caires à tous les conciles generaux. Ils font mention expreffe du confentement des legats à cause du canon de Calcedoine, pour le fiege Sup. liv. de C.P. contre lequel les legats avoient protesté. Cette profeffion de foifut donnée en même forme par Mennas de C. P. par Theodore de Cefarée, parAndré d'Ephefe, par Theodore d'Antioche de Pifidie, par Pierre de Tarfe & plufieurs autres évêques.

22. 30. 31.

Juif.

XLI.

Sup. XXXII 22.52.

Martyr. R. 25. Aug. Evragr. IV. 6.26.

Menas de C. P. mourut peu de tems après ayant tenu le fiége pendant feize ans, & l'églife Miracle. honore fa mémoire le vingt-cinquième d'Aour, d'un enfant On raporte à fon tems ce miracle arrivé à C. P. C'étoit une ancienne coûtume dans cette églife, que quand il reftoit beaucoup de particules du corps de JESUS-CHRIST, on envoyoit querir des enfans Innocens, de ceux qui étu dioient aux petites écoles, pour les leur faire confommer.Il arriva que l'on fit venir entre les autres le filsd'un verrier Juif. Comme les parens lui demanderent pourquoi il revenoit fi tard, il leur dit ce qui s'étoit paffé, & ce qu'il avoit mangé avec les autres. Le pere en fureur lia fon fils & le jetta dans fa fournaise; la mere affligée, le cherchoit par toute la ville enfin au bout de trois jours elle vint à la porte de la verrerie, apellant l'enfant par fon nom. Il répondit du fourneau, & la mere ayant rompu les portes, Je trouva debout au milieu des charbons, fans aucun mal. On lui demanda comment il avoit

été garanti du feu : & il dit qu'une femme vêtue depourpre venoit fouvent jetter de l'eau pour éteindre les charbons autour de lui, & lui don. noit à manger quand il avoit faim. L'empereur ayant apris ce miracle, fit baptifer la mere & F'enfant, & les mit dans le clergé : c'est-à-dire que l'enfant fut lecteur, & la mere diaconeffe. Mais le pere ne voulant point le faire chrétien,

l'em

l'empereur le fit empaler, comme meurtrier de AN. 52. fon fils. L'hiftorien Nicephore Callifte, qui Nicoph vivoit dans le quatorziéme fiécle, témoigne xv11. hift que cette coûtume de doner aux enfans les reftes c. 125. de l'euchariftie, duroit encore de fon tems à

C. P. & que lui-même l'avoit fouvent ainfi reçûe.

Juftinien entroit aufli en connoiffance des differens que les Juifs avoient pour leur religion, comme il paroit par une loi du huitiéme Février 552. par laquelle il leur permet de lire l'écriture fainte dans leurs fynagogues, en grec, en latin, ou en telle langue qu'ils voudroient pourvû qu'on ne la life en grec que felon les Septante ou Aquila: mais il défend ce qu'ils apelloient la feconde édition, c'est-à-dire,la Milna,qui ne contient que des traditions humaines. On voit par là qu'il y avoit des Juifs qui ne vouloient point qu'on lût publiquement l'écriture fur des verfions, & ce parti a prévalu: car ils ne la lifent qu'en Hébreu dans leurs fynagogues.

Le fucceffeur de S Mennas, dans le fiege de C. P. fut S. Eutychius. Il étoit né en Phrygie vers l'an 512. fon pere Alexandre étoit homme de & cheri de Belifaire fa mere guerre nommée Synesia étoit fille d'un évêque, célébre par fes miracles, qui batifa le jeune Eutychius fon petit fils dès l'enfance, & l'éleva auprès de lui à Auguftopolis. A douze ans on l'envoya étudier à C. P. où il forma le deffein d'embraffer la vie monaftique. Mais il en fut détourné par l'évêque d'Amafée, qui le deftinoit à être évêque. Pour cet effet il l'ordonna lecteur, puis diacre,enfin prêtre à l'âge de trente ans, gardant les interstices des canons. Mais l'évêque d'Amafée ayant changé de volonté, Eutychyus fuivit fon premier deffein, & fe retira dans un grand monaftere à Amáfée. Peu de tems après il fut fait

gene

Nov. 146

XLII.

S Eutichius patriarche

de C. F.
Vita ap

Boll. 6.
Ap. to go
P.sso.

AN. 552. general de l'ordre monaftique dans la province d'Helenopont dont Amafée étoit la métropole.

Eurag. IV. bafe. c. 57

4. Reg. XXIII. 36.

70. S. conc. P. 338.

Dix ans après fon entrée dans le monaftere, c'est-à-dire,en 552. l'évêque d'Amasée étant ma lade, l'envoya à C. P. pour tenir la place dans le concile général. Il alla loger chez le patriarche Mennas, qui le retint auprès de lui, & dit à for clergé: ce moine fera mon fucceffeur. Dans une conférence qui fe tenoit en présence de l'Empe zeur, on agita la queftion fi célébre en ce temslà, fi on peut condamner les morts. Eutychius foûtint qu'otti, & allegua l'exemple du roi Jofias, qui fit déterrer & brûler les os des idolâtres. Cette réponse plut extrêmement aux affiftans, & particulierement à l'empereur; & le patriarche Mennas étant mort quelques jours après, l'empereur donna charge au référendaire Pierre de chercher Eutychius, & le garder avec honneur. Il fit agréer au clergé & au fenat, de le choifir pour évêque, & il fut ordonné patriarche de C. P. à l'âge de quarante ans.

Incontinent après il donna au pape Vigile fa profeffion de foi, à peu près femblable à celle de Mennas. Il y déclare de même pour le bien de la paix, qu'il reçoit les quatre conciles generaux & les lettres des papes, particulierement de S. Leon : & il ajoute : Puisque nous sommes d'accord de tout ce que deffus; nous demandons que vôtre Sainteté, nous préfidant, & en préfence des faints évangiles, les trois chapitres foient examinez, & la question terminée, pour confirmer la paix des églifes. Cette profeffion de foi fut donnée au pape Vigile le jour de l'Epiphanie fixiéme Janvier 553. par le nouveau patriarche de C. P. Eutychius, par Apollinaire d'Alexandrie, Domnin d'Antioche, Elie de Theffalonique, & les autres qui n'avoient pas fait la profeffion précédente, ils foufcrivirent celle-ci,

Conc. V

Coll, p

428.

P. 3404

ou la donnerent féparément. Ainfi Appollinaire ANSS3. fut reconnu pour legitime patriarche d'Alexandrie par le pape, qui étoit forti de Saint Eu phemie & revenu à C. P. dès qu'on l'eut fatis fait par la premiere profeffion de foi. Il répondit à celle-ci, le lendemain feptième de Janvier, Papprouvant, & convenant de s'affembler pour décider la queftion des trois chapitres: mais enfuite il demanda à l'empereur, que le concile fut tenu en Italie ou du moins en Sicile, & que les évêques d'Afrique & des autres provinces de la langue latine y fuflent appellez. Il ne put l'obte nir, & on convint feulement, que le pape doneroit à l'empereur les noms des évêques des provinces latines, qui délibereroient avec lui. Enfuite quelques jours avantpâque, qui cette année 553 étoit le vingtiéme d'Avril, on convint que les évêques tant grecs que latins qui fe trouvoient à C. P. confereroient en nombre égal fur les trois chapitres.

Nonobftant toutes ces conventions, les Orien. taux commencèrent à tenir le concile la vingtfeptiéme année de Juftinien, douziéme après le confulat de Bafile, indiction première, le quatriéme des nones de Mai: c'est-à-dire : le qua triéme de Mai 553. dans la falle fecrette de la cathédrale à C. P. Les féances de ce concile font nomées conférences, & à la premiere affiftoient trois patriarches, Eutichius de C. P. Apollinaire d'Alexandrie, & Domnin d'Antioche: trois évêques députezd'Euftochius patriarches de Jérufalem Benigne évêque d'Heraclée en Pelagonie pourElie de Theffalonique :Theodore,Af cidas évêque de Cefarée en Cappadoce, le principal auteur de tout ce trouble: André évêque d'Ephefe: Sextilien évêque de Tunis, pour Primafe de Carthage. Enfuite fon Megethius d'Hezaclée en Thrace, Anaftafe de Tabie, pour Do rothée

:

XLIII.

Second concile de C. P. cin. quiéme ge miere con

neral Pre

ference.

to. 5. conc p. 416.

AN. 553. rothée d'Ancyre: plufieurs métropolitains; & en tout jufques à cent cinquante & un évêques : enVit. Tun tre lefquels il y a cinq Africains.

Chr. an. 55.552.

Epift legat

to. 5. conc. p. 408. B.

419.

Dès l'année précédente 552. Reparat archevêque de Carthage, Firmus primat de Numidie, Primafe & Verecundus évêques de la province de Byzacene, étoient venus à C.P. pour satisfaire à l'ordre de l'empereur. On les preffa par careffes & par menaces, de confentir à la condamnation des trois chapitres; & comme on ne put les y obliger, on accufa l'archevêque Réparat, d'avoir fait tuer Areobinde maître de la milice, par le tyran Gontarit ; & fur cette calomnie il fut dépofé, dépouillé de ce qu'il avoit aporté pour fa fubfiftance & envoyé en exil à Eucaite, dans le Pont. Le diacre Primase son apocrifiaire ayant condamné les trois chapitres, fuc ordonné évêque de Carthage, malgré le ciergé & le peuple, & intronifé avec grande effufion de fang. Le gouverneur d'Afrique envoya à C. P. pour foûtenir le parti de la cour, les évêques les plus intereffez, & les plus ignorans qu'il put ra maffer: dont l'un,fix ans auparavant avoir été convaincu d'adultere à C. P.Tels étoient donc les évêques d'Afrique, qui feuls de tout l'Occident affifterent au concile de C. P.

Les évêques étant affis,on fit entrer Theodore filenciaire, porteur d'un édit de l'empereur, que l'on fit lire d'abord. Il y rapporte les exemples II des empereurs fes prédéceffeurs, qui ont fait tenir les quatre conciles; la conduite de l'empereur Leon, qui confulta les évêques fur l'autorité du Concile de Calcedoine; le fchifme arrivé enfuite; & la réunion des églifes, dont il fe donne le merite fans parler de Juftin. Les Nefto riens, ajoûte til, n'ofant plus parler de Neftorius, ont introduit Theodore de Mopfuefte fon maître, qui a avancé des blafphêmes encore