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té, on tira des Moines de plufieurs Monafteres : & on les divifa en neuf bandes, qui faifoient l'office tour à tour: car on y établit la pfalmodie perpetuelle. Hymnemond conduifoit cette grande communauté. S. Avit prêcha à la dédicace du nouveau Monaftere.

AN: $17.

Edit. Sir.

p. 158.

5. Oct.

Vita ap

Boll. 4
Januar
Greg. The

Dès le commencement du régne de Sigifmond & fans doute de fon confentement, S. Avit convoqua les évêques de fa province pour tenir un concile à Epaone que l'on croit être Yene au diocèfe de Bellay. Il fut tenu le dix-feptiéme des calendes d'Octobre, fous le confulat d'Agapit c'eft-à-dire, le quinziéme de Septembre 517 vingt cinq évêques s'y trouverent,tous du roïaume de Bourgogne. Les deux premiers étoient S. Avit de Vienne, & S. Viventiol de Lion: dont l'églife honore la memoire le douzième de Juillet. On y voit auffi S. Apollinaire évêque Martyr. . de Valence & frere de S Avit, honoré le cin12. Frill. quiéme d'Octobre. S. Gregoire de Langres, qui cinq ans auparavant, c'eft-à-dire, l'an 512. ayant trouvé à Dijon les reliques de S. Benigne Martyr, les transfera & bâtit autour une églife, & un Monaftere qu'il dora de fon bien: & fit confirmer la fondation par des lettres du pape Hormifda. Gregoire étoit de race de Senateurs, & avoit été quarante ans Comte d'Autun. Après Spicil. la mort de fa femme il fut élû évêque, & gou. verna l'églife de Langres trente-deux ans. Il mourut à quatre-vingt douze, laiffant pour fucceffeur fon fils Tetrique. L'églife honore S. Gregoire le quatrième de Janvier. Au concile d'Epaone, affifta auffi S. Pragmace évêque d'Autun, honoré le vingt-deuxième de Novembre, Ce concile fit quarante canons, dont le pre- Aviand mierdéfend de s'excufer d'affifter aux conciles, finon pour caufe de maladie. S. Avit le mar quoit dans la lettre de convocation, & fe plai

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vita P.P.

c. 7.

Tom. T

Martyr ..

4 Fans.

22. Now

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AN.S17.

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C. II: 5.139

gnoit de la ceffation des conciles, témoignant que le pape lui en avoit fait des reproches. Il eft défendu aux évêques, aux prêtres & aux diacres, d'avoir des chiens de chaffe & des oiseaux, On voit par là que le Clergé commençoit à se laiffer entraîner aux mœursGermaniques des nations dominantes.Les clercs peuvent plaider devant les juges feculiers, en défendant, non en demandant, fi ce n'eft par ordre de l'évêque. Il eft dit, que le clerc convaincu de faux témoignage,fera tenu pour coupable de crime capital; & un autre canon marque la peine de ces fortes de crimes, qui eft d'être dépofé & mis dans un Monaftere. Plufieurs de ces canons parlent des c.8.14.18. fonds de l'églife, dont la jouiffance étoit accordée aux clercs par précaire, & les diftinguenti des biens propres. On abolit la confecration des veuves diaconeffes. On défend l'entrée des Monafteres de filles, fi ce n'eft aux perfonnes âgées, & d'une vertu éprouvée, ou aux proches parens: ceux même qui entrent pour dire la Meffe, doivent fortir fi-tôt que le fervice eft fini: Ce qui fait voir qu'elles n'avoient que des oratoires dans l'interieur, de la maifon.

C. 22.

e. 21.

c. 38.

C. 19. c. 8.

C. IO.

c. 9. 6.25%

6... 26,

Les abbés étoient foûmis à la correction de l'évêque, qui pouvoit même les dépofer: les Moines travailloient tous les jours à la campagne; on ne pouvoit établir de nouveaux monalteres, fans le confentement de l'évêque; & un même abbé ne pouvoit gouverner deux monafteres. On ne doit point mettre de reliques dans les oratoires des villages: s'il n'y a des clercs. affez proche pour y venir faite l'office, ou que l'on ne faffe une fondation fuffifante pour y en entretenir. On ne confacrera que les autels de pierre avec l'onction du chrême. Il y en avoir donc encore de bois. Les églifes des hérétiques font regardées comme impures & éxécrables,

&

3.

A vit. epiji 6v

& il eft défendu de les appliquer à de faints
ufages. Mais on peut reprendre celles qu'ils ont AN. 5176
ôtées par violence aux catholiques. Victorius
évêque de Grenoble, qui étoit à ce concile,
avoit confulté fur ce fujet S. Avit peu de tems
auparavant: c'est-à-dire, depuis la converfion
du roi Sigifinond. Et S. Avit avoit decidé, com-
me il fit en ce concile, qu'il ne falloit point fe
fervir des églifes des héretiques; non pas
même de leurs vafes facrez. Toutefois le concile
d'Orleans, tenu fix ans auparavant, avoit de-
cidé au contraire, qu'il falloit confacrer les
églifes des Goths; & c'eft la pratique univer-
felle de toute l'églife.

Conc. Aur

1.2.13.

Epaon

Ileft permis aux prêtres de donner l'onction 16, du chrême aux héretiques malades à l'extrémité, qui fe convertiffent: mais en fanté ils doivent la demander à l'évêque. On abrege la pe c.29. nitence des apoftats, qui aïant été baptifez dans l'églife catholique, font tombez dans l'herefie, & on la réduit à deux ans : pendant lefquels ilsjeûneront tous les trois jours, frequenteront l'églife, s'y tiendront à la place des penitens, & fortiront avec les catecumenes. S'ils s'en plaignent, ils obferveront la penitence des anciens canons. Les homicides qui éviteront la peine c.3r. des loix, feront la pénitence du concile d'Ancyre. Elle étoit au moins de fept ans. Celui qui aura tué fon efclave, fans miniftere du juge, fe- Sup...0. ra excommunié pendant deux ans. On ne rece- 15. vra point à penitence ceux qui auront contracté Cone ep 34. des mariages inceftueux, s'ils ne fe feparent, 6, 30% & on déclare tels, les mariages avec la belle fœur, la belle mere, la belle fille, la veuve de l'oncle, la coufine germaine ou iffuë de germaine. La veuve d'un prêtre ou d'un diacre ne peut fe remarier. En chaque province on fuivra pour le fervice divin, le rit de la métropole.

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Conc. And

622 23

C. 27.

"

Les citoyens nobles célébreront la nuit de Pâque AN. 517. & de Noël, au lieu où fera l'évêque, pour rece voir fa benediction. Ce font les principaux canons du concile d'Epaone.

6.35.

XXXI.

Autres conciles.

to 4.conc.p 15.84.

C. 2.

Onze évéques tous du nombre de ceux qui y avoient affifté, tinrent vers le même tems un concile à Lion, à l'occafion de l'incefte d'un nomé Eftienne avec une femme nommée Palladia. C'étoit fans doute des perfonnes puiffantes, car les évêques déclarent, que fi quelqu'un d'eux eft perfecuté pour ce fujet, tous les autres prendront part à fes fouffrances, & le foulageront des pertes qu'il aura fouffertes. Ils ajoûtent, que fi le roi continue à s'abftenir de leur communion, ils fe retireront dans des monafteres, d'où aucun ne fortira, que la paix ne foit rendue à tous. Cependant perfonne n'aura la temeritéd'ufurper l'églife d'un autre, ou d'y faire l'office en fon abfence, fous peine d'en être puni dans le concile. Ces précautions des évêques montrent ce qu'ils avoient à fouffrir des rois tom, 4.p. barbares, quoique catholiques.

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4.45.6.

2562.

Dans le même tems il fe tint deux conciles en Efpagne, le premier à Tarragone, le fecond à Gironne, dans la même province. Le concile de Tarragone fut tenu la fixiéme année du régne de Theodoric, fous le confulat de Pierre: c'eftà-dire, l'an 516. le fixiéme de Novembre. Car Theodoric roi d'Italie regnoit auffi en Efpagne, comme tuteur de fon petit-fils Amalaric. Ce concile fut compofé de dix évêques, dont le premier étoit Jean de Tarragone metropolitain. Entre les autres, le plus remarquable eft Oronce ou Orentius évêque d'Elvire, que l'on croit étre l'auteur d'un avertiffement aux fideles en vers élegiaques. En ce concile on fit treize canons, & on y ordonna entre autres chofes, que les évêques ne s'abfenteroient des conciles

que

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que pour caufe de maladie; & que l'Evêque qui c. 6. n'auroit pas été ordonné dans la métropole, fe c. s. présenteroit dans deux mois au métropolitain pour recevoir fes inftructions. Le métropolitain doit appeller au concile, non feulement les prê tres de la cathédrale, mais encore ceux de la campagne, & quelques féculiers. Je croi qu'il ne s'agit ici que du concile, dont il eft parlé dans le canon précédent, & que l'on affembloit pour l'ordination d'un évêque. Les évêques ou c. 4% les clercs, ne doivent exercer aucun jugement le 107 dimanche, & jamais en matiere criminelle. Ils ne doivent prendre aucun falaire pour avoir c. 3. procuré la juftice. Ils ne doivent point préter à ufure, ni acheter à trop vil prix, ou vendre trop cher. Dans les églifes de la campagne, les prê

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c. 88.

tres & les diacres ferviront tour à tour chacun leur semaine; en forte que tous les jours on y dife vêpres & matines: c'eft-à-dire, les prieres du foir & du matin. Mais tout le clergé de chaque églife fera prêt le famedi au foir pour l'office du dimanche. L'évêque vifitera tous les ans les églifes de la campagne, pour y faire faire les reparations, fur le tiers de tous les fruits qui lui c. 1L eft attribué. Les moines fortis de leur monaftere n'exerceront aucune fonction ecclefiaftique, & ne poursuivront aucune affaire séculiere. Il est encore parlé des moines dans le premier canon. de ce concile ; & l'on voit clairement dans l'un & dans l'autre, qu'il y avoit dès lors des monafteres en Espagne gouvernez par des abbez. Le plus ancien que nous connoiffions, eft celui d'Afane en Aragon, fur la riviere de Cinga. Il fut fondé par faint Victorien natifdu païs, qui aïant embraffé la pieté dès fa jeuneffe, s'appliqua auffi . 1896. à procurer le falut des autres, & gouverna plufieurs communautez de moines. Il fut foixante ansabbé; & nous le connoiffons principalement

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Bened. to. T

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