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c.158

c.18%

Ceux qui demandent la penitence doivent recevoir de l'évêque l'impofition des mains, & le AN. 506. cilice fur la tête, comme il eft établi par tout. S'ils ne veulent pas couper leurs cheveux ou changer d'habits, ils feront rejettez. On ne con- V Serm. 15. fiera pas aifément la penitence aux jeunes gens, Cefar.n.6. à caufe de la foibleffe de l'âge. Mais à la mort in append. on ne refufera à perfonne le viatique : c'est-à-di- Aug. 249% re l'abfolution. Tous les enfans de l'églife jeûneront le carême,même les famedis ; & il n'y aura c.12. que les dimanches d'exceptez. C'eft qu'il y avoit des églifes qui ne jeûnoient pas le famedi. En toutes les églifes on expliquera le fymbole aux c. 13 competans en même jour ; c'est-à-dire, huit jours avant Pâques. Les feculiers qui ne communieFont pas à Noël, à Paque & à la Pentecôte, ne feront pas tenus pour catholiques. On peut per- c. 214 mettre des oratoires à la campagne, à ceux qui font loin des paroiffes, pour la commodité de leur famille: mais on doit paffer les jours folemnels dans la ville, ou venir à la paroiffe: ces jours font Pâque, Noël, l'Epiphanie, l'Afcenfion, la Pentecôte, la S. Jean, & les autres grandes fêtes. Les clercs, qui ces jours-là oferont célébrer les Meffes dans les Oratoires, fans la permiffion de l'évêque, feront excommuniez.Ces reglemens femblent venir de ce que les Barbares fuivant les mœurs Germaniques, demeuroient à la campagne plutôt que dans les villes, & peut-être les Romains commençoient à les imiter. Il eft ordonné aux feculiers d'affifter les c. 47. dimanches à la Meffe entiere, & de ne point fortir avant la benediction de l'évêque: car il 44. n'étoit pas permis aux Prêtres de la donner. C'étoit cette bénédiction folemnelle qui fe donne encore aux grandes fêtes avant la communion, fuivant l'ufage de quelques églifes.

Saint Cefaire qui préfidoit au Concile, étoit

zelé

Tacie

Germ.

it

zelé contre cet abus, Un jour étant à l'autef, AN. 06. vit quelques perfonnes qui fortoient de l'église après l'évangile, pour ne pas écouter fon fermon.

Auffi-tôt il s'écria: Que faites-vous, mes enVita S.Caf. fans, où allez-vous? demeurez pour l'interêt de lib.in 14. vos ames; vous ne pourrez pas en faire autant au jour du jugement. Cela l'obligea à faire souvent fermer les portes aprés l'évangile : & enfin ceux qui avoient voulu fortir, lui fçurent gré de cette conduite falutaire.Nous avons deux fermons de lui fur ce fujet : dans le premier def In App. quels il dit, que la meffe ne confifte pas dans les Auge ferm. lectures, mais dans l'oblation & la confecration 128 282. du Corps & du Sang de Notre Seigneur. Cafarii 80.

81.al.12.8.

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Le concile d'Agde regle encore l'office de l'églife par ce canon: Il faut avoir foin, comme il le pratique par tout, qu'aprés les antiennes, les prêtres & les évêques difent des collectes: que l'on chante tous les jours les hymnes du matin & du foir: qu'à la fin des offices après les hymnes, on dife des capitules tirez des Pfeaumes & qu'aprés la collecte du foir, le peuple foit renvoyé avec la benediction de l'évêque. J'entens ici par le mot d'antiennes ou antiphones les Pleaumes chantez à deux chœurs, comme dans l'hiftoire de S. Ambroife; & S. Cefaire explique dans un de fes fermons, ce qui eft ordonné dans ce canon. Car il recommande de prier après que fup. liv. P'on a chanté ; & dit, que chanter, c'eft femer: VII 2.46 & prier c'eft couvrir le grain, de peur que les App. Aug. oifeaux ne l'emportent. Il veut que l'on baiffe ferm. 285 la tête pendant la priere, & même que l'on flechiffe les genoux quand le diacre en avertit à haute voix: ce qui montre l'antiquité de ces faintes cérémonies.

Serm. 286.

$46,

Le concile d'Agde défend aux clercs & aux laïques de s'appliquer aux augures, & à cette efpece de divination, que l'on appelloit les forts

des

Ang epift.

5.5.al. 119. ad Fanuar. 2. 27. V. Bal not. ad 3.

cap

789.

an.

c. 4. c. 27.

des Saints, & qui s'infinuoit fous pretexte de AN. 506, religion. C'étoit d'ouvrir quelque livre de l'écriture, & prendre pour préfage de l'avenir, les premieresparolesque l'on rencontroit à l'ou. verture du livre. S. Auguftin avoit marqué & condamné dès fon tems cette fuperftition: on la défend ici fous peine d'excommunication, & toutefois elle prévalut de plus en plus. Touchant les Moines, le concile défend de fonder un nouveau monaftere fans la permiffion de l'évêque, & d'ordonner les Moines vagabonds, dans les villes ou dans les paroiffes de la campagne, fi leur Abbé n'en rendrémoignage. Un moine paffant d'un Monaftere à l'autre, n'y fera point reçu fans la permiffion de son Abbé. Elle fera auffi neceffaire à l'évêque, pour ordonner un Moine. Les Monafteres des filles feront éloignez de ceux des hommes: pour éviter non feulement les tentations du démon, mais les mauvais difcours des hommes. Ce font les prin cipaux canons du concile d'Agde. Les évêques s'étoient proposé d'en tenir un l'année fuivante à Touloufe,où l'on efperoit que fe trouveroient les évêques d'Espagne, qui obéiffoient au même roi Alaric. Mais la guerre qui furvint empêcha aparemment l'execution de ce deffein. Il y avoit à Agde un Monaftere de 360. Moines, fondé quelque tems auparavant fous l'évêque Berique par S. Severe natif de Syrie, qui mourut vers l'an 500.

c. 28.

Epift.Cafar ad Ruvic. to. 4. conc.

p. 1399. Vit. S.Scu. to. 1. act.

Bened.

p. 5oz.

II. Commen

cemens de S. Cefaire.

S. Cefaire lui-même pratiquoit la vie Monaftique. H nâquit en 470. au territoire de Châlon fur Saone, d'une famille diftinguée pour fa pieté. Ayant environ fept ans, il donnoit Les habits aux pauvres qu'il rencontroit, & re. Vitas. Cef. venant au logis demi nud, il difoit que les paf- Bened fans l'avoient dépouillé. A dix-huit ans, il pria 659. S. Silveftre évêque de Chalon, de lui couper les

che

to. 1. act.

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App. Aug. ferm. 28.

cheveux & lui changer d'habit, pour l'engager
au fervice de Dieu, ce qu'il obtint: mais deux.
ans après, le defir d'une plus grande perfection
le fit retirer fecretement auMonaftere de Lerins,
fous la conduite de l'abbé Porcaire. Etant tom-
bé malade par les aufteritez, l'Abbé l'envoya
à Arles, pour le faire traiter: & il y fut reconnu
par l'évêque Eonius, comme étant de fon pays
& fon
parent. Il le demanda à l'abbé Porcaire,
& auffi-tôt l'ordonna diacre, & puis prêtre;
mais Celaire ne quitta point pour cela le chant
de l'office, & le refte des obfervances monafti-
ques. L'abbé d'un ifle voisine étant mort, Eo
nius lui donna la conduite de ce monaftere,
Trois ans après il déclara à fon clergé & à fon
peuple, qu'il defiroit avoir Cefaire pour fuccef
feur, afin de rétablir la difcipline monaftique.
Il mourut, & Cefaire fçachant qu'on vouloit.
effectivement le faire évêque, fe cacha entre des
fepulchres; mais il en fut tiré & ordonné évêque,
d'Arles en for. étant âgé de trente ans, & gou-
verna cette églife plus de
quarante.

D'abord il inftitua que les clercs chantaffent tous les jours l'office de Tierce, de Sexte & de None dans l'église de S. Eftienne, afin que les penitens & les autres feculiers puffent y affifter, Pour l'office de Prime, on ne le difoît que le dimanche, le famedi & les fêtes folemnelles. Il obligea auffi les laïques à chanter, commelles clercs, des pleaumes & des hymnes, afin qu'ils n'euffent pas le tems de caufer dans l'églife. Les uns chantoient en grec, les autres en latin; foit à caufe des étrangers, foit que le grec fût encore en ufage dans ce pays, où les Grecs avoient fondé Marseille & tant d'autres colonies. Nous avons un fermon de S. Cefaire, où il témoigne à fon peuple, la joïe qu'il a de les voir chanter des Pleaumes, comme il defiroit depuis plu

Serm 2839

Serm. 149.

n. 2.

Serm. 30.

fieurs années, à l'exemple des villes voifines. Il les exhorte à ne pasfeulement chanter de labouche; mais à conformer leurs pensées & leurs: mœurs aux paroles qu'ils prononcent. Dans un autre fermon il les exhorte à prier attentivement,&à rejetter les distractions,avant que de fe profterner pour l'oraifon. Car dit-il, on adore. l'objet auquel on penfe pendant la priere. Celui qui penfe en priant à la place publique ou à fa maifon qu'il bâtit, adore la place ou fa maison. Il les exhortoit pendant le carême à venir de bonne heure à l'office de la nuit : à affifter à Tierce, à Sexte & à None, & à ne s'en pas difpenfer fans grande neceffité,à ne fe pas contenter d'entendre lire l'écriture dans l'églife, mais à la lire encore dans leurs maifons, On lifoit auffi aux offices de la nuit les actes des martyrs; & quand les lectures étoient longues, faint Cefaire permettoit à ceux qui étoient incommodez de s'affeoir. Car l'ufage étoit de les entendre debout. Il laiffoit aux œconomes & aux diacres tout Vita lib. 1. le foin du temporel, pour s'appliquer tout entier à la lecture & à la prédication. Il prêchoit tous les dimanches & toutes les fêtes: il donnoit de fes fermons à ceux qui le venoient voir: & en envoyoit aux évêques éloignez, non feulement dans les Gaules, mais en Italie & en Espagne. Quand il ne pouvoit prêcher lui-même, il fair foit lire par des prêtres ou par des diacres fes fermons ou ceux de S. Ambroife, & de S. Auguftin; & comme quelques évêques fe plaignoient que c'étoit leur confier la prédication contre l'ufage de ce tems-là, il difoit: S'ils peuvent lire les paroles des prophetes, des apôtres & de Notre Seigneur, ils peuvent bien lire les nôtres, Souvent il faifoit lire des homelies àMatines & à Vêpres, afin que perfonne ne fut privé d'instruction. Son stile étoit fimple & accom

modé

2 10.

12. 34.

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