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Epift 10.

drie. Vous pourrez connoître quel il a été,comAN. 484. ment il a ufurpé le Sacerdoce, ayant à peine un ordinateur: comment il a été compté depuis long-tems entre les condamnez, même chez vous: Vous le pourrez, dis-je, connoître par les lettres qu'Acace,maintenant fon protecteur, a écrites à mon prédeceffeur, & dont je vous envoye les copies. Il lui declare enfuite la condamnation d'Acace, & l'exhotte à y obéir comme à une ordonnance du ciel: parce qu'il eft plus utile à l'Empereur de fuivre l'autorité de l'églife, que de lui vouloir donner la loi. Dans la lettre au Clergé & au peuple de C. P.le Pape declare la condamnation de Vital & de Mifene, pour lever le fcandale de leur prévarication. Il declare auffi la condamnation d'Acace, dont il leur envoye la copie, & ajoute; Vous devez par votre jugement conferver en fon rang le Prêtre Salomon, qu'Acace a dépofé pour plaire aux heretiques, & tous ceux qu'il peut avoir trai tez de même. Enfin il avertit, que tous ceux qui veulent demeurer catholiques, doivent se retirer de la communion d'Acace.

XVI. c.17.

Le défenfeur Tutus étant arrivé en Orient, paffa malgré ceux qui l'attendoient à Abyde, & Liberat. vincà C. P. au Monaftere de Dius de l'ordre des brev. c. 18. Acemétes. Ne pouvant obliger Acace à recevoir P.7700 la lettre du Pape, qui portoit fa condamnation, Theopp, il fut contraint de la faire attacher par les Moi114.Niceph nes de ce monaftere au manteau d'Acace, le dimanche, comme il entroit dans l'églife pour célébrer l'Office. On fit mourir quelques-uns des Moines qui avoient attaché fa fentence, & on en mit d'autres en prifon, après les avoir maltrai tez.Mais Tutus, après s'être fi bien acquitté de fa commiffion, fe laiffa lui même gagner par argent, & communiqua avec Acace. Le Pape en fut averti par les lettres de Rufin & de Tha

laflius

lafius Prêtres & Abbez à C. P. apportées par un nommé Bafile. C'eft pourquoi Tutus étant de retour, & convaincu en plein concile, par fes lettres & par fa propre confeffion; fut privé de la charge de défenfeur, qu'il n'avoit que pour un tems, & excommunié. Le pape en donna avis à Rufin, à Thalaffius & aux autres Moines Epift. 12, de C. P. & de Bythinie les avertiffant de feparer de leur communion les Moines qui fe feroient laiflé féduire par les heretiques: en diftinguant toutefois ceux qui n'auroient cedé qu'à la violence des tourmens, & les traitant plus humainement.

XVII,
Pierre le

Foulon ré-
tabli.
Gelaf.ep.
ad Dard.
P. 1205.D.
Gefta de
nom. Act.

1205 B.

in fi.

Liberat. brevic. 18.

Gelaf. ad Dard. p.

Acace appuyé de la protection de l'Empereur ne compta pour rien la dépofition prononcée contre lui par le Pape, & continua jufques à la mort à offrir le faint Sacrifice. Il ôta même des diptyques le nom du pape : & fit dépofer par tout l'Orient grand nombre d'Evêques catholiques, aufquels il en fit fubftituer d'heretiques, ou communiqua avec ceux qui l'étoient.Ilfit chaffer d'Antioche l'Evêque legitime Calendion, qu'il avoit lui même ordonné. Le prétexte de fa dépofition fut d'avoir favorifé le parti d'Illus maî tre des Offices, qui s'étoit revolté en Orient avec Leonce & Pamprepius. Mais en effet, ce fut parce que Calendion demeuroit dans la communion du Pape Felix & de Jean Talaïa Patriar- c.16. che d'Alexandrie. Calendion fut donc relegué dans l'Qafis, & Pierre le Foulon rétabli à Antioche, du confentement d'Acace, qui l'avoit comdamné tant de fois. Plufieurs autres Evêques furent chaffez en même tems; fçavoir, Neftor, Romain de Calcedoine, Julien de Mopfuefte, Paul de Conftantine, Manus d'Emerique; tous fous le même prêtexte d'avoir fayorisé la revol te; mais en effet,pour avoir refufé l'henotique de Zenon, Pierre le Foulon y foufcrivit, & envoia

des

1209. A.

Evag. 111.

Theoph: pi

115.

XVIII.
Xenaïas

Iconoclafte,
Conc Nic. 2.
Act. s. p.
367 370.
ex Th. lect.
Joan,

Diac.

XIX. Reliques de faint Barnabé.

des lettres fynodales à Pierre Monge d'Alexandrie. Quelques-uns des Evêques chaffez fouffrirent à C.P. une rude perfecution.

Pierre le Foulon chaffa entre autres Cyrus d'Hieraple, & mit à fa place un Perfan nommé Xenaïas ou Philoxene, que le Patriarche Calendion avoit chaffé du pays, voyant qu'il alteroit les dogmes de la foi, & qu'il foulevoit le peuple, Peu de tems après qu'il fut établi à Hicraple, quelques évêques venus de Perfe prouverent que c'étoit un efclave fugitif, & qu'il n'étoit pas baptifé; mais Pierre ne s'en mit pas en peine, & dit que l'ordination Epifcopale lui tenoit lieu de baptême. Ce Xenaïas eft le premier, que l'on fçâche, qui ait attaqué les faintes images. Il difoit, que les Anges étant incorporels, il n'étoit pas permis de leur donner des corps, ni de les peindre en figure humaine. Que ce n'étoit point honorer JESUS CHRIST que de dépeindre fon image, & qu'il n'y avoit que l'adoration en efprit & en verité qui lui fût agreable.Que c'étoit une imagination puerile, de faire des colombes de relief, pour reprefenter le faint Elprit. Car difoit-il, il ne s'eft pas fait colombe, il a feulement paru en cette forme une feule fois, fans en prendre la substance. Sa pratique étoit conformeà fa doctrine. Il effaça en plufieurs endroits les images des anges, & cacha celles de JESUS-CHRIST dans les lieux fecrets,

Anthemius Evêque de Salamine en Chypre, fut auffi inquiété par Pierre le Foulon, qui pré-. tendoit l'affujettir à fon Patriarcat, Anthemius Sup. liv. fe défendoit par le decret du concile d'Ephefe, XXV.n.57 qui avoit déclaré fon fiege exempt: & la préTheod. left. tention fut foutenue par la découverte des Re

Lib.2.art.2

Serm.ms. liques de faint Barnabé, dont le corps fut trouvé 'Alex. ap fous un arbre, à un quart de lieue de Salamine. Sur, 11.jun: Il avoit fur la poitrine l'Evangile de S. Mathieu.

¿crit de fa main. Anthemius prétendit montrer par là que fon fiege ayant été fondé par un Apô. AN. 485 tre,étoit Apoftolique, auffi bien que celui d'Antioche, & fut maintenu dans fon exemption, L'empereur fit apporter à C. P. l'Evangile écrit de la main de faint Barnabé, & le mit au palais dans l'Eglife de faint Eftienne. Il fit auffi bâtir à Salamine une Eglife magnifique accompagnée de plufieurs logemens, au lieu où les Reliques furent transferées.

Genn.

Il y avoit alors en Syrie deux Prêtres celebres par leurs écrits, Theodule & Jean. Theo fcrip.cap. dule étoit dans la Celefyrie, & écrivit entre autres un livre fur la conformité de l'ancien & du nouveau Teftament contre les anciens heretiques, qui les attribuoient à differens auteurs ; c'est-à-dire, les Marcionites & les Manichéens. Il mourut fous le regne de Zenon. Jean étoit du diocèle d'Antioche & avoit été grammairien. Il écrivit contre ceux qui nioient les deux natures en JESUS-CHRIST, c'est-à-dire, les Euty- C. 91, quiens; & il attaqua quelques paroles de faint Cyrille comme favorifant cette erreur. Il ne nous refte rien de ces deux auteurs. Peutêtre Jean étoit-il Neftorien: car il y en avoit beaucoup en Orient, & ils avoient une Ecole à Edeffe, où ils enfeignoient en Perfan: ce qui répandir cette erreur dans la Perfe. Martyrius Sab.19. Patriarche de Jerufalem mourut vers ce même tems en 485. après avoir tenu le siege huit ans, & Sallufte lui fucceda.

Theod.left.

Lib. 11.p.

558.6.

Vita S.

C. 22.

En Egypte Pierre Monge attira à sa commu. Evag. 111 nion quelques Evêques & quelques Abbez, en anathematisant de nouveau la lettre de S. Leon & le concile de Calcedoine, & ceux qui ne recevoient pas les écrits de Diofcore & de Timo, thée Elure; mais ne pouvant perfuader les autres, il les chafla la plupart de leurs Monafteres:

ce

ce qui obligea l'Abbé Nephalius d'aller à conAN. 487. ftantinople & de porter ces nouvelles à l'Empereur Zenon. Il en fut irrité, & envoia à Colme un de fes gardes avec de grandes menaces contre Pierre Monge, s'il ne ceffoit d'exciter des troubles par fa dureté. Cofme revint fans rien faire, finon que les Moines chaffez furent rétablis dans leurs maifons. L'Empereur envoia enfuite Arfene qu'il avoit fait Gouverneur d'Egypte, & qui étant arrivé à Alexandrie avec Nephalius traita de la réunion, mais fans perfuader ceux qui étoient feparez de Pierre Monge. Il en envoia quelques-uns à C. P. où l'Empereur leur parla beaucoup du concile de Calcedoine: mais fans rien conclure non plus, parce qu'en effet il n'approuvoit pas ce concile.

XX.

pour l'E.

To 4.conc: P. 1149,

L'Eglife d'Afrique refpiroit cependant fous Lettre du Gontamond, fucceffeur d'Huneric, qui rappelpape Felix la d'exil faint Eugene évêque de Carthage; & la troifiéme année de fon regne, c'est à-dire, en glife d'Afrique. 487. rendit aux catholiques de la même ville le App. Chr. cimetiere de faint Agilée. Cette même année,sous Profp. to. 1. le Confulat de Boëce,il fe tint à Rome un cons Canif cile le13. de Mars dans la Bafilique de Conftantin, compofé de quarante évêques d'Italie, le Pape Felix à la tête, quatre Evêques d'Afrique, & foixante & feize Prêtres, qui font tous nommez. Là le Pape fit lire par le Diacre Anaftafe une lettre adreffée à tous les Evêques des diverfes provinces,où après avoir marquéla perfécution d'Afrique, & la chûte de plufieurs, qui s'etoient laiflé rebaptifer, même d'entre les Prêtres & les Evêques; on leur prescrit differens remedes. Les Evêques, les Prêtres & les Diacres. feront en penitence toute leur vie fans affifter même aux prieres, non feulement des fideles mais encore des cathecumenes; & recevront feulement à la mort la communion laïque. Pour

Epift.7. Felis. p. 1075.

les

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