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XII.

Mort de

40.

:

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feparât pas les corps, dont les efprits avoient toujours été unis en Dieu.

fœur ;

Saint Benoit ne furvécut pas long-tems à fa & la même année de fa mort, il la pré.S Benoît dit à quelques-uns de fes difciples, qui demeu6.37 roient avec lui; en leur recommandant le fecret, & à d'autres plus éloignez, leur donnant des fignes pour la connoître. Six jours avant la mort il fit ouvrir fon fepulchre. Auffitôt il fut saisi d'une fiévre violente, & comme elle augmen-toit tous les jours, le fixiéme il fe fit porter dans l'oratoire, fe prepara à la mort, en rece-vant le corps & le fang de Notre-Seigneur, & V. Mabill. levant les feux & les mains au ciel, entre les pref. alton bras de fes difciples qui le foutenoient, il rendit l'efpriten priant. Cette dévotion, de fe faire porter à l'église pour y mourir, est remar-quable, & on en voit d'autres exemples. Saint Benoit mourut le famedi vingt & uniéme de Mars 543 la veille du dimanche de la paffion.. Le même jour deux moines, dont l'un étoit dans le monaftere, l'autre en étoit éloigné, eu-rent la même vifion. Ils virent un chemin couvert de tapis, & éclairé d'une infinité de flambeaux, qui s'étendoit vers l'Orient depuis le monaftere jufqu'au ciel. Un perfonage venerable y paroiffoit qui leur demanda,pour qui étoit ce chemin. Ils dirent qu'ils n'en favoient rien c'eft, leur dit-il, par où Benoît, le bien-aimé de Dieu est monté au ciel. Il fut enterré dans l'oratoire de S. Jean Baptifte, qu'il avoit bâti à la place de l'autel d'Apollon ; & il fe fit plufieurs miracles dans la caverne de Sublac, qu'il avoit habitée..

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S. Maur

en France.

:

Dès le neuviéme fiècle ila paffé pour conftant To. 1. At qu'un évêque du Mans avoit envoyé demander à S. Benoît quelques-uns de fes difciples, pour fonder un monaftere dans fon diocefe. Que fain

S. Ben.

n

Maur P

274

Benoît lui envoya S. Maur avec Faufte & trois praf. §. fă& Vita 58autres, cinq en tout, Qu'ils apprirent en chemin la mort de S. Benoît : & qu'étant arrivez à Orleans, ils apprirent celle de l'évêque du Mans, qui les avoit demandez, & dont le fucceffeur 'étoit pas difpofé à les recevoir. Mais un sei-gneur nommé Florus, particulierement cheri du roi, leur donna une terre nommée Glanfeuil fur la Loire, dans le diocefe d'Angers; & y fit bâtir un monaftere qui fubfifte encore. Il avoit quatre églifes dédiées à S. Pierre, à S. Martin, à S. Se-verin, & à & Michel. Eutrope évêque d'Angers en fit la dédicace vers l'an 550. Florus offrit à Dieu en ce monaftere fon fils Bertulfe, qui n'avoit encore que huit ans; lui-même y embraffa la vie monaftique, & plufieurs fuivi-rent fon exemple. Ce qui eft certain, c'est que du tems du roi Theodebert, S Maur diacre vint dans le diocefe d'Angers, y fonda le monaftere de Glanfeuil; & après l'avoir gouverné longtems, eut Bertulfe pour fucceffeur: S. Maur Martyr Råmourut vers l'an 584. comme l'on croit, & le 15. januá quinziéme de Janvier: jour auquel l'église honore fa memoire.

XIV. Mort de

S. Cefaire d'Arles. Vita lib. i

35•

Saint Cefaire d'Arles étoit mort l'année precedente, après avoir gouverné cette églife pen dant quarante ans. Il en vêcut plus de foixante & douze, & fes infirmitez le faifoient fouvent paroître demi-mort. Voyant aprocher fa fin, il demanda combien il y avoit jufques à la fête de S. Auguftin, & dit: Jefpere en Notre - Seigneur, que ma mort ne fera pas éloignée de la fienne, car vous favez comme j'ai toujours aimé fa doctrine très catholique. Il fe fit porter fur une chaife dans le monaftere des filles, qu'il avoit fondé trente ans auparavant: fachant que la crainte de fa mort leur faifoit perdre la nour- X X X Ksiture & le fommeil, & qu'elles ne faifoient plus

que

ጸ. 39

Sup. livi

17.

que gemir au lieu de pfalmodier. Mais ce qu'il leur dit pour les confoler, ne fit qu'augmenter AN 543. leur affliction: car il étoit aifé de voir qu'il alloit mourir. Elles étoient plus de deux cens & leur fuperieure fe nomoit Cefaire, auffi-bien que la fœur de S. Cefaire, à qui elle avoit fuccedé. Le Saint les exhorta à garder fidelement la regle, qu'il leur avoit donnée; & par fon teftament, que nous avons, & par fes lettres, il les recommande aux évêques les fucceffeurs & au clergé, aux gouverneurs & aux citoyens de la ville: afin que perfonne ne les inquietât à

Ap. Ba.

con. an.

868 n. 33.

+377

l'avenir.

2

Après leur avoir donné fa benediction & dir lé dernier adieu, il retourna à l'église metropolitaine, & mourut entre les mains des évêques, des prêtres, & des diacres le troisième jour après la fête de faint Genés, fixiéme des calen-des de Septembre, la veille de la fête de faint: Auguftin, le lendemain de la dedicace de fonmonaftere:c'est-à-dire,le vingt-fepriéme d'Août $42. Le peuple fe jetta fur les habits pour les garder, à peine les prêtres & les diacres purent-ils empêcher de les mettre en pieces, & fes reliques guerirent un grand nombre de malades. S. Cefaire avoit fait quantité de miracles de fon vivant, & il en fit encore quantité après la mort. Il fut regreté de tout le monde, des bons & des mauvais Chrétiens, & des Juifs; & on l'enterra dans l'églife de fainte Marie, où étoit la fepulture des religieufes de fon monaftere. Sa vie fut écrite incontinent après, en deux Atta SS livres Le premier adreffé à l'abeffe Cefaire la Benp. 658. jeune, dont le principal auteur fut Cyprien évêque de Toulon: mais deux autres évêques Firmin & Viventius y travaillerent auffi. Le fecond livre fut écrit par Meffien prêtre & Etienme diacre. Tous ces auteurs étoient difciples de

faint Cefaire, & témoins de ce qu'ils raportent de fes vertus & de fes miracles.

Ils difent, que tous les ans à certains jours, il beniffoit de l'huile dans le baptiftere, & que de jeunes enfans de l'un & de l'autre sexe, en-voyez par leurs parens,s'empreffoient à lui pre-fenter des vafes pleins d'eau ou d'huile, pour les faire benir. On croit que cette huile fervoit à guerir les malades. Les mêmes auteurs remar quent, qu'il y avoit un clerc chargé de porter le bâton paftoral de l'évêque, & que cette fontion appartenoit aux notaires. On voit ailleurs que l'on portoit devant les évêques une croix benite, & ornée d'or & d'argent: honneur à prefent refervé aux Archevêques.

Vita S. Caf

lib.2. n.137

Act. x. 10%
Pref. to. To
Vita lib. 20

" 17.

Vita S. Samf.lib. 20 10,

X V. Quatriéme

Concile d'Orleans. 0.5 p.380Sup. liv.

XXVIII n. 51.

Beda. de temp. Rate c. 4.

Cyprien évêque de Toulon avoit affifté au quatrième concile d'Orleans, qui fut tenu trois ans après le precedent, fous le confulat de Bafile, indiction quatrième: c'eft-à-dire, l'an 541. On y fit trente-huit canons. Le premier ordonne que la pâque fera celebrée fuivant la table de Victorius: que l'évêque l'annoncera tous les ans au peuple le jour de l'épiphanie; & que s'il s'y trouve quelque difficulté, les métropolitains confulteront le S. Siege. Toutefois peu de tems après, Victor de Capoue montra que Victorius s'étoit trompé dans fon calcul. Tous les évêques feront obferver le carême également, fans le commencer plutôt,ni ôter le jeune du Samedi. Apparemment quelques uns imitoient l'ufage des Grecs: ne jeûnant point le Samedi, & conmençant le Carême le Lundi d'après la Quinquagefime. L'évêque fera ordonné dans l'églife c. s qu'il doit gouverner: du moins en prefence du métropolitain, & dans la province. Les Sei- c.7 gneurs ne mettront dans les oratoires de leurs terres, que des clercs approuvez par l'évêque; c. 268heles empêcheront point de rendre le fervice

6.

C. 2.

c 14: 15:

25:34:351

261

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ef 33. qu'ils doivent à l'églife. Celui qui voudra avoir une paroifle dans la terre, doit premierement y donner un revenu fuffifant & des clercs pour fervir. Voilà encore l'origine des patronages. Ily a plufieurs canons en ce concile pour défendre aux laïques d'ôter les biens donnez à l'église, 18. & aux ecclefiaftiques de les aliener: ce qui montre que ces abus devenoient frequens. Les serfs des églifes ou des évêques ne doivent point piller ni faire des captifs: puifque leurs maîtres 6. 23. ont accoutumé de les racheter. Les afiles font confervez; mais ils ne doivent pas fervir de préC. II. texte aux ferfs, pour contracter des mariages 24. illegitimes. Il eft défendu aux Juges d'impofer aux clercs des charges publiques, particulierement des tuteles aux évêques, aux prêtres & aux diacres. Les juges feculiers ne doivent point c. 20. connoître les caufes des clercs: même contre les laïques, ni exercer aucun acte de jurifdiction fur eux, fans la permiffion de l'évéque ou du fuperieur. Mais les clercs de leur côté étant citez par leur fuperieur ecclefiaftique, ne 12. doivent ufer d'aucune chicane. Si des évêques ont differend pour quelque interêt temporel, leurs confreres les avertiront par lettres de s'accommoder ou de choisir des arbitres: que file differend dure plus d'un an, celui qui fera en demeure, fera privé de la communion de fes confreres. La difcipline de ces canons eft affez conforme à celle d'Orient, que nous voyons dans les loix de Juftinien. On défend les reftes d'idoc. 28. lâtrie, comme de manger des viandes immolées, ou jurer par la tête de certaines bêtes. Le meurtrier, qui s'eft mis à couvert de la vengeance publique, ne doit pas moins être mis› en penitence.

116.

Ces canons furent foufcrits par trente-huit évêques prefens, & pour les abfens, par onze prêtres

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