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pêche de les traiter auffi doucement, que daris AN. 521. les commencemens: Enfin j'ai écrit à Epiphane, de recevoir ceux qu'il en jugera dignes en fa confcience, fuivant la formule que je lui ai envoyée. Toutes ces lettres font du même jour vingt-fixiéme de Mars 521.

Supin. 44.

To.4.conc.

P. 1555.

Evagr. IV. bift. c. 4.

LIII.

xence.

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Paul, que l'empereur avoit fait ordonner patriarche d'Antioche, après avoir chaffé Severe, fut accufé par fon peuple & par fes autres clercs, & on preffoit l'empereur de permettre d'informer contre lui. Il craignoit qu'après les preuves juridiques, fa condition ne fût plus mauvaise; & preflé par le témoignage de fa confcience, il préfenta une requête, par laquelle il renonçoit volontairement à l'épifcopat, demandant permiffion de fe retirer, pour vivre en repos. L'empereur & le patriarche de C. P. en donnerent avis au pape, le premier jour de Mai 521. fous le confulat de Juftinien & de Valere. Paul mourut peu de tems après, ayant tenu le fiege d'Antioche environ deux ans; Euphrafius lui fucceda. Il étoit de Jerufalem, & tint le fiege cinq

ans.

Jean Maxence étant de retour à C. P. composa Ecrit de un écrit contre la lettre du pape à Poffeffor:qu'il Jean Mafuppofe toutefois n'être pas du pape, mais de To. 4. bibl. quelque ennemi des moines de Scythie, qui a PP. 547. emprunté fon nom. Il se plaint que le pape ne 5. C. leur a point voulu donner de réponse,après quatorze mois de fejour à Rome: quoiqu'il les ait tenus pendant tout ce tems dans fa communion; mais qu'étant prévenu contre eux par fon legat Diofcore, & le voyant prêt à revenir, il voulut luiépargner l'affront d'être publiquement convaincu d'héréfie par ces moines. C'eft pourquoi il envoya les défenfeurs de l'églife, pour les chaffer de Rome avec violence: qu'alors ils furent contraints de protefter devant le peuple en

P. 554.

des

P.

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des lieux publics, de peur qu'on ne les accusât de s'êtrez retirez fecretement. Au fond, Jean Maxence foûtient toûjours, que quiconque ne dit pas: Un de la Trinité a fouffert, eft hérétique & Neftorien. C'eft ainfi qu'il traite l'auteur de la lettre qu'il combat, le legat Diofcore & Poffeffor. Il ajoûte: Je dis hardiment, que fi le pape 54. A défendoit d'avancer cette propofition, non par une lettre, mais de vive voix, ici prefent en per fonne, jamais l'églife de Dieu n'y confentiroit; & loin de le refpecter comme un évêque catholi que, elle l'auroit en éxécration comme un hérétique. Il prétend qu'il y a de l'artifice, d'ajoûter à cette propofition le nom de perfonne, & dire: Une perfonne de la Trinité a fouffert.

V.Boll. 6:

Quant aux livres de Faufte de Riès, il foûtient P.556. B. qu'ils font hérétiques, & que Poffeffor en eft le principal défenfeur. C'eft pourquoi il fe plaint que le pape en permette la lecture. Il raporte plufieurs paffages de Faufte, qu'il eft difficile de fauver de demipelagianifme. Toutefois on ne voit point que fa perfonne ait jamais été condamnée: au contraire, on trouve qu'il eft honoré comme faint dans fon église de Riès: ce qui fait croire qu'il s'eft retracté, ou du moins qu'il eft mort dans la communion de l'églife.

Tandis que les moines de Scythie étoient à Rome, ils écrivirent une lettre aux évêques d'Afrique, releguez en Sardaigne par les Vandales. La lettre porte le nom de Pierre diacre & de fes confreres, qui ont été envoiez d'Orient à Rome, pour les queftions de la foi, & eft foufcrite par quatre le méme Pierre diacre, Jean & Leonce moines, & Jean lecteur. Elle contient deux parties, la premiere fur l'Incarnation la feconde fur la grace; & par la préface les moines demandent aux évêques d'Afrique, de l'examiner & en dire leur avis, afin de confirmer Liiij

les

Ian. P

28,

Barop. tom. 6 an. 490.

LIV, Ecrits de S. Fulgen

ce.

ap Fulgent. ep.16. edit. Parif.1684

Vita S.

les catholiques d'Orient, par l'aprobation de tant d'évêques d'Occident perfecutez pour la Epift. 17. foi. S. Fulgence fut chargé par les autres de réSup. liv. pondre à cette lettre. Il y avoit environ douze XXX.2.58 ans que ces faints évêques avoient été exilez par Trafamond roi des Vandales,implacable enFulg. c. nemi de la religion catholique. Ce prince artificieux emploïoit les menaces, les promeffes & les difputes, feignant de vouloir s'inftruire, & écouter patiemment les réponses àfes objections. Ce qui donna occafion à plufieurs catholiquesde le réfuter fortement. Quelques-uns auffi embaraffez par les objections des Ariens, écrivoient aux évêques exilez, particulierement à S. Fulgence; & c'eft le fujet de plufieurs des fes ouvra ges. Ainfi un jeune homme nommé Donat, trèsfidele à la religion catholique, mais plus inftruit des lettres humaines que de la theologie, confulta S. Fulgence, fur l'égalité du Pere & du Epift.7. Fils; le faint Evêque lui répondit par le livre intitulé, de la foi orthodoxe, où il lui explique 328. le myftere de la Trinité. C'eftauffi le fujet dù livre adreffé au notaire Felix, pour lui donner

moïen de fe défendre contre les artifices des hérétiques.

Comme le roi Trafamond s'informoit qui Vita c. 21. étoit le plus puiffant défenfeur de la doctrine catholique, on lui nomma Fuigence entre les évêques exilez. Auffi-tôt le roi lui envoïa un de fes gens, & le fit venir à Carthage; où S. Fulgence profitant de l'occasion, commença à instruire foigneufement du myftere de la Trinité les catholiques, qui venoient le trouver à fon logis avec un grand empreffement: car il parloit avec une grace particuliere. Il répondoit a tout le monde, fans méprifer perfonne : toûjours prêt à écouter les autres, & à aprendre d'eux. Il reconcilioit à l'églife ceux qui s'étoient laiffé re

baptifer par les hérétiques:il foûtenoit les autres prêts à tomber, & les encourageoit tous. Le roi en étant averti par les émiffaires fecrets, lui envoya un écrit plein de fes erreurs, avec un ordre preflant d'y répondre promptement. Le S. évêque reduifit cet écrit, qui étoit fort long, à quelques objections divifées par articles, & y joignit des réponses courtes & folides. On croit que c'eft la réponse auxdix objections des Ariens. Il les examina long-tems avec plufieurs hommes habiles, & les fit même connoître au peuple: enfin il les fit donner au roi, qui les attendoit avec impatience, Il les lut attentivement,admifa l'éloquence de S. Fulgence, & loüa fon humilité, mais n'en fut pas plus touché. Le peuple de Carthage triomphoit de la victoire que la foi catholique avoit emportée.

.1

Leroi voulant éprouver encore S. Fulgence, fui envoya d'autres queftions, ordonnant qu'on les lût feulement une fois devant lui, fans lui permettre d'en prendre copie: car il craignoit qu'il n'inferat dans fa réponse les paroles de l'écrit, comme la premiere fois, & que toute la ville ne connût son avantage. S. Fulgence ne vouloit -point répondre'; mais le roi le preffa tant, qu'il compofa les trois livres adreffez au roi Trafa mond lui-même, qui commencent ainsi : Je croi que vous vous fouvenez, roi très pieux, que vous m'envoïâtes dernierement un volume pat Felix, m'ordonant d'y répondre auffi-tôt. Comme il étoit long, & que le jour étoit prêt de fi nir, à peine en put-on lire à la hâte le com mencement : c'eft pourquoi, je demandai qu'on me donnât une nuit, pour le lire tout entier : vôtre clemence le refufa abfolument.J'attendois vos ordres pendant quelques jours: mais vous ne me demandâtes que la réponfe, fans me done mer les questions; ainfi je vous envoye le peut I W

Jac

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que je puis dire, fur ce que j'ai entendu legere. ment du commencement de l'écrit: de peur que vous ne m'accufiez d'un dédain superbe, ou de défiance de ma foi,

:

Il continuë de traiter avec grand respect ce roi hérétique & perfecuteur, & le loüe de fon aplication à s'inftruire de la religion. Il eft rare, dit il, jufques-ici, de voir qu'un roi barbare, occupé continuellement des foins de fon royaume, foit touché d'un defir fi ardent d'aprendre la fageffe; il n'y a d'ordinaire que des gens de loifir, ou des Romains, qui s'y apliquent fi fortement les barbares fe piquent d'igno. rance, comme de leur proprieté naturelle. Les Vandales ni les autres nouveaux conquerans ne tenoient point à injure le nom de barbares, & se le donnoient eux mêmes, pour fe distinguer des Romains. Enfuite S. Fulgence entre en matiere, & traite dans le premier livre des deux natures de J. C. en une perfone, montrant principalement qu'il a une ame raifonable outre la divinité dans le fecond il traite de l'immenfité du Fils de Dieu : dans le troifiéme, de fa Vita c. 23. paffion, pour montrer principalement que ce n'eft pas la divinité quia fouffert. Le roi étoné de cette réponse, n'ofa plus faire de queftions à S. Fulgence; mais un de fes évêques nommé Pinta, fut plus hardi, & S. Fulgence lui repliqua p Fulg. par un ouvrage particulier, que nous n'avons plus: car ce n'eft pas ce lui qui porte aujourd'hui

P. 555.

LV. Second

-ce titre.

Le roi Trafamond vouloit retenir S. Fulgen ce plus long-tems à Carthage; mais les Ariens exil. de S. lui dirent: Seigneur, il rend vôtre zele inutile, Fulgence, ila déja perverti quelques-uns de vos évêques, & fi vous n'y donnez ordre promptement,nôtre religion perira. Le roi ceda à cette remontrance, & renvoïa S. Fulgence en Sardaigne. Pour

6.25.

dérober

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