Son corps fut transporté à Paris, & enterré par Les enfans Childebert & Clotaire, dans le fan. Etuaire de la même églife de S. Pierre à côté du roi Clovis fon époux. C'eft l'églife de fainte Genevieve que Clotilde avoit fait bâtir. Ses reli- Martyr. R. ques y font encore; l'église honore fa mémoire 3 Jan. Le troifiéme de Juin, C. Le jeune Clodoalde ayant été sauvé du mala- Id. III cre, fe coupa les cheveux de fa propre main, 15. Vita & renonçant au monde alla trouver faint Seve- Act. Ss. rin, qui demeuroit près de Paris enfermé dans Ben.p.1370 une cellule, & reçut de lui l'habit religieux. Il pratiqua toutes les aufteritez de la vie monaftique, & donna aux monafteres & aux églises, ce qui lui reftoit d'heritages. Enfuite pour évi ter les louanges, & vivre inconnu aux hommes, il alla en Provence, y demeura long-tems, & Y fit plufieurs miracles. Il revint à Paris, où il fut reçu avec une grande joie; & à la priere du peuple, l'évêque Eufebe l'ordonna prêtre vers l'an 551. Enfin faint Cloud, car c'est ainsi que nous nommons Clodoalde, bâtit un monaftere en un lieu nommé Nogent à deux lieues audeffous de Paris fur la Seine, où il finit faintement fes jours vers l'an 560. Le monaftere a été depuis changé en églife collegiale, qui conferve les reliques du Saint, & le lieu a pris fon nom. L'églife honore fa memoire le feptiéme de Septembre, & c'eft le premier Saint de la race des rois de France. Martyr. 7. Septo XLVI Monate Il y avoit alors dans les Gaules grand nom bre de monafteres, & de faints folitaires, dont je me contenterai de marquer les plus fameux. res des La ville de S. Pourçain fur les confins de l'Au- Gauls. vergne & du Bourbonnois, a commencé par un monaftere, dans lequel Porcien efclave d'un barbare, fe refugioit fouvent pour éviter les mauvais traitemens de fon maître. Il y fut en Greg vite TP.C. S. Martyr. R. 24. Νου. Greg. vit. PP. c. 12. Vita ap. Lab. bibl. Coint, an. fin reçu, & par fon merite en fut élû abbé. Ses vertus & fes miracles le firent refpecter par le roi des Francs Theodoric, comme il faifoit la guerre en Auvergne l'an 525. & il lui accorda la liberté de plufieurs captifs. L'églife honorela memoire de S. Porcien le vingt-quatrième de Novembre; & fon abbaye a été reduite depuis huit cens ans à un prieuré de Benedictins, dépendant de l'abbaye de Tournus. Le monaftere de Combronde en Auvergne, eft auffi devenu un prieuré de l'abbaye de Menat dans la même province. Cette abbaye fondée dès le regne de Clovis avoit formé de grands Saints, entre autres, S. Calais & faint Avit. Le relâchement s'y gliffa depuis mais elle fut reformée par S. Brack ou Bracchion. Il étoit au fervice de Sigivalde comte d'Auvergne, qui l'employoit à la chaffe du fanglier. Comme il en pourfuivoit un, il fe refugia près la cellule d'un faint hermite, nommé Emilien, qui habitoit dans une forêt. Ce faint homme perfuada à Bracchion de se donner à Dieu, & il fe retira auprès de lui après la mort de fon maître. Emilien étant mort, Bracchion fucceda en fon hermitage devenu monaftere, & l'augmenta par la liberalité de Ranichilde fille de Sigivalde, puis il alla en Touraine, & y fonda deux monafteres où il mit des abbez. Etant revenu en Auvergne il fut fait abbé de Menat pour y rétablir l'obfervance, & mourut l'an 576. L'abbaye de Celle en Berri a été fondée par Nov. to. 2. faint Eufice, des liberalitez du roi Childebert, p.37 1.Vita Ce faint fut vendu par fes parens à l'abbé de Patrici, qui le fit moine: il fut ordonné prêtre: 531. Greg enfuite il fe retira en un lieu folitaire près 8. Conf. la riviere de Cher. Le roi Childebert paffant par là pour aller en Espagne l'an 531. lui vou 28. lut lut donner cinquante fous d'or; mais faint Eufice lui dit: Donnez-les plutôt à ceux qui peu-, vent les diftribuer aux pauvres il me fuffit de prier pour mes pechez. Il lui promit la victoire, & un heureux fuccès de fon voyage; & le roi ayant donné cet argent aux pauvres, fit vœu de bâtir en ce lieu une églife où repoferoit le corps. du faint vieillard: ce qu'il accomplit enfuite. L'abbaye de Celle eft aujourd'hui poffedée par des Feuillans. En Bourgogne étoit dès lors celebre l'abbaye de Reomaus, fondée par faint Jean prêtre, dont enfuite elle a pris le nom. Il étoit né dans le même pays: au territoire de Langres fils du fenateur Hilaire, dont Gregoire de Tours loue la vertu. Il quitta fa famille dès l'âge de vingt ans, & fe retira dans une cellule qu'il avoit ba tie de fes mains: puis il s'éloigna & s'établit dans un defert près de Tonnerre, où il eut premierement deux difciples, & enfuite plufieurs autres; enforte qu'il y forma un monaftere. Pour le mieux regler il vifita les plus fameux monafteres de Gaule, & en remarqua les ufages. Enfuite il quitta fecrettement le gouverne ment de fon monaftere, & avec deux de fes difciples il alla fe cacher dans celui de Lerins, où il vécut environ dix-huit ans: mais ayant été reconnu, il fut rappellé par S. Gregoire évêque de Langres. I reforma fa communauté, qui s'étoit relâchée pendant fon abfence, & y éta blit la regle de faint Macaire d'Egypte, faifant fur tout obferver le travail des mains, pour maintenir l'humilité & la pureté de cœur. Il ne recevoit point de feculiers dans l'oratoire du monaftere mais il ne laiffoit pas de prêcher quelquefois au peuple. Il vêcut jusqu'à cent vinge huit ans, & mourut vers l'an 540. Son abbaye eft connue fous le nom de Monftier-faint-Jean. Piiij L'églife Boll 2. fan. AcE. SS. Ben. 1o. 1p 693. Greg. confe c. 87.Coint. an. 539. n. 18. Greg, song. C.42. Martyr. R. L'églife honore fa memoire le vingt-huitéme de 28 Fanu. Janvier. Greg. conf. c. 88. Acta SS. Ben.to. 1, p. 263. Martyr. R. 19 Sept. Boll.1.Mai 10.2 70. Act.B.to. 1.p.128. Act. B. p. 354 Sur. 29. Dec. Saint Seine, en latin Sequanus, fut son disciple. Sa vertu éclata de fi bonne heure, qu'il fuc ordonné diacre à quinze ans, & prêtre a vingt. Après s'être fuffifamment inftruit auprès de S. Jean de Reomie, il fe retira dans une folitude du même diocèle de Langres, près des fources de la Seine, où il bâtit le monaftere de Seguftre, qui depuis a pris le nom de fon fondateur. Il vécut long tems, fit plufieurs miracles, & mourut vers l'an 580. L'église honore fa memoire le dix-neuviéme de Septembre. Dans la partie des Gaules que l'on nommoit alors Neuftrie, étoient deux celebres fondateurs de monafteres, faint Marcoul & faint Euroul, tous deux originaires de Baïeux. Saint Marcon ou Marculfe, fe retira auprès de Saint Poffeffeur évêque de Coutance, prédeceffeur de faint Lo, qui le reçut dans fon clergé, l'ordonna prêtre, & l'envoya prêcher l'évangile dans fon diocèse. 11 obtint du roi Childebert la terre de Nanteuil dans le Cotentin, & y fonda un monaftere. Enfuite il en fonda plufieurs autres, & mourut vers l'an 558. S. Euroul ou Ebrulfe fervit à la cour pendant fa jeuneffe, & y fut eftimé par fon éloquence. Il fut marié: mais quelque tems après, fa femme & lui fe feparerent. Elle entra la premiere dans une communauté de filles, & lui, après avoir donné fon bien aux pauvres, se retira dans un monaftere, où se trouvant trop honoré à caufe de fa vertu, il fe retira avec trois autres moines dans la forêt nommé alors Uticum, à prefent Ouche, au diocèfe de Lifieux. Il y convertit quelques voleurs, & y attira par fon merite grand nombre de difciples: enforte qu'il y fonda une abbaye, qui porta long-tems le nom de la forêt où elle étoit, & porte aujourd'hui Jourd'hui le nom de S. Euroul. Il fit plufieurs miracles: on dit même qu'il reffufcita deux morts. Il mourut l'an 596. & l'église honore la memoire le vingt-neuviéme de Decembre. Il ne faut pas le confondre avec un autre faint Euroul abbé, qui vivoit vers le même tems près de Beauvais. pon AN. 535" Martyr R 29 Dec. Ata B. p366. XLVII Mort de Jean 11. Agapit pa pe. Sab. n. 25% Le pape Jean Mercure mourut le vingt-fixićme d'Avril 535. après avoir tenu le fiege trois ans & quatre mois. Son fucceffeur fut Agapit archidiacre, fils du prêtre Gordien, qui fut or donné le quatrième de Mai, & tint le fiege en viron un an. Dès le commencement de fon tificat, il fit bruler au milieu de l'églife publiquement, les libelles d'anathême que le pape Boniface avoit extorquez aux évêques & aux prêtres, contre Diofcore fon competiteur, & purgea l'églife de cette conduite odieufe. Contumeliofus évêque de Riès, quoique jugé par Sup. 40. les évêques de Gaule, en confequence des lettres du pape Jean, ne laiffa pas d'appeller au faint Siege de leur jugement. Sur quoi le pape Agapit Epift. 7. écrivit à S. Cefaire d'Arles: Nous déleguerons des juges, pour examiner ce que vous avez fait en l'affaire de Contumeliofus, & quoique vous fui ayez permis de retourner à fon églife, il doit demeurei fufpens jufqu'au jugement. On lui rendra feulement fon bien particulier, & fa fubfiftance fuffifante: mais il ne difpofera point du bien de l'églife,& ne celebrera point de mef fe: il y aura un vifiteur à fa place. Cette lettre eft du quinziéme des calendes d'Août après le confulat de Paulin le jeune; c'eft-à-dire du dix- Epift. •. huitiéme de Juillet 535. Par une autre lettre du même jour: le pape Agapit refufe à S. Cefaire, la permiffion d'aliener les fonds de l'églife pour nourrir les pauvres; parce, dit-il, que nous n'ofons contrevenir aux canons, pour quelque occafion |