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. 175.

mort le dernier de Juillet 1396. le pape Boniface AN. 1396. IX. tranféra Thomas au fiége de Catorberi vers la fête de Noël; & le prélat quita auffi - tôt la chancelerie d'Angleterre. Les bulles de sa translation furent publiées le onzième de Janvier 1397. & il fut intronifé folemnelement le dix-neuviéme de Février. Ainfi il paroît dificile que le concile où il condamna les propofitions de Viclef ait été

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XI. Ambaffade pour l'union.

Juven, r.
Labour. p. 339.

114. 178.

tenu en 1396.

par

Quoi qu'il en foit, ce fut fon ordre & pcu après la condamnation des dix-huit articles que Guillaume de Videford lui en envoïa la réfutation. C'étoit un docteur en théologie de l'univerfité d'Oxford de l'Ordre des freres Mincurs, Anglois de nation, qui s'apliqua particulierement à combatre les erreurs de Viclef. Il le fait très-fortement dans ce traité par les autoritez de l'écriture & des peres : & c'eft un des meilleurs ouvrages que nous aïons fur cette matiere. L'auteur mourut la même année 1397. & laiffa plufieurs autres écrits. Cependant on convint d'une tréve entre la France & l'Angleterre, & le roi Charles dona fa fille Ifabele en mariage au roi Richard par traité du neuviéme Mars 1395. Il y eut une entre-vûe des deux rois, où Richard convint de ne plus foûtenir le pape Boniface, mais de l'obliger auffi-bicn que Benoît à fuivre la voie de ceffion. Pour cct éfet il écrivit aux deux contendans une lettre comune, qui n'avoit de diférence qu'en la fufcription: car il traitoit Boniface de pape, & Benoît feulement de Cardinal. Le roi Richard prioit l'un & l'autre d'accepter la voïe de ceffion, d'écouter

le

le porteur de la letre,qui étoit l'abé deOuestminster, & de rendre réponse dans la fête de la Madeleine, c'eft-à-dire le vingt-deux Juillet 1396. L'abé de Ouestminster traverfa la France, & fe rendit à Avignon, où Benoît refufa de lui doner audience, à moins qu'il ne lui rendît les honeurs de pape, fur quoi l'abé ne jugea pas à propos de paffer outre, & retourna en Angletere.

AN. 1396

Le pape Benoît de fon côté envoïa à Rome qua- Rain. 1396; tre ambassadeurs, savoir un évêque nomé Barthelemi, Dominique Mafchon docteur de loix, Pierre Garfia & Bartolin de Ruftiges, qui étant arivés à Fondi, dirent qu'ils avoient charge d'aller devant le pape Boniface, & de conférer avec lui fur les moïens d'éteindre le fchifme. Le pape ne jugea pas à propos de les laiffer venir; & ils écrivirent à François évêque de Segovie qu'ils conoiffoient, & qui étoit en cour de Rome, qu'il fit en forte de les venir trouver. Lepape le lui permit,à la charge de lui raporter fidelement ce qu'ils lui auroient dit. L'évêque alla donc une fois les trouver, & revint vers le pape: mais le pape prétendit enfuite que vêque avoit fait de faux raports de part & d'autre ; & qu'il avoit traité avec les quatre ambassadeurs pour les faire venir à Rome, & y exciter du tumulte, qui auroit mis en péril même la perfone du pape. Enfuite l'évêque de Segovie n'aïant pas la comodité de retourner vers les ambaffadeurs, leur écrivit de fa main une letre pleine d'infamies & d'injures contre Boniface, par laquelle il les exhortoit à exécuter leur complot.

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l'é

Boniface l'aïant apris dona comiffion à Conrad
Tome XX.

Ooo

XII. Confpirations contre Boniface.

AN. 1396.

Rain. 1395. n. 17.
S. Ant. p. 416.

Th,Niem.II.c.14.

XIII. Martin roi d'A

archevêque de Nicofie fon camerier d'informer de
tous ces faits, & fi l'évêque de Segovie s'en trouvoit
coupable, le punir felon les canons. La commiffion
eft du huitiéme d'Avril 1396. Boniface avoit grand
fujet de fe défier des Romains, qui deux ans aupa-
ravant, c'est-à-dire au mois de Mai 1394. excités
par Honorat comte de Fondi avoient formé contre
lui une violente fédition. C'étoit les banerets à la
tête du peuple qui vouloit s'atribuer la fouveraineté
de la ville. Ils étoient telement animés contre le
pape, que l'on croïoit qu'ils le prendroient & n'é-
pargneroient pas même la vie. Mais Ladiflas roi de
Naples fe trouvoit alors à Rome, où il étoit venu
pour
obtenir quelques graces du pape. Il prit sa dé-
fense, & aïant fait armer fes gens, il réconcilia les
banerets & le peuple avec le pape, & laissa la ville
en paix. Pour prévenir de pareils défordres, Boniface
répara & fortifia le château-faint-Ange, que les
François avoient en partie démoli au comencement
du fchifme, & que les Romains féditieux avoient
achevé de ruiner.

En Espagne Jean roi d'Aragon mourut fubitetagon & de Sic.le ment à la chaffe le dix-neuvième de Mai 1395. & Martin duc de Monblanc fon frere lui fucceda. bur, Indic, p. 519. Son fils aîné Martin come lui, avoit épouse Marie fille de Frederic d'Aragon dit le Simple, roi de Trinacrie ou Sicile, qui mourut en 1368. Le jeune Martin vint en Sicile avec fon pere & la reine Marie fa femme en 1386. & y fut reconu roi par Fazel. p.529.530. une partie des Siciliens: car le roïaume étoit fort divifé, & plusieurs seigneurs s'étoient rendus maîtres chacun de leur canton. Ils reconoiffoient le pape

Rain. 1396, n. 41

de Rome, mais le roi d'Aragon reconoiffoit celui d'Avignon ; & fon parti étoit foûtenu par plufieurs AN. 1396. freres Mandians Francifcains & autres. Pour s'y opofer & réünir les efprits, s'il étoit poffible, le pape Boniface déclara fon nonce en Sicile Gilfort archevêque de Palerme par letre du dixiéme de Juin 1396. mais je ne vois pas que cete comiffion ait eu d'éfet.

XIV.

A Paris l'univerfité voïant que le pape Benoît étoit infléxible; & que plus on s'éforçoit à lui per- fité contre Benois. fuader la ceffion, plus il s'opiniâtroit à la refuser, Duboulai p.799. crut qu'il en faloit venir à la fouftraction d'obéïffance, & publia un écrit qui en faifoit voir les raifons. Il començoit par le récit du fait, marquant les diligences qu'avoit fait l'univerfité pour l'extinction du fchifme dès le tems de Clement VII. Les lètres écrites aux cardinaux pour les prier de ne point élire de pape à fa place: come aïant apris l'élection de Benoît XIII. plufieurs s'en réjoüissoient perfuadés de fa bone volonté pour l'union l'union par les difcours qu'il avoit tenus en France étant cardinal

&

par fon ferment dans le conclave. L'université marquoit enfuite le concile tenu à Paris l'anée précédente, l'ambaffade des trois princes vers Benoît, & fon peu de fuccès,

Après le récit du fait, l'univerfité expofoit fes griefs, & difoit en substance : Nonobftant tout ce que deffus, il a résolu de proceder contre l'univerfité & quelques-uns de fes fupôts, même par privation de bénéfices, & en a doné l'ordre ; & il publie que la conduite de l'université ne vient que de la haine qu'elle lui porte. Il rejete la voie de cef

Sup. 2.

8.801

AN. 1396.

fion come injufte & déraisonable, quoi qu'en éfet ce foit la meilleure & la feule pour finir le schisme; & toutefois il ne fe détermine à aucune autre voïe, mais il ufe de difcours confus & de délais, ne cher

chant qu'à demeurer perpetuelement dans son état. p. 802 Il a voulu détourner à un fens forcé & contraire à l'intention des cardinaux le ferment fait dans le conclave. Il envoïe des légats de divers côtés pour prévenir tout le monde par de faux raports & par des préfens, & empêche que l'on ne conviene de la

voie de ceffion.

Sur ces griefs l'université dressa un acte d'apel fous le nom de Jean de Craon maître ès arts, & prêtre du diocéfe de Laon, qu'elle avoit conftitué fon procureur. L'acte d'apel eft très-long, & contient toutes les raifons de part & d'autre, ou plûtôt les prétextes fous lefquels on entretenoir le fchifme.La · Duboulai p. 803. conclufion eft que l'université apele au pape futur unique & véritable de toutes les cenfures faites ou à faire par le pape Benoît ; & l'acte lui fut aussi-tôt fignifié.

Spicicil. 143.

p. 8:0.

Il fut extrêmement irrité & publia une bule qui porte en substance: Nous avons apris même par la voix publique, que Jean de Craon foi-disant procureur de l'univerfité de Paris, a eu la témérité d'interjeter apel au nom de cete compagnie contre nous & l'églife Romaine, fous prétexte de quelques prétendus griefs dont elle difoit que nous l'avions me→ nacée, ou que nous pourions lui faire à l'avenir. Or les gens les plus mal-intentionés n'ont jamais formé de tele apellation, contraire à la plénitude de la puiffance que faint Pierre & fes fucceffeurs ont

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