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Juifs, foit château, metairie, ou quelque lieu encore moindre, il eft logé & nourri un jour ou deux ; & au fortir de là, on luy donne encore quelquefois de l'argent. A chaque Ville où il paffe il fe fait donner un nouveau Certificat, où il fait foufcrire le mier, avec quoy il va à la Synagode la des Parnaffim, ou des compagnies, ou de ceux qui font en pouvoir de le permettre; & de la façon que je l'ai décrit plus haut, il reçoit l'affiftance & le fecours dont il a befoin.

gue

part

VII. a De tous les endroits du monde où les Juifs fe trouvent, ils envoyent tous les ans des aumônes en Jerufalem pour l'entretien des pauvres qui demeurent là, & qui prient pour le falut du commun: Ils envoyent auffi quelque chofe en d'autres endroits de la Judée, comme à Jaffé, à Taberia, & en Hebron, où eft le fepulcre des Patriarches Abraham, Ifaac & Ja cob, & de leurs femmes.

VIII. Outre ces aumônes publiques, chacun en fait de particulieres, a Cela n'est point dans la premiere Edition

quand & comme il veut, & comme il

le peut.

que

IX. Ils croyent auffi c'eft tresbien fait d'aflifter & de donner l'aumône à toute forte de miferables, quand mefme il ne feroit point Juif, ni de la Ville où ils demeurent, parce que cette action eft une charité humaine, qui fe doit répandre indifferemment fur tout le monde ; auffi les Rabins en font-ils une tres-expreffe

mention.

X. Par un mesme effet de compaf fion, ils ne tourmentent ni ne maltraitent point les animaux, & ils fe gardent bien d'en faire mourir pas un cruellement; car ils les confiderent comme des creatures de Dieu, fuivant les paroles du Pleaume 145. verf. 9. Et fes mifericordes fur toutes ses œ

vres.

Fin de la premiere Partie.

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CEREMONIES

ET

COÛTUMES

Qui s'obfervent aujourd'hui parmi les Juifs.

********

SECONDE PARTIE.

CHAPITRE PREMIER. Du Langage, de la Prononciation, de Ecriture, & de la Predication.

Ly a peu de Juifs qui fçachent faire un difcours entier en Hebreu, ou dans la Langue Sainte, qu'ils ap

pellent a Lafcion acodefe, en laquelle font écrits les 24. Livres du vieux ✔ Langue Sainte

Teftament. Ils ne font pas plus fçavans dans le Caldéen, ou le a Targum. Cependant ils parloient ces Langues quand ils compofoient une forme d'état. Ils ne font donc inftruits qu'en la langue du païs où ils font nez; ainfi ceux d'Italie & d'Allemagne fçavent l'Italien, & l'Alleman; & ceux de Levant & de Barbarie, le Turc ou le Morefque. Ils fe font mefme tellement appropriez ces Langues étrangeres, que plufieurs Juifs qui font allez d'Allemagne en Pologne, Hongrie & Ruffic, ont porté la Langue Allemande en ces Païslà, & l'ont renduë hereditaire à leurs enfans: Et ceux qui aprés avoir efté chaffez d'Espagne fe font retirez au Levant, y ont auffi porté le langage Espagnol. En Italie l'une & l'autre Langue a cours, fuivant en cela leurs peres. Le peuple aime à fe conferver dans le païs dont il entend la Langue, fe contentant entr'eux d'entremefler quelques paroles Hebraïques corrompuës. Les Doctes qui poffedent un

a C'cft ainfi qu'ils appellent les Paraphrafes Caldaïques, comme qui diroit interpreta tion ou paraphrase.

peu l'écriture' font rares; & il n'y a guere que les Rabins qui fichent faire avec efprit un difcours de fuite en Langue Hebraique.

II. Pour ce qui eft de la prononciation de l'Hebreu, ils font tous fi differens entre eux, qu'à peine les Allemans font-ils entendus des Italiens & des Levantins. Il n'y en a point qui prononcent plus nettement ni plus conformement aux regles de la veritable Grammaire, qu'ils nomment a Dichduch, que les Italiens.

III. A confiderer la Langue Sainte en elle-mefme, elle eft fort bornée, & fort pauvre en mots; car il ne reste aucuns vieux écrits, , que les vingtquatre Livres du vieux Teftament, l'on puiffe avoir recours, fi bien qu'il faut tout tirer de-là. Il eft vay que les Rabins l'ont affez étenduë pour la commodité publique, s'étant beaucoup fervis du Caldéen, & mefme un peu du Grec, & des autres Langues voifines ils ont auffi inventé plufieurs mots pour les noms des

a Subtilité, parce que la Grammaire ne confifte qu'en des minuties, & en reflexions fubtiles,

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