AN. 1387. To. 2. p. 988, Vita. to. 1 p.518. 1366. Dès le temps que par nôtre droit d'aîneffe nous étions prince de Girone, voïant le fchifme qui s'étoit formé dans l'églife, nous avons fait faire des informations folemneles fur le droit des deux prétendus papes, nous avons vû celles qui avoient été faites par d'autres princes; & tout bien confideré, nous avons trouvé que le premier élu savoir Barthelemi archevêque de Bari a été intrus par une violence notoire; & que le fecond favoir nôtre faint perc le pape Clement nomé alors le cardinal de Geneve eft le vrai canonique & légitime pape ; & nous l'avons déclaré tel. Mais nôtre déclaration n'a pas été folemnelement publiée durant le regne du roi nôtre pere de glorieufe mémoire: qui eft demeuré dans l'indiférence, & a ordoné à les fujets de l'observer. Maintenant la providence nous aïant mis fur le trône, après avoir tenu plusieurs confeils & mûrement déliberé fur ce fujet; nous avons trouvé conformes à nôtre déclaration les informations & les procedures faites par le roi nôtre pere. C'eft pourquoi nous exhortons tous les fidéles, & comandons à tous nos fujets de reconoître pour vrai pape le feigneur Clement VII. & tenir l'antipape premier élu pour féparé de l'égliser Le roi Pierre avoit un coufin germain nomé Jaques d'Aragon qui aïant été destiné à l'état eccléfiaftique par fon pere dont il étoit le troifiéme fils se trouvoit dès l'an 1352. chanoine & prevôt de l'églife de Barcelone; chanoine de celle de Majorque, & chapelain comenfal du pape. En 1362. Innocent VI. le fit évêque de Tortofe, quoiqu'il n'eut que vingt ans acomplis. En 1369. l'église de Valence étant venuë à vaquer, les chanoines élurent Ferdi- AN. 1387. nand de Munos chanoine & chantre de la même n'ofa Charles le Mauvais roi de Navare mourut à rbid. p. 518. pi Pampelune le premier jour de Janvier cette année 1387. & Charles le Noble fon fils aîné lui fucceda. Le pere avoit toûjours diféré, comme le roi d'Aragon, de fe déclarer pour l'un des deux papes : mais le fils aïant pris fon temps, se déclara folemnelement pour Clement VII. en quoi il fut éficacement aidé par le cardinal Pierre de Lune. Ainfi toute l'Espagne à la réserve du Portugal fe trouvaréünie Tous l'obédience de Clement. Erreurs de fr. XXXVIII. Jean de Montfon, p. Duboulai to. 4. 620. A Paris il s'émut cette année une grande difpute entre les freres Prêcheurs & les autres théo logiens. Frere Jean de Montfon du même Ordre docteur en théologie natif du diocéfe de Valence Via PP. 10, 20 en Catalogne, foûtint dans les écoles quatorze propofitions dont voici les plus importantes, L'union hypoftatique en J. C. eft plus grande que l'union E ce ij AN. 1387. Prop. 4. Prop. 10. 32. 13. Prop. 143 11. des trois perfones de l'effence divine. Il peut y a voir une pure créature plus parfaite pour mériter: que l'ame de J. C. même. Il eft expreffément contre la foi de nier que tout homme excepté J. C. ait contracté le peché originel, & il eft autant contre la foi d'en exempter la fainte Vierge que d'en exmpter dix perfones. L'écriture fainte ne doit être expliquée par l'écriture même. Duboulaip.629. Les quatorze propofitions furent raportées dans l'affemblée de la faculté de théologie tenue aux Maturins le fixiéme de Juillet 1387. & après qu'elles eurent, été qualifiées chacune en particu lier, l'université, à la requête de la faculté de théo logie, les préfenta judiciairement à l'évêque de Paris Pierre d'Orgemont, comme au juge ordinaire en cette partie : qui défendità frere Jean de Montfon de fortir de Paris, & après les procedures n'éceffaires,prononça cette fentence le vendredi vingttroifiéme d'Août veille de la faint Barthelemi: Nous défendons qu'aucun déformais ne foit fi hardi que d'enseigner ou foûtenir en public ou en cachete aucune des quatorze propofitions mentio nées ci-deffus, fous peine d'excomunication qui sera encourue par le feul fait, & dont nous nous réfervons fpécialement l'abfolution,, Au reste s Jean de Montfon peut être pris, nous procederons contre lui par emprifonement & autres voies de droit. Pendant le cours de cette procedure devant l'évêque de Paris, l'inquifiteur ou fon vice-gérent fut fouvent interpelé de fe joindre à la caufe, mais il n'y voulut jamais comparoître : aparemment il étoit de l'Ordre des freres Prêcheurs. Dubou p. 6. 12. p. 468. Jean de Montfon apela de la fentence de l'évê AN. 1387. que de Paris au pape Clement VII, & fe rendit à Avignon, où il obtint une citation contre l'uni- 623. verfité. Elle envoia, des députés, dont le chef fut Lannoi to. 24 Pierre d'Ailli, docteur en théologie & grand maître du college de Navarre. Il parla deux fois fur ce fujet en confiftoire devant le pape; & ces difcours, felon le stile du temps, font en forme de fermons començant par un texte de l'écriture fuivi de préambules & de proteftations; après quoi le même du difcours eft chargé de tant de divifions & de fubdivifions qu'il en devient plus obfcur. Le pape dona des comiffaires, & lexamen de l'afaire dura le refte de cette année & toute la fuivante. corps ΧΧΧΙΧ. tins fur le fchif me. S. Anton. to. zu 404. Au mois de Novembre 1387. le pape Clement Avis des Florenenvoïa une ambaffade folemnele à Florence où elle fut reçue avec honcur, & quelques, nobles alle- p. rent au-devant des ambaffadeurs. Mais avant que leur doner audiance les magiftrats confulterent Louis Marfile docteur en théologie de l'Ordre des Ermites de faint Auguftin, home de fainte vie & de grande réputation, qui leur dit: Vous pouvés les écouter): fi ce qu'ils propoferont eft utile à la Chrétienté, on l'executera; fi c'eft le contraire, vous les congedirés de cette ville. On dona donc audiance aux ambassadeurs, & la conclufion de leurs difcours fut de prier la république de Florence de travailler à la convocation du concile universel, où l'on décidât lequel des deux étoit le vrai pape. Si le concile déclaroit que c'etoit Clement, il ofroit de faire Urbain carE ee iij dinal: fi Urbain étoit jugé pape légitime, CleAN. 1387. ment fe remetoit entierement entre fes mains pour disposer de lui comme il lui plairoit. Les envoiés loüoient fort les Florentins, & leur faifoient de grandes ofres, entr'autres que Clement les feroit fes vicaires dans les terres de l'églife de leur voisinage, dont les revenus feroient gardés en seque→ ftre par les Florentins jufqu'à ce que la cause fût décidée par le concile. Les magiftrats de Florence après une mûre déliberation répondirent: Il ne nous paroît pas qu'il nous conviene de traiter du concile, c'est aux rois & aux princes plus puiffans que nous, & nous les en foliciterons. Quant à l'obédience & l'adhésion à un pape, nous ne prétendons point nous féparer de celui que nous avons reconu jufqu'à préfent (c'étoit Urbain ) jufqu'à ce que l'églife où le concile en ait autrement décidé. Ils renvoïerent ainfi les ambaffadeurs de Clement VII. XL. Défordres des gletere. 327. Th. Valfing. p. En Angletere étoit un Carme nomé GautierLollards en An- Diffe qui avoit été confeffeur du duc de Lancastre, & auquel le pape Urbain dona de grands privilé ges croïant qu'il fuivroit ce prince en Espagne, où il devoit aller, prétendant avoir droit au roïaume de Castille. Le duc y alla en éfet, mais Gautier demeura en Angletere, où il diftribuoit pour de l'argent les graces qu'Urbain avoit acordées au duc de Lancaftre. Il y en avoit une que l'on s'empreffoit d'acheter, & qu'on païoit plus chérement, c'étoit de créer des chapelains du pape, fuivant l'usage de la cour de Rome. Gautier en acorda le titre entre les autres un à Augustin nomé Pierre Pareshull, qui croïant avoir aquis par là toute forte |