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AN. 134.7

Nic. lib. xvI.

C. 4.

XLI.

lamas autorité

envoïa le patriarche à Dimotuc, d'où la même année il le renvoïa à C. P. toûjours prifonier, & il y mourut dix mois après fa depofition, âgé de foixante-cinq ans, aïant tenu environ quatorze ans le fiege patriarcal.

Dès que les fectateurs de Palamas virent profpeGregoire Prer les affaires de Cantacuzene: ils s'apliquerent å le gagner, auffi-bien que l'imperatrice Anne, tant par les grands qui étoient atachés à elle, que par les femmes dont elle étoit environnée. Ils favorifoient fecretement Cantacuzene par des écrits & des écrits & par divers artifices pour l'attirer de loin dans leurs fentimens, & ils contribuerent puiffament à le faire entrer à C. P.

eccl.

Allat. lib.

Palamas auroit bien voulu s'en faire lui - même le patriarche; mais ne pouvant y réüffir, il voulut y mettre Ifidore un de fes principaux fectateurs qui étant moine avoit été élu évêque de Monembafie: mais aïant été convaincu des erreurs de Palamas, il fut depofé & excommunié, comme il fe voit par un tome ou decret fynodique d'Ignace patriarche d'Antioche en date du mois de Novembre, indiction treizième, qui eft l'an 1344. Ifidore ne laissa pas d'être tranferé au fiege patriarcal de C. P. ce qui caufa un fchifme dans cette église. Car la plûpart des évêques s'affemblerent premierement dans l'églife des apôtres, puis au monaftere de S. Etiene; & y anathêmatiserent Ifidore & tous ceux qui étoient dans fes fentimens; puis aïant foufcrit leur fentence; ils la leur envoïerent hardiment. Ceux-ci s'en plaignirent à l'empereur qui méprifa les uns, punit les autres de la perte des honeurs ou des biens, &en banit plufieurs de C, P. Il vint enfuite de toutes parts

11.

XLII

Cantacuzene

Sp. 10.

Nic xv. c. S.

Cant. II. co

des lettres portant anathême à Palamas, anathême à Palamas, à Ifidore AN.13 :, & à leurs fectateurs Il en vint d'Antioche, d'Alexandrie, de Trebifonde, de Chipre, de Rodes & d'ailleurs, d'évêques & de prêtres qui s'atachoient à la doctrine des peres, rejetant toute nouveauté. Cantacuzene non content d'avoir pris les orne- empereur. mens imperiaux en 1341. fe fit couroner en forme à Andrinople par Lazare patriarche de Jerufalem, qui s'étoit retiré de C. P. avec plufieurs autres évêques: c'étoit le vingt-uniéme de Mai 1346. Mais Ifidore & les Palamites perfuaderent à Cantacuzene que ce couronnement n'étoit pas affez autentique, & qu'il faloit le recommencer à C. P. La ceremonie s'en fit le treiziéme de Mai 1347. à l'église de Blaquerne, parce qu'il étoit tombé un côté de celle de fainte Sophie : les deux empereurs Jean Palcologue & Jean Cantacuzene y étoient affis enfemble chacun dans fon throne, & les trois imperatrices, Anne mere du jeune empereur, Irene femme de Cantacuzene & Helene leur fille, qui époufa le jeune empereur le vingt-uniéme de Mai.

92. IV. c. 4.

Nic xv. 13. Cant. IV. c. 3•

Toute l'armée & tout le peuple étoient peinés de l'excomunication prononcée au comencement de la guerre civile par le patriarche Jean contre quicon- p. 717. que reconnoîtroit Cantacuzene pour empereur ou comuniqueroit avec Palamas & fes fectateurs. C'est pourquoi le nouveau patriarche Ifidore étant monté fur l'ambon lut publiquement une abfolution dont ses adversaires se moquerent, la regardant comme nulle, & trouvant ridicule qu'un homme coupable de plufieurs crimes pretendit abfoudre les autres. A la placedesévêques & des prêtres qui avoient renoncé

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à la comunion, il en ordona plufieurs qui paffoient pour ignorans & incapables; & pour confoler Palamas d'avoir manqué le fiege de C. P. il l'ordona arch.vêque de Teffalonique: mais on ne voulut point l'y recevoir, quoi qu'il eût des lettres de l'empereur on ne lui permit pas d'entrer dans la ville: & il fut reduit á fe retirer dans l'île de Lemnos.

Cependant Cantacuzene envoïa au pape Clement trois ambaffadeurs, Gorge Spanopoule ou Espagnol protovistiaire, Siger préteur du peuple & un Latin nommé François qui fervoit l'empereur Grec depuis long-temps mais étoit connu du pape. Le fujet de l'ambaffade étoit premierement d'éfacer de l'efprit du pape les mauvais raports qu'on lui avoit faits de l'empereur touchant fon aliance avec les Turcs dont il avoit recherché le fecours dans la guerre civile, & leur avoit donné occafion de tuer ou prendre esclaves plufieurs Grecs. Il avoit même doné une de fes filles en mariage à Orchan leur fultan. Il vouloit donc faire entendre au pap : que la neceffité de la guerre l'avoit engagé à cette aliance, fans que la religion y eût aucune part.

Il demandoit encore à être declaré chef de l'entre

prise que le pape & les princes d'Occident preparoient contre les infideles : pretendant y contribuer beaucoup en donnant à l'armée un passage libre en Afie & en y paffant lui-même. Car il fe vantoit de ne ceder à aucun de fes predecefleurs en zele pour la défense de la chretienté. Le pape reçut fort bien cette ambaffade, & promit d'envoïer des nonces qui port roient fa ponse. La lettre eft du quinziéme

d'Avril 1348.

XLIII.

quis par le

Sup. n. 18.

C. 111.

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In même temps la reine Jeanne de Naples étoit AN. 1347. à Avignon où elle s'étoit refugiée pour éviter les pouriuites de Louis roi de Hongrie, qui la preten- Avignon adoit complice de la mort du roi André fon mari, pape. dont il étoit frere & fuccefleur. En vertu de ce droit Loüis vint à Naples, où il entra le vingt-troi- J. Vill. x11. fiéme de Janvier 1348. & envoïa des ambassadeurs au pape le prier de doner au cardinal Bertrand legat dans le roïaume, la commiffion de le couroner roi de Sicile: ou lui permetre d'aler lui-même à Avignon recevoir la couronne des mains de fa fainteté : le pape écrivit au legat une grande lettre où il dit en substance: Vous répondrés au roi de Hongrie, Rain an. 1348, que nous ne pouvons en confcience lui accorder le couronement au prejudice de la reine Jeanne dont nous avons reçu l'homage pour le roïaume de Sicile, & qui fe plaint d'en avoir été spoliée par ce prince. Elle n'eft ni condamnée ni convaincuë de la mort du roi André fon mari; & nous avons doné comiffion d'en informer à vous lorsqu'elle étoit fur les lieux, & à trois autres cardinaux depuis qu'elle est ici. C'est à nous feuls qu'apartient la punition de ce cri& le jugement des droits fur ce roïaume; & fi le roi de Hongrie croit y en avoir, il ne devoit pas commencer par s'en mettre en poffeffion, mais nous demander juftice, que nous offrons de lui rendre prompte & favorable. La lettre eft du septiéme de. Mai.

me,

Matth. .

18.

Mais à la fin du même mois le roi Louis quita 116.1.. fubitement l'Italie, & s'étant embarqué à Barlete, il retourna en Hongrie : ce que la reine Jeanne aïant apris, elle refolut de retourner à Naples avec

AN. 1348.

Gall Chr. E.

25. to. 1. p. 822

Bal. vira PT.

so. 1. p. 263.

XLIV.

Pefte genera

rale

C. I. 2.

Loüis fon coufin, fils de Philippe, prince de Ta-
rente, qu'elle époufa avec difpenfe du pape, & qui
prit le titre de roi de Jerufalem, n'aïant pû encore
obtenir du pape celui de roi de Sicile. Ce prince &
la reine fa femme manquant d'argent pour leur
voïage de Naples, demanderent du secours au pape
& aux cardinaux, mais ils n'en obtinrent
pas: ainfi
la neceffité les obligea de vendre à l'églife Romaine
la jurisdiction que la reine Jeanne comtesse de Pro-
vence avoit fur la ville d'Avignon, moïenant qua-
tre-vingt mille florins d'or. Le contrat daté du dix-
neuviéme de Juin 1348. porte vente de la cité d'Avi-
gnon avec tous les fauxbourgs, tout fon territoire &
les confins. Et comme elle étoit tenuë en fief de
l'empire, la vente fut aprouvée & autorisée par
l'empereur Charles IV. qui accorda
que les papes
tiendroient cette ville en franc-aleu & comme terre
entierement libre.

Quelques uns regarderent le prompt départ du roi de Hongrie comme une fage précaution contre M. Vill. c. 14. la pefte qui commençoit à s'étendre en Italie ; & qui cette année y fit des ravages effroyables. Les marchands l'avoient aporté de Levant en Sicile & dans les ports de Tofcane. A Florence elle emporta enRain 1348 tr'autres, Jean Villani qui a écrit en Italien l'hifGefta pont. toire de cette republique depuis fon comencement jusqu'à cette année,avec un caractere de fincerité & de probité qui le rend recomandable. L'ouvrage fut continué par Mathieu Villani fon frere : qui dit que la pefte comença à Florence à l'entrée du mois d'Avril, & dura jufqu'au comencement de Septembre, & qu'il mourut les trois cinquièmes des ha

n. 30.

Leod. v. 3.

P. 44.

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