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deux courroyes femblables en figure & longueur aux premieres. Ce quarrê fe met fur le milieu du front, & les courroyes aprés avoir ceint la tefte, font un nœud derriere en forme de la lettre Dalet, puis viennent fe rendre devant l'eftomach. Ils nomment celuicy Teffila fcel rofc, c'est à dire, la Teffila de la tefte. Voilà les fronteaux qui fe mettent ordinairement avec le Taled le matin feulement. Il est bien vrai qu'il y en a de plus devots qui s'en fervent encore à la priere d'aprés midi; mais excepté le Chantre, il y en a peu qui mettent le Taled à ces prieres là.

V. Quand on eft affemblé au nombre de dix, qui ayent au moins treize ans & un jour, (car à moins que d'être ce nombre là, on ne peut chanter folemnellement ces fortes de prieres. Alors le Cazan ou Chantre va au pulpitre ou Aurel, ou devant l'armoire ou arche, & commence à entonner hautement les prieres, que les autres accompagnent, mais d'un ton bien plus radouci.

VI. Entre les nations Juives; la forme des prieres eft fort differente.

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Car, comme j'ai remarqué cy-deffus, il n'y a rien en quoi ils different tant qu'en cela. Les Allemens chantent plus fortement que les autres. Les Levantins, & les Espagnols d'une certaine façon, qui a quelque chofe de la maniere de chanter des Turcs. Les Italiens chantent pofément & à leur aife. Ces prieres contiennent plus ou moins de paroles, felon les festes ou les jours ordinaires. Ils different même encore entre eux en cela.

VII. Voici neanmoins en gros les principales, dont ils demeurent d'accord entre eux. Ils difent le matin des Pleaumes, & particulierement depuis le 145. entiere, je t'exalteray mon Dieu, & tous ceux qui fuivent commençant par alleluia. Outre cela ils recitent un recueil de loüanges de Dieu, qui se repete fouvent en toutes les prieres & en tous les temps, fçavoir, Cadife c'est à dire, fainteté, une louange au Createur de la lumiere & du jour, laquelle fe nomme Iozer, l'endroit du Deuteronome Ecoute Ifrael, qui fi

a Cette louange commence par ces paroles. que ton nom foit exalté & fanctifié.

b C'est le premier mot de cette loiiange, qu fignifie Createur.

nit par ces paroles, Et fera fi tu obéis, &c. qui a déja efté cité plufieurs fois, celui-cy des nombres ch. 15. Parle aux enfans d'Ifraël, qu'ils faffent des franges, &c. Ces trois lectures font appellées Chiriat feeman, y ajoûtant bveiaziu, &c. dix-huit benedictions à Dieu, nommées cfcemora efre, où en le loüant on lui demande les chofes les plus neceffaires, comme le pain, la fanté, le bon fens, la liberté, le pardon des pechez, &c. qui fe recitent d'abord à voix baffe ; & le Cazan les chante après hautement, recommençant enfuite le Pfeaume 145. avec. quelques paffages des Prophetes, & fur tout celui du 6. ch. d'Ifaïe, Saint. Saint, Saint Dieu de Zavaott, &c. avec l'interpretation des mefmes paroles en Caldéen. Tout cela eftant dit, on finit par une lecture, & une action de grace à Dieu, de ce qu'il les a éclairés pour le fervir, lui demandant qu'il fe faffe adorer de tout le

a Lecture de Efcoute Ifraël.

b Et conftant, c'eft le commencement d'une loüange.

c Dix-huit

, parce qu'elle contient autant d'actions de graces.

monde, d'une mefme maniere. Ce qu'ils nomment alenu le fabeah. Voilà quelle eft la priere du matin., VIII. Le Lundi & le Jeudi on ajoûte dans les prieres aprés le fcemona efre, quelques efpeces de confeffions & de prieres de penitence; & fi quelqu'un veut faire quelque jeûne, ou abstinance, il prend ordinairement ces deux jours là de la femaine qu'ils nomment jours de juftice, parce qu'anciennement les Juges, par relation à la justice divine, tenoient leurs Sieges à ce jour là tant dans les grandes villes, que dans les bourgs & lieux circonvoifins, où tout le monde fe venoit rendre comme en un marché.

IX. Aprés midi on commence les prieres par le Pfeaume 145. le Cadis; les 18 benedictions fcemona efre, d'abord à voix baffe; puis hautement, & une feconde fois le Cadis, puis l'on finit.

X. Le foir on récite une loüange à Dieu qui amenne la nuit, qui aime Ifraël, & lui a donné fes preceptes,

a C'eft à nous à louer.

les trois lectures nommées chiriad fceman, une commemoration de la délivrance miraculeufe d'Egypte, une priere pour obtenir de Dieu qu'il les conferve en paix durant la nuit. On ajoûte 18. verfets du Prophete, les 18. benedictions fcemona efre, & tout bas le balenu lefciabah, le cadis, aprés quoi finit la priere du foir.

XI. Voilà les chofes les plus effentielles dont font toûjours compofées toutes les prieres : & quoi qu'à de certains jours & feftes folemnelles on y ajoûte conformément aux folemnitez, comme je le dirai en fon lieu; toutefois ces prieres, font toûjours comine la base des autres, tant pour l'ordre que pour la fubitance. Auffi n'y a-t-il point fur cela de diverfité qui foit confiderable entre les diverses nations des Juifs ; & ils s'accordent prefque tous en cel.

XII. Ils ont divifé tout le Pentateuque en quarante-huit ou 52. lectures nommées Parafciod, ou divifion; & on en lit dans les Synagogues une par femaine en forte qu'en un an, foit qu'il foit de douze ou treize mois, comme je le dirai plus bas, on

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