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tres-grand on ne peut pas les rappor ter toutes icy en particulier. Mais on les peut voir dans un grand Traité qu'en ont fait les Rabins.

II. Le matin auffi-toft qu'ils font levez, ils difent: Beni fois-tu, Seigneur noftre Dieu, Roi du monde, qui rends la vie aux morts, qui illumine les aveugles, qui eftens la terre fur l'eau, & plufieurs autres chofes femblables. S'ils fe lavent les mains pour obeïr au precepte, ils difent: Beni fois - tu Signeur noftre Dieu, Roi du monde, qui nous as fanctifiez par tes preceptes,

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qui nous as ordonné de fe laver les mains. S'ils veulent estudier la Loy, Beni fois, &c. qui nous as donné la Loy. S'ils veulent fe réjouir en mangeant leur pain, Beni fois-tu, Seigneur, &c. qui tire le pain de la terre. S'ils boivent, Beni fois-tu, Seigneur, &c. Createur du fruit de la vigne. Aux fruits qui naiffent des arbres, Beni, &c. Createur du fruit de l'arbre. Et aux fruits de la Terre, Beni, &c. Createur du fruit de la terre. Aux bonnes odeurs Beni, &c. qui a créé une telle chofe odoriferante. En voyant de hautes montagnes, ou une grande

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S'ils

eftenduë de mer, Beni &c. Createur des chofes dés le commencement. voyent, mangent, ou veftent quelque chofe de nouveau, & mefme à l'entrée des feftes folemnelles, ils difent, Beni &c. qui nous as fait vivre, & nous as maintenus jufqu'à ce jour. S'il leur meurt quelqu'un, Beni, &c. Fuge de verité. Enfin en toutes chofes, devant ou aprés toute action; & en quelques-unes, au commencement & à la fin ils recitent quelque benediction à Dieu, croyant que c'eft un peché d'ingratitude de joüir, ou de fe fervir de quoi que ce foit au monde fans premierement reconnoistre par quelques paroles de loüange, qu'on le tient de Dieu, qui eft le maistre de

tout.

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III. Ils font obligez de dire au moins cent benedictions par jour; & comme la pluspart les recitent le matin dans la Synagogue avec leurs pricres ils appellent ces benedictions qu'ils recitent le matin, mea baracod, qui fignifie cent benedictions.

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CHAPITRE X.

Des Synagogues, ou Ecoles,

1. T

,

1. Ls font leurs Synagogues qu'ils nomment Ecoles petites ou grandes, ou en bas ou en haut, dans une maison ou en un lieu feparé comme ils peuvent ; parce qu'ils n'ont pas le moyen de faire des Edifices ni élevez ni fomptueux. Les murailles en font blanches au dedans, boifées ou revestuës de tapifferies; & à l'entour il y a des paffages & des fentences qui font fouvenir d'etre attentif à la priere. Il y a tout autour des bancs pour s'affeoir; & en quelques-unes, il y a de pétites armoires, où on refferre les livres, robes & autres choses. Il pend auffi au milieu des chandeliers & des lampes, ou bien il y en a contre les murailles, ou l'on met de l'huile & de la cire pour éclairer le lieu; l'on voit aux portes des troncs, où on peut exercer la charité; & cet argent eft diftribué enfuite aux pauvres.

II. Ils ont dans chaque Synagogue

du coflé d'Orient une Arche, ou armoire, qu'ils nomment aron, en memoire de l'Arche de l'alliance qui eftoit dans le Temple: ils enferment dedans les cinq livres de Moyfe, écrits à la main fur du velin, avec de l'ancre faite exprés, en carracteres quarrez, qu'ils nomment merubaad b copiez avec une extréme exactitude & circonfpection, fur l'original écrit de la main d'Efdras, dont on dit qu'il y a un exemplaire au Caire, qu'Efdras fit fur l'ortographe de Moyfe, comme il eft dit dans le fecond livre d'Efdras au Chapitre huitiéme. Il faut eftre fi correcte dans cette copie, que s'il avoit un veau, ou un jod, ou quelque autre petite lettre plus ou moins, cette copie ne vaudroit rien, & on la met à part fans la lire. De mefme il

a Arche. b quarré.

y

c Les Docteurs Juifs ont inventé une infinité de regles qu'on doit obferver en écrivant un exemplaire de la Loy, pour l'ufage de quelque Synagogue; mais une partie de ces regles ne contient que des minuties & de la fuperftition Il y en a cependant quelquesunes qui peuvent contribuer à avoir des exemplaires corrects; à l'égard de cet ancien exemplaire attribué à Efdras, c'eft une pure fable.

ne faut pas que le Copiste manque en pas une des formalitez qui font en grád nombre, & que les Rabins ont écrit qu'il falloit obferver. Ce Pentateuque n'eft point dans la forme des Livres dont on fe fert aujourd'hui; mais en forme de volume, ou rouleau, comme on faifoit anciennement, c'est à dire fur des peaux de velin non coufuës avec du fil, mais avec les nerfs d'un animal monde. Ces peaux ainfi coufues bout à bout, & écrites, fe roulent fur deux bâtons de bois, qui font aux deux bouts. Ce livre ainfi roulé eft couvert d'un ouvrage de lin, ou de foye, qui eft ordinairement le Chef-d'œuvre de ce que les femmes fçavent faire de plus beau, & qu'elles confacrent à cet ufage, avec un autre envelope de foye, qui fe met pardesfus, pour en rehauffer l'éclat. Lors qu'on veut en faire la dépenfe, on couvre les deux extremitez des bâtons qu'ils nomment a bez haim, & qui excedent le velin de beaucoup, on les couvre, dis-je, d'un ouvrage d'argent, où il y a des Grenades & des Clochettes,qu'ils appellent encore à caufe de celab rimonim, & mettent a Bois de vie. b Pommes de grenade,

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