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ufage de compofer de tous les crimes, pour cer> AN. SII. taines amendes comme l'on voit dans leurs loix.

can. 4.

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Le concile defend d'ordonner aucun feculier, fans le commandement du roi, ou le confentement du juge: mais il ajoute, que ceux dont les peres & les ancêtes auront été dans le clergé, feront fous la puiffance des évêques. Ce qui femble reftraindre la défense aux familles des barbares, qui jufques-là étoient rarement admis dans le clergé. Le ferf ordonné à l'insû de fon maître demeurera clerc: mais l'évêque ou celui qui l'a fait ordonner en paiera le prix au double. Les prêtres, les clercs, les abbez & les religieux ne doivent point aller demander des graces au Prince, fans la permiffion de l'évêque,

Les abbez feront foumis aux évêques, qui les corrigeront s'ils manquent contre la regle, & les affembleront une fois l'an. Les moines obéiront aux abbez qui leur ôteront ce qu'ils, auroient en propre, & reprendront les vagabonds avec le fecours de l'évêque, pour les punir felon la regle. On ne fait quelle étoit la regle dont ileft fait mention dans ce concile; & il neparoît pas qu'il y en eût encore alors dans les Gaules, qui fut commune à tous les monafteres. I eft défendu aux moines de bâtir une maison pour y vivre feparement, fans permiffion de l'évêque ou de l'abbé. Celui qui après être entré dans un monaftere, ou avoir pris l'habit fe fera marié, ne pourra jamais être admis dans le clergé après un tel crime. Les penitens qui abandonnent leur état pour retourner aux actions du fiecle, feront excommuniez.

Touchant les biens d'églife, il eft ordonné, que les fruits des terres que les églifes tiennent de la liberalité du roi, avec exemtion de charges, feront employez aux reparations des égli

Les

fes, à la nourriture des prêtres & des pauvres,

c. 15.

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& à la redemption des captifs. L'évêque a l'ad- AN. Site ministration de tous les fonds appartenans à l'églife, foit qu'on les ait donnez à l'églife matri- e 14% ce ou aux paroiffes: mais pour les oblations qui fe font à l'autel, dans l'églife cathedrale il en a an 18a la moitié, & le clergé l'autre, dans les paroiffes il en a le tiers. Si l'évêque a donné des terres pour un tems à cultiver à des clercs ou à des moines, elles appartiendront toujours à l'Eglife fans qu'on puiffe alleguer la prefcription. L'évêque doit autant qu'il pourra, donner le vivre & fe vêtement aux pauvres & aux invalides qui ne peuvent travailler. Si quelqu'un poursuit fon droit contre l'évêque où l'église, ce n'eft pas une cause pour l'excommunier.

C. 16%

L'évêque ne manquera point s'il n'eft malade, de fe trouver le Dimanche à l'églife, dont il fera le plus proche. Aucun des Citoyens ne pourra celebrer à la campagne, Pâques, Noël ou la Pentecôte: & perfonne ne fortira de la meffe avant qu'elle foit achevée, & que l'évêque ait donné la benediction. Les mêmes raifons obligeoient à faire les mêmes reglemens qu'au concile d'Agde. Sup M. Fr Toutes les églifes celebreront les Rogations: c. & pendant ces trois jours, les efelaves feront exemts de travail; on jeûnera, & on ufera de viandes de careme. Le carême ne fera que de quarante jours, & non de cinquante,

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7.

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18.

Si la veuve d'un prêtre ou d'un diacre fe re. c. 159 marie, & ne veut pas quitter fon fecond mari, ils feront tous deux excommuniez. Il eft défendu d'époufer fa belle-fœur,foit la veuve du frere ou la fœur de la défunte femme. Les clercs heretiques, bien convertis, peuvent être admis aux fonctions dont l'évêque les jugera dignes; & les ci Eglifes des Goths pourront auffi étre reconciliées avec les ceremonies ecclefiaftiques. Ces cas étoient

G vj

4301

Sup. u. 1.

IX.

Saints Evê ques des Gaules.

Id. vit. pair.c.16

toient frequens depuis la victoire de Clovis fur les Goths. Ceux qui obfervent les divinations, les augures ou les forts que l'on appelle fauffement des Saints, feront excommuniez. J'ai marqué ce que c'étoit que ce fort des Saints, aufquels les Romains ignorans & les barbares étoient fi attachez, que cette fuperstition ne pas pour ces défenfes.

ceffa

Le concile d'Orleans eft foufcrit par trentedeux évêques, dont les cinq premiers font des Metropolitains. Cyprien de Bourdeaux, Tetradius de Bourges, Licinius de Tours, Leonce Verf. S. d'Eaufe ou Augh, Gildarede de Rouen: c'est Aud. ap. S. Gildard frere de S. Medard, né & batisé en Sur.8. jun. V. Coint. même jour que lui, comme l'on croit, en 456. ad.an 456. S. Medard n'étoit pas encore évêque alors;puif8.494.2. qu'au même concile d'Orleans, on voit la 4529.2.2. foufcription de Sophrone évêque de VermanGreg & dois fon predeceffeur. Licinius de Tours après bift.c.3.1. avoir fait un pelerinage en Orient', & vifité les faints lieux, bâtit un monaftere en Anjou dans fa terre, & fut enfuite abbé au monaftere de S. Venant de Tours, fondé près de l'église de S. Martin, par S. Silvain, dont S. Venant fut difciple. Licinius fucceda à Verus & fut le neuviéme évêque de Tours. Les autres évêques fameux du concile d'Orleans font, S. Quintien de Rodès, dont il a été parlé: Euphrafius de Clermont, qui l'avoit fi humainement: Loup évêque de Soiffons, fils & fucceffeur de S. Principe, frere de S. Remi: S. Melaigne de Rennes, Eufebe d'Orleans, faint Theodofe d'Auxerre. Saint Melaigne ou Melanius fe diftingua fort dans le concile d'Orleans, tant pour refuter les heretiques, que pour établir la pureté de la foi & de la difcipline, comme il paroiffoit par les actes du concile, que nous m'avons plus. Le roi Clovis avoit grande cré an

Sup.n.4

Vita S. Melan.c.2.ap. Boll. 6. Januar.

reçu

ca

ce en lui, & par ses confeils il fonda ou répara plufieurs églifes, bâtit des monafteres, fit de grandes aumônes, & prit foin d'adminiftrer la juftice. S. Melaigne fit plufieurs miracles, & con- c. 40 vertit les habitans de Rennes fa patrie, qui étoient encore païens. Il fonda un monaftere au lieu nommé Placitum ou Pleds & y mourut après l'an 530. L'églife honore fa memoire le fixiéme de Janvier, & de S. Theodore d'Auxerre, le dix-feptiéme de Juillet.

Martyr. Re

6. Fanisa. 17. Jul.

5820

Eufebe évêque d'Orleans dédia l'églife du monaftere que Clovis fonda dans fon diocèfe en faveur de S.Eufpice & S.Mefinin, à cette occafion. Les habitans de Verdun s'étant révoltez contre Clovis, il affiegea la ville, & l'évêque Firmin mourut dans le même tems. Les affiegez VitaS.Maprierent le prêtre Eufpice recommandable par xim Sac. Les vertus, d'interceder pour eux auprès du roi: 1.Bened. p. ce qu'il fit avec tant de fuccès, qu'il obtint le pardon des rebelles. Le roiayant été reçû dans la ville, vouloit qu'Eufpice en fut évêque: mais le S. homme s'excufa fur fon grand âge, & fit. élire Viton l'un de fest rois neveux:les deux autres étoient Loup, depuis évêque de Troies, & Maximin. Le roi voulut que S. Eufpice l'accompagnât jufqu'à Orleans, & le S. y confentit, à la. charge de mener fon neveu Maximin, pour le foulagement de fa vieilleffe. Là le roilui donna. vers l'an 598. une terre nommée Micy, à deux lieues d'Orleans, pour y bâtir un monaftere du confentement de l'évêque Eufebe qui en dedia l'églife en l'honneur de S. Etienne, & en même To..fpicil tems ordonna diacre Maximin. Quelque tems. Mabill-Diaprès S.Eufpice le voyant près de fa fin, pria l'é- plom.p.463. vêque de donner à S. Maximin l'ordre de prêtri-fe, & la benediction d'abbé, ce qu'il fit, & S.. Eufpice mourut peu de tems après. De ce monaftere fortirent plufieurs Saints illuftres: savoir,

Avit, Theodemir, Carilief ou Calais, Letus ou Lie, Dulcard, Viator S. Maximin ou MefGreg. Tur. min mourut vers l'an 520.

AN. SII.

lib.. hift. c. ult.

X.

Troubles

des Schif

matiques

$29.

Le roi Clovis mourut la même année du concile d'Orleans, la cinquiéme après la bataille de Vouillé, trentiéme de fon regne, & quarantecinquième de fon âge, 112. depuis la mort de faint Martin: c'est-à-dire, l'an 11. Il mourut à Paris, & fut enterré dans l'églife des faints apôtres qu'il faifoit bâtir,

L'Orient étoit toujours troublé par les ennemis du concile de Calcedoine. L'empereur Aen Orient, naftafe, excité par Xenaïas & fa cabale, vouTheoph. p. lut la dix-huitième année de fon regne, 508. de J.C. obliger Flavien, patriarche d'Antioche, à foufcrite l'Hénotique de Zenon. Flavien affembla un concile des évêques de fa dépendance, & écrivit une grande lettre Synodale, où il recevoit les trois conciles de Nicée, de CP. & d'Ephêfe, fans parler de celui de Calcedoine. Il condamnoit Diodore de Tarfe, & Theodore de Mopfuefte; & joignoit à fa lettre quelques articles, par lesquels il paroifloir ne pas approu ver le concile de Calcedoine, principalement quant à cette expreffion: En deux natures. On difoit que ces articles avoient été dreffez par Acace de C.P. Outre la lettre fynodale: Flavien en fon particulier écrivit à l'empereur, fe conformant à fes intentions, c'est-à-dire, qu'il recevoit l'henotique de Zenon. Mais Xenaias n'enfut pas content. Il dreffa un écrit, qui ajoutoit aux articles d'Acace, anathême contre S. Leon, contre le concile de Calcedoine, & ceux qui l'aprouvoient. Conftantin évêque de Seleucie en Ifaurie fit un écrit semblable, où il anathematifa le concile de Calcedoine. Flavien fe plaignoit à F'empereur de l'un & de l'autre; mais l'empeDeur en fut irrité contre lui, & approuva la con

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