Imágenes de páginas
PDF
EPUB

facrera, comme étant fondée, plûtôt par in- AN $72. terêt que par dévotion. Le métropolitain dé- c. 9. noncera aux évêques le jour de la Pâque, à la fin du concile, & chaque évêque le dénoncera au peuple le jour de Noël après l'évangile. On commencera le Carême par des proceffions de trois jours aux églifes des faints: le troifiéme jour on célébrera la meffe à trois ou quatre heures après midy,& on avertira d'observer le jeune, & d'amener au milieu du carême les enfans qui doivent être batifez, pour être purifiez par les exorcifmes. Les prêtres ne doivent confacrer qu'à jeun, & il n'eft pas permis de s'en difpenfer, même fous prétexte des meffes pour les

morts.

Conftit. ap.
Ambr.Mor.
IX. Chr.c.

62.

tom.5.cont

3.

La même année 572. les évêques de la province de Lugo y tinrent un concile, où le roi confirma la divifion des diocèfes, établie de nouveau. Nitigius évêque de Lugo préfidoit à ce concile, & il y avoit des légats du faint Siége. C'est le même Nitigius à qui faint Martin de Brague adreffa fa collection de canons. Il mar- p. que dans la préface, qu'ayant été d'abord écrits App. to. 1. en Grec, ils ont été alterez, tant par le défaut Bibl Fuftel. des traductions, que par l'ignorance ou la négligence des copiftes: c'eft pourquoi il a travaillé a les rendre plus corrects. Ce recueil eft divifé en deux parties, dont la premiere regarde le clergé, & la feconde les laïques ; & il comprend en tout quatre-vingt-quatre canons. On marque à chacun, d'où il a été tiré, c'est-àdire, des conciles compris dans l'ancien code de l'églife univerfelle, & des conciles d'Efpagne, tenus jufques alors. Cette collection de Greg. Tur` S. Martin de Brague, a été depuis très-fameufe. 5. hift. 6. Il mourut vers l'an 580.

37.

XX.

Le pape Jean III. mourut en 572. & fut en- Lombards terré à faint Pierre le trciziéme de Juillet: il en ita ie. Z avoit

Tome VII.

Lib. Pontif.

C. 10.

6.12.

:

avoit tenu le faint Siége près de treize ans. En deux ordinations au mois de Décembre, il fit trente-huit prêtres & treize diacres, & foixante & un évéques. De fon tems les Lombards ene trerent en Italie, fous la conduite d'Alboin leur roi. Ils étoient germains d'origine mais ils avoient demeuré quatre cens ans en Pannonie, & ils en fortirent en la premiere indiction, le lendemain de Pâque, c'eft-à-dire, le fecond jour Paul diac. d'Avril 568. Ils entrerent en Italie par la Vene5.11 c.7. tie; & Paul patriarche d'Aquilée, qui en étoit la capitale, craignant leur fureur, quitta la ville & fe retira à l'ifle de Grade, emportant avec lui tout le tréfor de fon églife. Il mourut l'année fuivante, & eut pour fucceffeur Probin. Alboin étant arrivé à la riviere de Piave, Felix évêque de Trevife vint au devant de lui, & le roi accorda à fa priere tous les biens de fon églife,& en confirma la donation par lettres. Ce Felix étoit ami de Fortunat de Poitiers, & avoit été gueri avec lui du mal des yeux, par l'huile de la lampe de faint Martin. Alboin prit Vicenze, Verone, & toutes les autres villes de la Venetie, excepté Padouë, Mont-Silice & Mantouë. Puis il paffa dans la Ligurie, & le troifiéme de Septembre de la troifiéme indiction, c'est-à-dire, l'an 569. il entra à Milan. Honorat qui en étoit évêque, s'enfuit à Genes: car Alboin conquit toute la Ligurie, à la réserve des villes mariti. mes. Honorat étant mort peu de tems après, on élut en même tems à Milan Fronton, & à Genes Laurent pour la même églife. Mais ce dernier demeura évêque de Milan, après qu'il eut donné au pape un écrit, par lequel il confentoit à la condamnation des trois chapitres. Cet écrit fut certifié par les perfonnes les plus nobles, entre autres par faint Gregoire, alors préteur de Rome.

C. 13°

Sup. n. 18.
Paul. c. 14

c. 25.

6. 29.

Pavie foûtint le fiége pendant trois ans, & AN. 572. cependant Alboin fe rendit maître de tout,juf. c. 26 ques en Tofcane, excepté Rome & Ravenne. Paul 11. A Ravenne résidoit le gouverneur d'Italie pour L'empereur, que l'on commença alors à nommer exarque, & le premier fut Longin. Les Romains n'étoient pas en état de résister aux Lombards; tant à caufe de la pefte, qui peu aus paravant avoit ravagé la Ligurie & la Venetie, qu'à caufe de la famine qui étoit alors trèsviolente par toute l'Italic. Avec les Lombards, Alboin avoit ammené plufieurs autres barbares: Gepides, Bulgares, Pannoniens, Sueves, Nori. ques & autres entre lefquels il y avoit grand nombre de Payens, & les Lombards étoient Ariens. Pavie fe rendit enfin, & Alboin l'épargna, quoiqu'il eût fait vou de paffer tout au fil de l'épée, à caufe de fa longue réfiftance. Il fut tué lui-même par l'artifice de fa femme Rofemonde, 572. après avoir regné en Italie trois ans & demi.

ans,

[ocr errors]

la

c. 27.

XXI.

Benoit

Bonofe pa

Lib. Pontif.

On attribue aux ravages des Lombards, longue vacance du faint Siége après la mort de Jean III. car elle dura dix mois. Enfin on élut Benoist furnommé Bonofe, Romain de naiffance, pe & fils de Boniface. Il fut ordonné la feptiéme année de l'empereur Juftin, c'est-à-dire, en 573. Chr. Fe. le feizième de May, & tint le faint Siége quatre Biel au milieu de la perfécution des Lombards. Rome auroit péri de faim en fon tems, fi l'empereur Juftin ni eut envoyé d'Egypte des vaiffeaux chargez de bleds. Après Alboin, les Lombards élurent Cleph pour leur roi; mais il fut tué dix-huit mois après par un de fes domeftiques, & les Lombards pendant dix ans n'eurent 3. point de roi, mais feulement des ducs, dont chacun tenoit fa ville, & qui étoient au nombre de trente. C'étoit la septième année après l'en

[ocr errors][merged small]

Greg. 111.

trée d'Alboin, c'eft-à-dire, l'an 575. Pendant cette efpece d'anarchie, les églifes furent dépoüillées, les évêques tuez, les villes ruinées, les peuples exterminez.

S. Cerbone évêque de Populonium en Tofdialog.c.1, cane, fe retira de l'ifle d'Elve en la mer voifine, & fe voyant près de la mort, il dit à fes clercs de l'enterrer en fon fépulcre, qu'il avoit préparé dans la ville. Comment pourrionsnous, dirent-ils, y porter votre corps ? les Lombards en font les maîtres. Né craignez rien leur dit-il, ayez foin feulement de vous retirer en diligence, fi-tôt que vous m'aurez enterré. Ils le firent ainfi ; & a peine étoient-ils rentrez dans leur barque, que Gommar l'un des trente ducs arriva. L'église honore la mémoire de S. Cerbone, le dixième d'Octobre.

Martyr. R. 10. Oct.

Greg 6.17.

Les Lombards avoient pris un diacre qu'ils tenoient lié, & le vouloient tuer. Saint Sanctule

Prêtre de Nocera, les pria de lui donner la vie; & n'ayant pu l'obtenir, il demanda au moins qu'ils le lui donnaffent en garde, & promit d'en répondre fur la tête. A minuit voyant les Lombards endormis, il l'éveilla & l'exhorta à s'enfuir. Le diacre ne le vouloit point, fçachant à quel péril il expofoit faint Sanctule; mais enfin il le preffa tant qu'il fe fauva. Le lendemain faint Sanctule ayant confeffé la fuite du diacre, les Lombards lui dirent : Tu es bon homme, nous ne voulons pas te faire mourir dans les tourmens, choifis le genre de mort que tu vou-dras. Il répondit : Faites moi mourir de la maniere que Dieu le permettra. Ils réfolurent de lui couper la tête. Comme il étoit en grande vénération pour fa fainteté, tous les Lombards qui étoient en ce lieu-là s'affemblerent pour voir sa mort. Il demanda permiffion de prier & l'obtint. Il fe profterna par terre : mais celui qui étoit

pour l'execution,trouvant qu'ilprioit trop long-
tems, le pouffa du pied, & le fit lever. Etant à
genoux & voyant l'épée tirée, il dit tout haut.
S, Jean, arrêtez-la. Alors l'exécuteur demeura
le bras levé, fans pouvoir l'abaiffer. Tous les
Lombards commencerent à témoigner leur ad-
miration pour le faint. On le pria de guerir le
bras de l'exécuteur: mais il l'obligea aupara-
vant, à jurer que jamais il ne s'en ferviroit
pour
tuer un chrétien. Après qu'il l'eut promis, le
Saint lui fit abaiffer le bras, & remettre fon
épée au fourreau. Ils lui offroient tous en recon-
noiffance de fa vertu, les boeufs & les chevaux
qu'ils avoient pillez: mais il leur dit : Si vous
me voulez donner quelque chofe, donnez-moi
tous les captifs que vous avez pris, afin
j'aye fujet de prier pour vous: ils les renvoye
rent tous avec lui. Dans la province de Valerie,
les Lombards pendirent à un arbre deux moines,
qu'eux-mêmes crurent entendre chanter après
leur mort. En un autre quartier, l'abbé Soran G. 221
avoit donné aux captifs qui s'étoient fauvez des
Lombards tout ce qu'il avoit d'habits & de
vivres pour la provifion de fon monaitere, &
jufqu'aux herbes de fon jardin. Alors les Lom-
bards vinrent lui demander fon argent ; & com-
meil leur dit qu'il n'avoit rien, ils le tuerent.

que

IV. c. 21.

XXII.

Anaftafe

Gregoire

patriarche.

Tandis que l'Italie étoit ainfi ravagée par les Lombards, l'empereur Jaftin ne fongeoit qu'à fes plaifirs, & s'abandonnoit fans réferve à fes chaflé paffions, Il chaffa d'Antioche le patriarche Ana- d'Antioche ftafe, fous prétexte qu'il diffipoit les biens de l'églife; mais en effet, parce qu'il le haïffoit. Quand Anaftafe fut élû patriarche, il refufa à Juftin l'argent qu'il demandoit, pour lui procurer l'agrément de l'empereur Juftinien. Etant devenu empereur, il apprit que comme on demandoit à Anaftafe pourquoi il prodiguoit les

Z iij

biens

Evagr.

f. I.

V.

« AnteriorContinuar »