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les autres clercs, les moines, les religieufes & les feculiers, on obfervera la regle du concile de Nicée : que ceux qui fe font fait rebatifer fans y être contraints, feront trois ans auditeurs, fept ans profternez, deux ans affiftans à l'oraifon fans offrir: mais s'ils meurent dans ce temslà ils recevront le viatique, c'est-à-dire, l'absolation, foit du même éveque qui leur aura impofe la penitence, foit d'un autre, qui fçaura qu'ils l'ont reçûë,ou d'un Pretre.

Les impuberes feront tenus quelque tems fous l'impofition des mains, après quoi on leur rendra la communion: de peur qu'ils ne tombent dans de nouvelles fautes, pendant le tems de leur penitence. Que fi, venant en danger de mort, ils reçoivent l'abfolution & reviennent après en fanté, ils ne communiqueront qu'à la priere feulement, jufques à ce que leur tems foit achevé. Les catechumenes qui ont été batifez par les Ariens, feront trois ans entre les auditeurs, puis entre les catechumenes, pour recevoir avec eux la grace de la communion catholique, par l'impofition des mains. Les moindres Clercs & les laïques, qui auront été rebatisez par force ou par furprife, ne feront que trois ans de penitence; mais aucun de ceux qui auront été batifez ou rebaptifez hors de l'Eglife, ne pourra jamais être admis au miniftere ecclefiaftique. Aucun évêque ou prêtre ne recevra dans fa ville le penitent d'un autre évêque fans fon atteftation par écrit. S'il arrive quelque cas imprevû, on confultera le faint Siege. Cette lettre, qui eft le decret du concile de Rome, n'est datée que d'un an après: fçavoir, du quinziéme de Mars, fous le confulat de Dynamius & de Siphidius, c'està-dire 488. On y traite la rebatisation comme l'apoftafie: parce que perfonne ne peut fe faire batifer, qu'il ne fe reconnoiffe païen.

Tome VII.

C

La

AN. 488.
Nic. can.

11.

Sup. liv XI. 21,

AN. 488.
Ap. Baron.

92.488.

La même année le pape avoit écrit à S. Cefaire d'Aries, contre les ordinations précipitées des Evêques : recommandant de s'attacher inviolablement à la regle: de ne les ordonner qu'après de longues épreuves, afin qu'ils foient fermes dans leur devoir. Car on fe plaignoit, que quelques Evêques après leur ordination avoient paffe à la vie feculiere. Ce mal pouvoit venir du commerce avec lesbarbares, & des hoftilitez univerfelles, qui étoient caufe que les bons EvêEnnod.epig ques étoient obligez d'avoir des châteaux forti11. C. & ibi fiez, pour leur fervir de retraites. On le voit en çe même tems, par l'exemple d'Honorat évêque de Novarre. La lettre du pape à S. Cesaire,est dų troifiéme de Février 488.

I

Sirm.

XXII.

Mort d'A

Case de C.P.
AN. 489.

Victor.
Tun.chr

6.4.3.

La même année, qui étoit la feconde après le Confulat de Longin, mourut Pierre le Foulon faux Patriarche d'Antioche, tant de fois condamné. Son Succeffeur fut Pallade, héretique commelui. Acace mourut l'année suivante 489. Evag. 1 fous le confulat de Probin & d'Eufebe, après avoir tenu dix-fept ans le fiege de C. P. Il étoit ambitieux & fe vouloit affujettir toutes lesEglifes; mais il en prenoit grand foin. On attribua à vanité les images, que l'on vit tout d'un-coup peintes dans toutes les Eglifes. En celle qui étoit près de l'Arfenal, Gennade fonPredecesseur avoit fait faire une peinture de mofaïque, qui étoit toute achevée. On y peignit Acace à l'endroit le plus apparent, & le Sauveur qui difoit à GenLiber.brev. nade: Abbattez ce Temple, & je le releverai fous c.18.p.751 yôtre Succeffeur. Cet ufage eft remarquable, de A. Evig peindre les Evêques dans les Eglifes.

111 c.19.

Theoph.an. 15 Zen. p.

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A la place d'Acace, Flavita ou Fravita Prêtre de fainte Thecle fut ordonné Patriarche de C.P. Il ne voulut pas entrer dans ce fiege, fans la participation du Pape Felix, & lui envoïa une lettre fynodale, mais il en enyoïa auffi à Pierre Mon

ge, faux Patriarche d'Alexandrie. La lettre de

Flavita fut portée à Rome avec une lettre de AN. 490. l'Empereur Zenon par des Moines catholiques; Fel, epift. & le Pape voulant les recevoir à fa communion, 3. c.108.9. leur demanda, fi eux & Flavita, qui les avoit D.B. envoïez, ne promettoient pas de rejetter les noms de Pierre d'Alexandrie & d'Acace de C. P. Les Députez de C. P. dirent qu'ils n'avoient point cet ordre: de quoi le Pape étant furpris, differa de les admettre à fa communion; & écrivit à Flavita & à l'empereur, pour rendre raison de fa conduite. Il écrivit auffi à un évêque nomé Ep. 12. 13. Vetranion, le conjurant de profiter de la con- Epift. 15. fiance que l'empereur avoit en lui, pour procurer la paix de l'Eglife; & à Thalafius Abbé d'un Monaftere de C. P. pour l'exhorter à tenir Epift. 14. ferme, & ne point communiquer avec leur Evêque, qu'il ne foit en communion avec le Pape; quand même on auroit ôté des dyptiques les noms de Pierre & d'Acace. Cette lettre eft du premier de Mai, fous le Confulat de Faufte, c'est-à-dire, en 490. Cependant quelques gens Theoph. p. de bien aporterent à Rome copie de la lettre que 115. Flavita avoit écrite à Piere Monge; ainfi le Pape voyant la mauvaise foi, chaffa honteufement fes députez.

C. 23.

Pierre Monge fit réponse à la lettre fynodale de Flavita: mais avant qu'elle fut arrivée à C.P. Evag. 11k Flavita mourut fubitement, n'ayant tenu le fiege que quatre mois. Ont élut à fa place Euphemius Prêtre catholique très-favant & très-vertueux; il reçût la lettre de Pierre Monge à Flavita, où voyant qu'il anathematifoit le concile de Calcedoine, il en fut fort irrité, & fe fepara de la communion de Pierre. La chofe auroit été plus loin, & ils auroient affemblé des Conciles l'un contre l'autre, fi Pierrre Monge eut vêcu; mais il mourut la même année 49. & eut pour Succeffeur

Cij

ceffeur un nommé Athanafe, hérétique comme AN, 491, lui, & furnommé Celetes, parce qu'il étoit incommodé d'une defcente. Donc Euphemius de C. P. dès le commencement de fon Pontificat effaça de fa main le nom de Pierre Monge des facrez dyptiques, & y mit celui du Pape Felix, à qui il envoïa auffi-tôt des lettres fynodales, fuivant la coutume. Le pape les reçût, mais il n'accorda pas à Euphemius fa communion, parce qu'il n'avoit pas effacé des dyptiques les noms d'Acace & de Flavita. Le patriarche Euphemius affifta à la mort de faint DanielStylite qui mourut fur fa colomne, après avoir célébré les faints myfteres,âgé de 80. ans; l'églife honore fa memoire l'onziéme de Decembre.

R

Martyr. 1. Dec. Vita ap. Sur. vi.Decem.

XXII.
Mort de

Zenon.
Anaftafe

328.

Theoph. p.

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Evag. 11 1.
Marcell.
ehr.
Victor. chr.
Cedr.p 357
Thead. lect

f. 29.

L'empereur Zenon mourut l'année suivante 491. fous le confulat d'Olybrius, le fixéme d'AEmpereur. vril, âgé de foixante & cinq ans, après en avoir Chr pafch.p regné dix fept. Son fucceffeur fut Anaftafe, furnommé Dicorus de Dyrrachium en Epire, aupa ravant filentiaire. Il avoit déja plus de foixante ans, & toutefois il en regna vingt fept. Il avoit accoutumé d'aller à l'églife avant le jour, & d'y demeurer en priere jufques à la fin de l'office: jeûnant fouvent, & donnant beaucoup aux pauvres. Toutefois il paffoit pour hérétique, & les Manichéens & les Ariens fe réjouirent de fon 11. p. 558. élection: car fa mere étoit Manichéenne, & avoit un frere nommé Clearque qui étoit Arien, Anastase lui-même tint quelque tems des affemblées à part, & en fut repris par le patriarche Euphemius. Auffi s'oppofa-t-il à fon élection, difant qu'il étoit héretique & indigne de commander à des Chrétiens. Mais l'Imperatrice Ariane, fille de Leon & veuve de Zenon, vouloit l'élection d'Anaftafie, qui l'époufa enfuite: ainfi elle &le fenat prefferent tellement le patriarche, qu'il promit de le couronner; mais à condition

Suid. in.

Pharr,

qu'il donneroit la confeffion de foi pár écrit portant qu'il recevoit la definition du concile de AN. 491. Calcedoine, & qu'il n'inoveroit rien dans la Religion. Anastase donna cet écrit à Euphemius, qui le couronna Empereur le Jeudi faint onziéme d'Avril 491. & la même année Euphemius affembla un Concile des Evêques qui fe trouverent à C. P. où il confirma le concile de Calcedoine. L'Empereur Anaftafe chaffa de C. P. les délateurs ; & à la priere des moines de Palefti- Ced. p. 157, ne,il abolit un tribut très-odieux, nommé chryfargire, & en fit bruler publiquement les regiftres.Comme il faifoit profeffion d'aimer la paix. & de haïr les nouveautez, principalement dans la religion, il laiffa toutes les églifes en l'état où il les trouva: chaque évêque en ufoit comme il vouloit à l'égard du concile de Calcedoine: les uns le recevoient, les autres l'anathématifoient, d'autres ne fe déclaroient point. Ce qui bien loin de procurer la paix, remplit l'églife de divifion: car les Orientaux ne communiquoient point avec les Occidentaux, & étoient divifez euxmêmes.

pour

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S. Sabas

La premiere année du regne d'Anaftafe, Salu- Conimen. fte patriarche de Jerufalem ordonna prêtre faint cement de Sabas, qui fut le plus ferme apuï de la foi ca- Vita Carele tholique en Paleftine.Mais mieux entendre Mon.Gr.to. le fujet de fon ordination, il faut reprendre le 3. p. 222. commencement de fa vie. Il nâquit l'an 439. fous le dix-feptiéme Confulat de Theodofe le jeune: fa patrie étoit Mutalafque, bourgade obfcure du territoire de Cefarée en Capadoce. Dès l'âge de huit ans il entra dans un Monaftere voifin, où il furpaffa en humilité & en obéïffance tous les moines, qui étoient plus de foixante & dix. Dix ans après il lui vint en pensée d'aller à Jerufalem, & de fe retirer dans le defert voifin. . 6.p.216 Il en obtint la permiffion de fon abbé, & y C iij

vint

4

n. 4.

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