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vos complices & adherans clercs, moines ou AN 550. laïques, feront compris dans la même condamnation. Telle eft la fentence du pape Vigile contre Ruftique & Sebaftien, qui leur fut envoyée par trois évêques & cinq clercs.

XXXII. Concile pour les

trois chipi

tres.

Tit. Tun.

cher, an. 590.5.55.

XXXIII. Livre de Facundus Lib. II. c.6.

Lib. x.c.2.

Les défenfeurs des trois chapitres ne laiffoient pas de demeurer fermes. Cette année 550. neuviéme aprés le confulat de Bafile, ils tinrent en Illyrie un concile qui condamna Benenatus évê、 que de la premiere Juftiniene, ennemi des trois chapitres, & écrivit à l'empereur. L'année fuivante 551. dixiéme aprés le confulat de Bafile, les évêques d'Afrique affemblez en concile, excommunierent le pape Vigile, comme ayant condamné les trois chapitres, & les foutinrent dans des lettres qu'ils envoyerent à l'empereur par Olympius magiftrien.

Dès devant que le pape eût publié fon Judi satum, Facundus évêque Africain, quife trou -voit à CP. compofa fon ouvrage, pour la défenfe des trois chapitres, adreffe à l'empereur Juftinien: qui merite d'être rapporté un peu au long, comme la meilleure piece qui ait été faite pour ce parti. Il eft divifé en douze livres; & d'abord Facundus approuve la confession de foi de l'empereur, par laquelle commençoit l'édit contre les trois chapitres. Il remarque, que F'empereur a eu raifon de reconnître qu'un de la Trinité a été crucifié, que la fainte Vierge eft vraiment & proprement mere de Dieu, & qu'il y a deux natures en JESUS-CHRIST; mais il foutient, que la condamnation des trois chapitres n'eft venue que du dépit, qu'ont eu les Origeniftes, de ce que l'empereur à condamné Origene. Il dit que Domitien d'Ancyre l'a avoué lui-même, écrivant au pape Vigile. Ils ont avancé, comme vous favez trés-bien, dit-il, parlant àl'empereur, que tous les enne

mis du concile de Calcedoine communiqueFoient avec l'églife, fi on condamnoit comme' Neftorienne la lettre d'Ibas, en miant que le concile l'eût approuvée. En quoi leur intention étoit de furprendre les ignorans: afin qu'enfuite quand on montreroit, comme il est très-facile, que le concile a reçû cette lettre: nous n'euffons plus rien à répondre aux Eutyquiens, qui accufent le concile de Neftorianifme. Ainfi fous ce faux prétexte de réunion, on leur a accordé, non feulement d'anathematiser la lettre d'Ibas, mais encore les approbateurs. Voulant donc m'oppofer à cette entreprife, & fachant la coutume des Eutyquiens, d'accufer de Neftorianif me tous ceux qui défendent contre eux la ve rité, je commencerai par expliquer ma foi touchant l'incarnation de J. C. Facundus emploie le refte du premier livre à cette expofition de fa foi: où il foutient, qu'il faut reconnoître deux natures en J.C. & non pas une nature compofée; il explique les paffages de S. Cyrille, & montre que la comparaifon de l'ame & du corps unis en chaque homme eft imparfaite; puifque ces deux parties ne font qu'une nature humaine, étant faites l'une pour l'autre,

C.

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Dans le fecond livre, Facundus déclare qu'en- c. core que la condamnation des trois chapitres porte le nom de l'empereur, il n'en reconnoît pour auteurs que les ennemis du concile de Calcedoine puis entrant en matiere, il foutient, que quand même le concile n'auroit pas expreffément approuvé la lettre d'Ibas, on ne la pourroit condamner, fans condamner le concile: parce qu'il aprouve d'ailleurs ceux qui louoient Theodore de Mopfuefte. Il ajoute que les Euty- 30 quiens ne condamnent cette lettre, que parce qu'elle reconnoît les deux natures. Ils difent qu'ils la condamnent parce qu'elle traite mal

c. 4.

Dib. III.

C. I.

Sup. xxv. 8.56.

c. 3.4.5.6.

lib. IV.C.I

6. 2.

lib.v.c.I.

G. S.

faint Cyrille: mais il a été plus mal traité par Gennade de C.P. & par S. Ifidore de Pelufe, dont il ne fe plaignoit point. Ils difent, ajoute-t-il, qu'ils attendent la décifion du pape Vigile: mais il ne combattra pas les décifions de S. Leon, & de fes autres prédeceffeurs, qui ont approuvé le concile de Calcedoine. Ce n'est pas pour détriture les fentimens de fes peres, mais pour les foutenir & les défendre, qu'il a reçu la premiere & la plus grande puiffance:

L'Auteur vient enfuite à la juftification de Theodore de Mopfuefte; & foutient premierement, que jamais on n'a ufé contre aucun hérétique de la formule que l'on employoit contre lui: Si quelqu'un n'anathématife pas Theodore & fa doctrine, qu'il foit anathême, parce que plufieurs fidéles peuvent ignorer la doctrine & les noms mêmes de plufieurs hérétiques. On accufe Theodore d'avoir été le maître de Neftorius, mais ayant foutenu la foi contre Paul de Samofate, il l'a défendue auffi par avance contre Neftorius. On veut que Theodore foit l'auteur du fymbole déferé par le prêtre Carifius, & condamné au concile d'Ephefe, mais ni le concile ni S.Cyrille ne le difent point. Facundus répond en particulier aux principales objections tirées des écrits de Theodore, puis il vient à l'autorité de S. Cyrille. Quand il feroit vrai, dit-il, qu'il auroit blâme Theodore de Mopfucfte, on ne feroit pas plus obligé de l'approuver, qu'en ce qu'il a dit contre S. Jean Chryfoftome, & contre Diodore de Tarfe, qui a été loué par les peres & par les princes catholiques, & n'a été condamné que par les Apollinaristes, & par Julien l'apoftat.

Il vient à la lettre d'Ibas. Premierement on ne peut nier, que le concile de Calcedoine ne l'ait reçûe & déclarée orthodoxe, & après la dé

finition

C.

C. 2.

finition du concile, il n'eft plus permis d'y revenir. Saint Leon n'a pas feulement approuvé la définition de foi du concile: mais tous les actes & fes décrets, excepté l'entreprise d'Anatolius de C. P. Au fond, le concile a bien jugé, en lib. v1.c.1. déclarant orthodoxe la lettre d'Ibas; & a fuivi l'exemple de l'écriture, quijuge de tout par la plus grande partie. Le concile a declaré la lettre catholique, parce qu'elle confeffe deux natures en Jesus-Chrift; & il ne pouvoit la condamner, c. 3. fans condamner faint Cyrille, qui reconnoît aufsi les deux natures : quoiqu'en écrivant contreNeftorius, qui ne les féparoit que trop, il ait moins infifté fur leur diftinction. Il est vrai qu'lbas avoit mauvaife opinion de faint Cyril- c. 4. le, ne connoiffant pas bien la créance, qu'il approuvoit en effet: mais cette erreur n'a pas du empêcher le concile de déclarer fa lettre orthodoxe: puis qu'un pareil foupçon n'a pas empêché faint Cyrille lui-même, de foufcrire à la confeffion de foi des Orientaux. Quand Ibas a lib. VII. dit, qu'en J. C. il n'y a qu'une vertu: il n'a pas voulu nier qu'il y eût deux natures, mais foutenir qu'il n'y a qu'une perfonne. Quand il a dit, que Neftorius avoit été condamné fans examen, il n'a pas défaprouvé fa condamnation: c. 2. mais feulement, que l'on eût pas attendu les Orientaux. Au refte, Ibas a pû fe tromper dans le jugement de Neftorius, comme Anatolius à l'égard de Diofcore, comme faint Athanafe à l'égard de Timothée, difciple d'Apollinaire; comme le concile de Palestine & le pape Zofime, à l'égard de Pelage & Celeftius.

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CI.

c. 3.

XXXIV.

Défenfe de
Theodore"

de Moplue

La lettre d'Ibas n'a pas dû être condamnée, à caufe des louanges qu'elle donne à Théodore de Mopfuefte, puifqu'il a été louié par faint Jean Chryfoftome,& par faint Gregoire de Nazianze. Lib. VIII Jean d'Antioche & les Orientaux témoignent. 1.

que

fte.

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que plufieurs anciens peres ont écrit des propofitions conformes à celles que l'on reprend dans Theodore. Il n'eft pas vrai que Proclus l'air attaqué: il ne le nomme point: le concile d'Antioche a écrit à l'empereur Theodose le jeune & à faint Cyrille, qu'il ne falloit point condam ner Theodore. Ce que faint Cyrille a écrit depuis contre Theodore, ne lui doit pas nuire: puifqu'on ne le peut condamner, fans condamner auffi Diodore de Tarfe; & on doit s'en rapporter aux peres qui vivoient du tems de Theodore, plûtôt qu'à faint Cyrille feul. Car s'il eût été fufpect d'herefie,ils ne l'euffent pasdiffimulé. Au contraire il paroît par fes écrits qu'il étoit catholique ; & la feule expofition du pleaume quarante quatrième, fuffit pour refuter toutes les objections que l'on fait contre fa doctrine. Il a reconnu JESUS CHRIST, non feulement vrai homme, mais encore vrai Dieu par na& en fes deux natures il a reconnu une feule perfonne. Quand il a employé la comparaifon de l'homme compofé d'ame & de corps: ce n'a été que pour montrer l'unité de perfonne en Jefus-Chrift & non pour confondre les natures. Et c'eft par fes paffages clairs qu'il faux expliquer ceux qui font obfcurs, comme l'on fait à l'égard des autres peres.

ture,

Il ne faut donc pas trouver mauvais, que le concile de Calcedoine n'ait pas condamné Theodore, quoiqu'il y ait quelque chofe à reprendre dans fes écrits: puifque le concile a pûl'ignorer, ou croire que ces paffages avoient été inferez par fes ennemis, ou qu'ils pouvoient avoir un bon fens. D'autant plus, qu'il a lui-même corrigé quelques endroits de fes écrits, que l'on reprenoit: ce qui montre que s'il s'eft quel quefois trompé, il n'a point été opiniâtre, ni par confequent hérétique, Quand même on aurois

accufé

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