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retournerent fort fcandalifez de fa vanité.

Se croyant donc déja le maître, il commença AN. 5460 à maltraiter l'archidiacre Cautin & le mena- 7) cer de le dépofer. Cautin ne lui demandoit que fes bonnes graces; & s'offrit d'aller à la Cour, obtenir le confentement du roi pour fon ordination. Mais Caton, croyant qu'il fe mocquoit de lui, ne tint compte de fon offre.Cautin fe voyant ainfi méprilé feignit d'être malade, & fortit de nuit de Clermont, pour aller à Metz trouver le roi Theobalde, à qui il apprit la mort de S. Gal. Le Roi & ceux qui étoient auprès de lui affemblerent plufieurs évêques, & firent ordonnerCautin évêque de Clermont: enforte que les députez de Caton,qui vinrent enfuite, trouverent la chose faite. Le roi envoya donc Cautin à Clermont, avec les Clercs qui en étoient venus, & ce qu'ils avoient apporté des biens de Feglife, le faifant encore accompagner par des évêques & par des chambellans. Le clergé & les citoyens le reçurent volontiers. Mais Caton ne put jamais fe refoudre à lui obéir: ce qui fie un fchifme dans cette églife: car il eut fes partifans. Cautin le voyant infléxible, lui ôta & à tous les amis, tout ce qu'ils poffedoient des biens de l'églife: mais il les rendoit à ceux qui revenoient à fon obéiflance.

XXX.

Lettres du
pape à Au-
relien & à
nien.
Conc. V.
Coll. 7.

Valenti

Le pape Vigile reçut à C. P. la lettre d'Aure lien d'Arles, le quatorzieme de Juillet 549. & lui répondit, qu'il n'avoit rien fait contre les décrets des papes fes prédeceffeurs, ni contre les quatre conciles. Vous donc,continue-t'il, qui êtes vicaire du S. Siege, avertiffez tous les évêques, de ne fe troubler ni des fauffes lettres, ni des fauffes nouvelles qu'ils pourront recevoir;& p. 558, Ev d'être affurez que nous gardons inviolablement la foi de nos peres. Quand l'empereur nous aura congediez, nous vous envoirons un homme,

pour

3.61

pour vous inftruire exactement de tout ce que AN. $49. nous n'avons pû faire encore, tant pour la rigueur de l'hyver, que pour l'état où eft l'Italie, & que vous n'ignorez pas. Il parle de la guerre des Goths, & ajoûte: Comme nous favons que le roi Childebert a une parfaite veneration pour le S.Siege;priez-le inftamment de prendre. foin de l'églife, dans une fi grande neceffité. Et comme on dit que les Goths font entrez avec leur roi dans la ville de Rome: qu'il lui écrive Proc. c. p de ne rien faire au préjudice de notre églife, 111 Goth.c. fous prétexte qu'il eft d'une autre religion. Car .il eft digne d'un roi catholique, comme le vôtre, de défendre de tout fon pouvoir la foi & l'églife, dans laquelle il a été baptifé. Totila avoit en effet repris Rome la quinzième année de la guerre des Goths, qui eft l'an 549. & avoit réfolu de la garder: La lettre eft du troifiéme des calendes de Mai, la vingt quatrième année du regne de Juftinien, qui eft le vingt-neuviéme d'Avril 550, Le dixhuitiéme de Mars précedent, le pape avoit écrit à Valentinien, évêque de Tomi en Scythie fur le même fujer: pour fe juftifier des calomnies de Ruftique & de Sebaftien, dont il le prie de ne plus recevoir les lettres, parce qu'il les a deja feparez de fa communion;: & il menace de les juger canoniquement, s'ils ne viennent bien-tôt à refipifcence.

#557:

XXXXI. Sentence contre Ruftique & Sebaftien."

Conc. V.

col. 7. p. $50. E.

Iltint parole, & condamna Ruftique & Sebaftien, par une fentence conçue en forme de lettre, & adreffée à eux-mêmes. Il parle d'abord à Ruftique, & lui dit entre autres choses: Vous avez demandé vous même la condamnation des trois chapitres, jufques à crier en prefence des diacres Sapatus & Paul, & de Surgentius primicier des notaires, que non feulement nous devions condamner le nom & les écrits de Theos dore de Mopfuefte: mais que l'on vous feroit. plaifir

plaifir de déterrer fes os, & de les brûler. Notre Judicatum ayant été prononcé de votre con- AN. S.SO. fentement, comme du refte de notre clergé, vous nous avez pressez dans le palais de le donner promptement à notre frere Menas, à qui il étoit adreffé. Et comme Surgentius en demandoit l'original pour le garder, felon la coutume: vous refusâtes de le lui donner pendant pluheurs jours; jufques à ce que vous en cuffiez envoyé des copics en Afrique,

Le Samedi faint, jour auquel nous publiâmes Sup. n. 2 notre Judicatum, vous vîntes à l'églife, vous fires vos fonctions, & au retour de l'églife vousdîtes à l'évêque Julien, que l'on n'avoit pû mieux faire. Le lendemain jour de pâque, vous fites de même, & demeurâtes long-tems dans le même sentiment, exhortant les autres à fuivre volontairement notre jugement. Comme les p. 55.2%. apocrifiaires de l'église d'Antioche nous en demandoient des copies, nous difions qu'ils devoient plutôt les demander à Menas, à qui nous l'avions adreffé: mais vous le demandiez pour eux à haute voix, difant que S. Leon en voit use ainfi: & que fi tout le monde n'en recevoit des copies de nous mêmes, vous craigniez que dans la fuite on ne voulût le cacher. Ayant trouvé Poccafion de quelqu'un qui alloit en Sicile, vous vous preffâtes d'en envoyer une copie au diacre Pelage: mais il reçu la nôtre auparavant.

Après tout cela nous favons appris par le bruit commun, que vous étiez changé, & que vous traitiez fecretement avec les ennemis de l'églife, qui combattoient notre Judicatum. Le diacre Paul, qui vouloit s'en aller en Italie, ayant appris ce scandale, que vous vouliez exciter ici & en Afrique, nous preffa de vous obliger à nous fatisfaire publiquement, ou de recevoir la requête qu'il vouloit donner contre vous, & qu'il

AN.

#554.

5.5.0.

avoit entre les mains. Alors vous nous fites ferment en touchant les évangiles de ne quitter jamais notre service: & nous avons dans nos archives vos paroles, qui furent écrites par un notaire. Mais depuis que Sebaftien eft venu à C.P. vous avez conjuré secretement, & le scandale a éclaté.

Le pape s'adreffe enfuite à Sebaftien, & après quelques autres reproches, il dit : Vous nous avez prié inftamment de vous envoyer au patrimoine de Dalmatie: mais étant arrivé à Solone, vous avez pris part aux ordinations illicites, qu'a faites l'évêque Honorius. Etant de retour à C. P. vous avez loué publiquement notre Judicatum en prefence de tout le clergé: difant qu'il étoit venu du ciel, & que vous aviez trouvé à Rome les écrits de Theodore de Mopfuefte remplis de blafphêmes.

La fête de Noël étant venue, nous vous avons appellé, & vous avons dit ce que nous avions appris de votre conduite en Dalmatie; & que fi Dieu nous fait la grace de retourner à notre églife, nous ferons obligez de punir cette faute fuivant les canons. Dès lors le reproche de vo tre confcience vous a fait chercher l'occafion de vous féparer. Vous avez toutefois continué de faire les fonctions de diacre, auffi bien que Ruftique, & vous avez tous deux mangez à notre table. Vous avez dit aux évêques Jean & Julien: Je me conforme au jugement du pape, pourvû qu'il châtie ceux qui y font contraires. Et les moines Lampride & Felix, qui n'ont pas voulu recevoir notre Judicatum, étant venus vous trouver, vous leur fîtes dire: Nous ne pouvons vous voir, parce que vous êtes d'un autre parti que nous. Toutefois, enfuite vous avez communiqué avec eux & avec d'autres, qui avoient écrit contre le Judicatum, & par conféquent

conféquent étoient excommuniez, en vertu de l'acte même: d'où il s'enfuit, que vous êtes AN. 550. vous-mêmes excommuniez, fuivant les canons. De plus vous vous êtes attribué l'autorité de prêcher : ce que les perfonnes de votre ordre n'ont jamais fait, fans la permiffion de l'évêque. Vous avez attaqué le premier concile d'Ephefe & S. Cyrille, & foutenu des blafphêmes avancez contre Notre-Seigneur JESUS-CHRIS T. Vous avez écrit fauffement par toutes les provinces, que nous avons combattu le concile de Calcedoine. Ainfi ceux qui ne favoient pas votre malice, & recevoient vos écrits comme de diacres Romains, y ont fimplement ajouté foi: p.555. d'où il eft arrivé qu'en quelques lieux on a répandu du fang dans l'églife. Vous avez même ofé avancer depuis peu, dans un écrit donné à P'empereur, que notre prédecefleur S. Leon a autorifé les erreurs de Theodore de Mopfuefte.

Nous avons attendu long-tems avec patien ce, efperant que vous rentreriez en vous-mê mes. Nous vous avons fait avertir deux fois par les évêques Jean & Julien, le diacre Sapatus, le patrice Cethegus, & par d'autres: mais vous n'avez point voulu nous écouter. Il faut done en venir enfin à la punition canonique c'eft pourquoi nous vous déclarons, en gemiffant, par l'autorité de faint Pierre, que pour tous ces excès, vous êtes privez de l'honneur & du mi- p.556 niftere de diacres. A la charge que fi de notre vivant vous venez à penitence, nous vous ac corderons le pardon: mais après notre mort, perfonne ne pourra vous rétablir. Nous dépofons auffi Jean, Geronce, Severin, Importu nus, un autre Jean & Deufdedit; & les privons des fonctions de foudiacres, notaires & défenfeurs. Le moine Africain Felix, que l'on dit avoir gouverné le monaftere de Gillit, & tous

YOS

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