épuifées enfin il mourut de maladie & de chagrin le vingtiéme de Septembre 1384. près de Bari. Son fils aîné Louis à peine âgé de fept ans lui fuccéda au titre de roi de Sicile & au comté de Provence fous la conduite de fa mere Marie de Bretagne, : Le féjour du pape à Nocera déplaifoit au roi Rain. 1384. Charles, & lui donoit de mauvais Toupçons : c'est pourquoi le dixième de Novembre, il le pria de revenir à Naples. Urbain répondit : Les rois ont accoûtumé de venir vers les papes, & non pas papes d'aller trouver les rois ; & fi vous voulez entretenir nôtre amitié, déchargez le peuple d'impôts. Le roi répondit en colere: Je puis en mettre en Z z iij les AN. 1384. XIX. Privilége des reli Krants metropов. lib. x. c. 21. 60. core de nouveaux, j'ai conquis ce roïaume, ce n'eft pas au pape à le gouverner, qu'il comande aux prêtres. Depuis ce temps il n'y cut plus d'intelligence entre le pape Urbain & le roi Charles de la Paix. Le pape revint toutefois à Naples dans le mêgieux reftraints. me mois de Novembre, & y fit une conftitution pour reftraindre les priviléges des religieux & expliquer la Clementine Dudum de fepulturis. La conItitution d'Urbain eft adreffée à tous les religieux de tous les ordres, & porte en fubftance : Nous vous défendons de recevoir dans vos églifes les paroiffiens à l'ofice divin les dimanches & les fètes, ni les admettre à la pénitence fans la permiffion de leur curé : si quelqu'un veut se confesser à un prêtre étranger, il doit, fuivant le concile de Latran, obtenir auparavant la permiffion du sien, autrement il ne poura être abfous. Pour ne pas fouftraire aux églifes paroiffiales la dévotion qui leur est dûë, vous ne ferés point de fermons dans vos églises, avant la meffe folemnele que les fidéles ont coûtume d'entendre le matin dans leurs paroiffes; & vous n'irés point y prêcher, fi les cures ne vous y invitent, ou du moins ne vous le permetent. Le jour que l'évêque ou quelque autre à fa place prêchcra, vous ne ferés pas fi hardis que de prêcher Sup. liv. LXXVII. n. 52. dans la même ville où le même lieu. Si vous donés la fépulture à quelque paroiffien, vous doncrés à l'évêque ou au curé dans la paroiffe duquel aura été pris le mort la moitié, le tiers ou le quart de tout ce que vous aurés reçu à l'ocasion de cette fépulture, fuivant le decret du pape Gregoire & |