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tent fur eux, que ce qu'il faut necef fairement pour fe veftir, & qui foit attaché; parce que le furplus feroit une charge ou un fardeau. Cette exaAtitude s'étend jufqu'à prendre garde aux accouftremens des femmes, des enfans, des domeftiques, & des animaux, ainsi qu'il eft porté au DecaExod. logue: Tu ne feras aucune œuvre, toy, ton fils, &c.

LO.

Deut. S.

VI. Il ne leur eft pas permis ce jour-là de parler d'affaire, du prix de quoy que ce foit, d'arrefter aucune chofe qui regarde achat, ni vente; ni de donner, ni de recevoir, comme dit Ifaïe Chap. 58. Tu ne te détourneras di jour du Sabbat, &c.

VII. Ils ne peuvent ce jour-là ma nier ni toucher rien qui soit pesant, ni aucuns outils d'artifans, ni quoy que ce foit des chofes qui font défenduës de faire le jour du Sabbat.

VIII. Ils ne peuvent cheminer plus d'un mille hors de la ville c & des

Les Juifs peuvent faire tant de chemin qu'il leur plaift le jour du Sabbat, pourvû qu'ils ne fortent point des faux-bourgs de la ville où ils font. Ils comprennent toujours les faux-bourgs avec la ville, & quand ils veulent fortir de la ville ce jour-là, its content du bout du fauxbourg, le chemin qui leur eft permis de faire.

bourgs; c'est à dire deux mille coudées.

IX. Les Rabins pour fufpendre le commerce & le travail des artifans ce jour-là avec plus de précaution, ont ajoûté à ces défenses plufieurs autres, comme de ne point manier d'argent, de ne point aller à cheval ni en batteau, de ne point jouer d'inftrumens, ni de ne fe point baigner.

X. Dans les maladies qui ont befoin de Chirurgien, les Rabins font fort rigides; mais à l'égard des Medecins , pour peu que le Medecin croïe qu'il y ait du peril, ou lors qu'une femme vient d'accoucher, ils permettent toutes chofes.

XI. On fonge donc le Vendredy à tout ce qu'il faut pour le Sabbat, con. formément à ce que Moïfe dit de la manne, Et fera dans le fixième jour, Exod. &c. Ils tiennent auffi que c'eft tres- 16.6 bien- fait de beaucoup dépenfer ce jour-là pour honorer la Fefte, comme dit Ifaïe au 58. Chapitre: ils croyent mesme que c'eft honorer le Sabbat que de s'humilier en faifant quelque chofe de bas, & qui foit au deffous d'eux.

XII. On n'entreprend point d'ou

vrage le Vendredy, qu'on ne puiffe achever aifément avant le foir. Environ une heure avant le coucher du Soleil, on met en un lieu chaud le mieux qu'on peut, ce qu'on a préparé pour manger le lendemain. Aprés quoy tout ouvrage ceffe, & dans quelques villes il y a un homme prépofé, qui crie, ou fait figne une demie-heure avant que le Sabbat commence, afin que chacun fe trouve libre quand il

commence.

. XIII. Environ donc une demie-heu re avant le coucher du Soleil, on fup, pofe que le Sabbat commence, & par confequent toutes les défenfes s'ob fervent. Alors les femmes font obligées d'allumer une lampe dans la chambre, qui a accouftumé d'avoir fix lumignons, ou quatre au moins, qui dure une grande partie de la nuit. Elles dreffent auffi une table couverte d'une nappe blanche, & mettent du pain deffus, qu'elles couvrent d'un autre linge long & étroit. Ce qu'ils font, difent-ils, en memoire de la manne qui tomboit de la forte, ayant de la rofée déflus & deffous, & le jour du Sabbat il ne pleuvoit point.

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XIV. Il y en a qui pour bien commencer le Sabbat, prennent du linge blanc, fe lavent les mains & le vifage, puis vont à la Synagogue, où ils difent le Pfeaume 92. Il eft bon de louer le Seigneur, &c. & les prieres accoûtumées, y ajoûtant la commemoration du Sabbat, avec ces paroles de la Genefe: Et les Cieux furent Gen. za achevez, &c. & le Seigneur beuit le feptième jour, &c.

X V. Au fortir de-là chacun retourne chez foy, & en fe faluant, ils ne difent ni bon jour ni bon foir, mais bon Sabbat. De plus, les peres benif fent leurs enfans, les maîtres leurs difciples, à quoy d'autres ajoûtent de certains paffages à l'honneur du Sabbat, les uns avant le repas, & les autres aprés, fuivant l'ufage des lieux où

l'on eft.

XVI. Chacun étant affis à table, le maître de la maifon dit ces paroles de la Genefe, en tenant une taffe de vin: Les Cieux furent acheve, &c. Gen. aprés quoy il remercie Dieu d'avoir ordonné le Sabbat, & benit le vin qu'il tient, puis il en boit, & en donne un peu à tous ceux qui font à ta

ble; en fuite il dit le Pfeaume 23. Mon Dieu est mon Pasteur, &c. Cela étant achevé, il benit le pain, & en donne à tout le monde, aprés quoy chacun fait la meilleure chere qu'il peut ce foir là & le lendemain. Le repas fini, on fe lave les mains, & on 2. Part. pratique ce que j'ay dit touchant la faCh. 9. çon de manger. Quelques-uns aprés avoir mange, difent le Pfeaume io4. Que mon ame beniffe le Seigneur, &c.

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104.

XVII. Le matin du Sabbat, ils fe levent plus tard que de coûtume, & étant arrivez à la Synagogue, ils difent plufieurs Pleaumes & Prieres propres à la loüange du Sabbat, entremêlez dans le chant des prieres ordinaires. On tire auffi le Pentateu→ que, & fept perfonnes lifent toute la fection où l'on en eft, puis on lit un endroit des Prophetes, qui a rapport avec ce qu'on a lû de la Loy. Cette derniere lecture s'appelle a Aftara, & un enfant a accoûtumé de la lire pour l'exercer.

a Comme qui diroit le congé, parce qu'a• prés la lecture des Prophetes, on s'en va. Ce mot fignifie la même chofe que Messe parmi nous, qui vient du mot Latin Miffio ou Miffa.

XVIII,

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