bone escorte de cavalerie & d'infanterie pour le AN. 1400. Rain. n. 8. Vrftit. p. 2. Rain. 1400. n. La même année Venceslas roi de Boheme & XXXV. Venceslas déposé. empereur d'Occident fut dépofé de l'empire par Rupert empereur. fentence des électeurs, qui porte en fubftance: Les pag. 180. princes & les autres états de l'empire ont fouvent 1,. averti le roi de Boheme Vencellas des défordres qui regnent par fa mauvaise conduite. Il a retranché quelques membres de l'empire, come Milan & la province de Lombardic, qui produifoient à l'empire de grands revenus ; & il a pris de l'argent pour créer duc de Milan & comte de Pavie celui qui n'y étoit que come miniftie de l'empire. Il a de même aliéné plufieurs villes & plufieurs terres en Allemagne & en Italie. Il a vendu à fes favoris quantité de parchemins blancs fcellés de fon seau, où l'on a écrit ce que l'on a voulu. Il ne s'eft jamais mis en peine des quereles & des guerres qui afligent l'Allemagne & les autres terres de l'empire, ce qui a produit les pillages, les incendies & les vols qui font que perfone n'eft en fûreté ni fur terre ni fur mer: clercs, laïques, laboureurs, marchands, tous font également ex pofés, les églifes & les monafteres font ruinés. EnAN. 1400. fin il a fait mourir & quelquefois de fa main des évêques, des prêtres & d'autres perfones confacrées à Dieu, ou distinguées par leur mérite, dont quelques-uns ont été noïés ou brûlés: ce sont tous des faits notoires. Trith. Chr. Span.& Hirfaug. an. 1395. Après donc l'avoir exhorté plufieurs fois, & comuniqué l'afaire au faint fiége, aprés l'avoir cité & contumacé dans les formes; Nous Jean archevêque de Maïence au nom de tous les électeurs, privons de l'empire par cette fentence ledit seigneur Venceslas come inutile, négligent, diffipateur & indigne ; & nous dénonçons à tous les princes, grands, chevaliers, villes, provinces & sujets du faint empire, qu'ils font libres de tout homage & ferment prêté à fa perfone: les requerant & admoncftant de ne lui obéïr, ni lui rendre aucun devoir come roi des Romains. Cette fentence fut prononcée au château de Lonstein sur le Rein le vendredi vingtiéme d'Août 1400. L'archevêque de Maïence dont elle porte le nom étoit Jean de Nassau frere d'Adolfe qui rempliffoit ce grand fiége vingt ans auparauant. Conrad de Vinfperg fon fucceffeur mourut au mois d'Octobre 1395. & le chapitre élut tout d'une voix un chanoine de fon corps, favoir Godefroi d'entre les comtes de Liningen, home sage, prudent, favant & digne de cette place au jugement de tout le monde. Mais Jean de Naffau petit home fin & rufé, qui étoit auffi membre du chapitre, fit agir fi puifament auprès du pape Boniface, qu'il caffa élection de Godefroi toute canonique qu'elle étoit, & pourvut Jean de Naffau de l'archevêché de Maïence. Quelques-uns difoient qu'il lui en AN. 1401. avoit coûté foixante dix mille florins. Il tint le fiége de Maïence vingt-quatre ans. 1400. 214. Après la dépofition de Venceflas, les trois archevêques électeurs, Jean de Maïence, Verner de Treves, & Frideric de Cologne demeurerent à Lonstein, où nonobftant l'abfence du duc de Sa- Id. Hirfaug, ani xe & du marquis de Brandebourg ils élurent pour empereur Rupert ou Robert comte Palatin du Řein & duc de Baviere qui étoit préfent ; c'étoit au mois de Septembre. De Lonftein ils defcendirent à Cologne par le Rein; & l'archevêque Frideric y facra & courona roi de Germanie ce Robert de Baviere dans fon église métropolitaine le jour de l'Epiphanie fixiéme de Janvier 1401. L'élection auroit dû fe faire à Francfort, & le couronement à Aix-laChapele: mais ces deux villes tenoient encore pour Venceflas. Mais l'un & l'autre parti reconoiffoit le pape de Rome Boniface, avec lequel Robert prenoit des mcfures pour paffer en Italie & fe fairc couroner, ce que Venceslas n'avoit pas fait. Sur la fin de cette année 1401. treizième du pontificat de Boniface, c'est-à-dire le vingt-deuxiéme de Decembre il revoqua auffi toutes les graces expectatives qu'il avoit acordées, même celles qui portoient la clause Anteferri, ou de préférence, fi elles n'avoient pas encore eu leur éfet. Il caffa toutes les unions de paroiffes ou d'autres bénéfices faites par lui ou fon prédéceffeur immédiat, fi elles avoient été faites fans grande néceffité. Il révoqua toutes les indulgences plenieres 2.3. &c. Rain. 1401. 7. xx XVI. niface. IX. Gobel. 6, 87, Avaricede Bo acordées fous la forme du Jubilé ou du voïage au AN. 1401. faint fépulcre. Il caffa les difpenfes qu'il avoit donées à des freres d'Ordres mandians pour tenir des bénéfices même à charges d'ames. Mais toutes ces cassations & révocations n'étoient qu'un prétexte pour acorder de nouveles graces, & atirer de l'argent. Dès le comencement de cette année,c'est-à-dire aprés l'Epiphanie le roi Henri tintun parlementà Londres, où fut fait un ftatut contre les Lollards ou Vicléfiftes, portant que par tout où on les trouveroit foûtenant leur mauvaife doctrine, on les Valing.p.364. prendroit & on les livreroit à l'évêque diocésain : que s'ils demeuroient opiniâtres à défendre leurs opinions,ils feroient dégradés & livrés au bras féculier. Cette loi fut éxecutée en la perfone d'un prêtre qui fut brûlé publiquement à Smithfield. La crainte des jugemens obligeoit les Lollards à enfeigner en cachete; & voici les articles qu'ils enfeignoient, come on le découvrit l'année fuivante. 1.366. I. Les fept facremens ne font que des fignes morts, & n'ont point de valeur dans la forme ufitée par l'églife. 2. La virginité & le célibat ne sont point des états aprouvés de Dieu, mais il a ordoné le mariage, & c'eft le meilleur. C'cft pourquoi ceux qui fe veulent fauver, doivent fe marier, ou du moins être dans la réfolution de le faire: autrement ils font homicides & empêchent la propagation du genre humain. 3. Si un home & une femme font d'acord de fe marier enfemble, la volonté fcule fufit pour faire un mariage fans autre soûmission à l'églife, & en vertu de cette doctri ne les Lollards avoient quantité de mariages clandeftins. 4. Ils difoient que l'églife n'étoit que la AN. 1401. fynagogue de fatan, c'eft pourquoi ils n'y alloient ni pour honorer Dieu, ni pour recevoir les facremens, principalement celui de l'autel, difant que ce n'étoit qu'une bouchée de pain mort, & le nomoient la tour ou la fortereffe de l'antechrift. S. S'ils ont un enfant nouveau-né, ils ne le feront pas batifer dans l'églife: par ce, difent-ils, que c'eft une image de la Trinité qui n'eft point foüillée de peché & qui deviendroit pire, fi elle tomboit entre les mains des prêtres. 6. Nous n'avons ni fête ni jour plus faint qu'un autre, pas même le dimanche : on a tous les jours une égale liberté de travailler, de boire & de manger. 7. Enfin il n'y a point de purgatoire après cette vie ; & pour quelque peché que ce foit, il ne faut point d'autre pénitence que de le quiter & s'en repentir avec foi. Un chevalier nomé Louis de Clifford qui avoit été depuis long-tems protecteur des Lollards, découvrit à l'évêque de Cantorberi Thomas d'Arondel ces propofitions qu'il avoit tenues cachées & envelopées fous des termes obfcurs. Mais alors il s'en expliqua clairement, pour montrer que c'étoit par fimplicité & par ignorance, & non par malice qu'il avoit cu comunication avec ces hérétiques. Il dona auffi à l'archevêque les noms de ceux qui enfeignoient ces erreurs. Elles pafferent alors jufqu'en Boheme; la nouvele université de Prague fondée par l'empereur Charles IV. étoit gouvernée abfolument par les doctcurs Allemans, au grand mécontentement XXXVIII. Comencement de Jean Hus. Trith. Chr. Hirf. an. 1402. |