XXXVII.

I.

mor. id.

26+

III. dial. p. 36.

de fa main, qu'il la diftribua depuis tierce jufques à none, pendant fix heures.

L'année fuivante 578. l'empereur Juftin le fentant affoibli de maladie, déclara Tibere empereur, & le fit couronner le vingt-fixiéme de Septembre indiction douzième. Après quoi il ne vêcut que huit jours, & mourut le cinquième d'Octobre, ayant regné en tout près de douze ans. Ce fut donc à Tibere que faint Gregoire fut envoyé nonce par le pape Pelage.

Cet emploi ne lui fit pas quitter les pratiques S Gregoire de la vie monaftique. Il emmena avec lui plurefifte à Eu- fieurs moines de fa communauté, pour s'exciter tyquius. Jan. c vit. à la priere par leur exemple, & fe remettre par 16. leur compagnie, de l'agitation des affaires temGreg. pr.cf porelles. Maximien abbé du monaftere de faint André, & depuis évêque de Siracuse, vint aufli trouver faint Gregoire à CP. accompagné de quelques moines. A fon retour il fut battu d'une furieufe tempête, & ceux qui étoient avec lui n'attendant plus que la mort, fe donnerent le baifer de paix, & reçurent le corps & le fang de Notre-Seigneur. Toutefois ils arriverent à bon port ce que faint Gregoire racontoit depuis comme un miracle. On voit ici que l'on portoit l'Euchariftie dans les voyages, même fur mer.

V. Sup. Liv. XVII.

4. 18.

Greg XIV. mor.in lob.

C. 29.

LC. XXIV

39.

Saint Gregoire étant à CP. fe crut obligé de refifter au patriarche Euryquius, qui avoit écrit, qu'après la refurrection notre corps ne feroit plus palpable, mais plus fubtil que l'air: ce qui étoit un refte des erreurs d'Origene. Ils entrerent en conference fur ce fujet, & faint Gregoire lui objecta ces paroles de J. C. dans l'évangile: Touchez, & voyez qu'un esprit n'a point de chair & d'os. Eutyquius répondit : Notre-Seigneur le fit, pour ôter à fes difciples le doute de fa refurrection. Cela eft merveilleux, reprit faint Gregoire, que pour ôter le doute à

fes

1

Rom. VI.

fes difciples, il nous ait donné fujet de douter,
Eutyquius ajouta : Son corps étoit palpable
quand il le montra à fes difciples; mais après
avoir confirmé leur foi, il devint plus fubtil. A
quoi faint Gregoire oppofa ce paffage de faint
Paul: JESUS CHRIST reffufcité ne meurt plus: 9.
d'où il conclut,qu'il ne lui eft arrivé aucun chan- 1 Cor. XV.
gement après la refurrection. Euryquius lui ob- so.
jecta ce qui eft dit:: Que la chair & le fang ne
poffederont point le royaume de Dieu. A quoi
faint Gregoire répondit: Que la chair & le fang
fe prennent dans l'écriture en deux manieres,
ou pour la nature humaine en elle même, ou
pour la corruption du peché; & il en apporta les
preuves concluant que dans la gloire celefte,
la nature de la chair reftera, mais délivrée des
infirmitez de cette vie.

Comme Eutyquius demeuroit dans fon opi-
nion, faint Gregoire fut obligé à rompre tout
com nerce avec lui. Ce que l'empereur Tibere
ayant appris, il les fit venir devant lui en parti-
culier, & ayant pefé leurs raifons, il délibera de
faire brûler le livre d'Eutyquius. Au fortir de
cette conference, Gregoire & Eutyquius tom-
berent tous deux malades: la maladie de Gre.
goire fut très-violente, mais celle d'Eutyquius
fut mortelle. Ce qui montre que cette dispute
arriva en 582.

Le pape Pelage cherchant de tous côtez des fecours pour l'Italie, en écrivit à Aunacaire évêque d'Auxerre, dont il avoit reçu des lettres C'eft, dit-il, par un effet de la providence, que vos rois font profeffion de la foi catholique, Epift. 4. comme l'empire Romain, afin qu'ils puiffent fecourir Rome, d'où la foi leur eft venuë. Ne manquez donc pas de profiter de la confiance qu'ils ont en vous, pour leur donner ce confeil, & les détourner d'avoir aucune intelli

gence

XXXVIII
Concile de

C. 28.

AN. $79. gence avec les Lombards. Cette lettre eft du cinquième d'Octobre, la feptiéme année de l'empereur Tibere, c'est-à-dire, depuis qu'il eut été fait Cefar, & par confequent en 585. Aunacaire étoit dans le royaume de Gontran, Châlon. qui de tous les rois François témoignoit le plus Salonius & de pieté, comme on le voit par plufieurs de fes Sagittaire. actions, & par plufieurs conciles tenus vers ce tems-là, à quelques-uns defquels Aunacaire Greg. V. affifta & foufcrivit.. Il y en eut un à Châlon fur Saone, la dix huitième année du regne de Gontran, c'est-à-dire, en 579. où Salonius & SagitIbid. c.1.taire furent dépofez. C'étoit deux freres, qui avoient été élevez & faits diacres par faint Nifier évêque de Lyon, & de fon tems ordonnez évêques, Salonius d'Ambrun, & Sagittaire de Gap. Alors abandonnez à leur propre conduite, ils tomberent dans les plus grands crimes. pillages, homicides, adulteres. Victor évêque de Trois Châteaux, célébrant un jour la fete de fon ordination, ils envoyerent une troupe de gens armez d'épées & de fléches, qui fondirent fur lui, déchirerent fes habits, battirent fes domeftiques, pillerent fa vaiffelle, & tous les préparatifs du feftin. Le roi Gontran l'ayant appris, fit affembler un concile à Lyon, où faint Nifier préfida: Salonius & Sagittaire y étant aecufez, examinez & convaincus, furent déposez de l'épifcopat.

Mais comme ils fçavoient que le roi leur étoit encore favorable, ils s'adrefferent à lui,& lui demanderent la permifion d'aller à Rome trouver le pape. Le roi la leur accorda, & leur donna même des lettres. Quand ils furent devant le pape Jean, ils lui expoferent qu'ils avoient été dépofez fans caufe; & le pape écrivit auroi de les rétablir dans leurs fiéges; ce que le roi.exe-cuta aufli-tôt ; leur ayant fait auparavant de

grandes

grandes reprimandes. Mais ils ne fe corrigerent point; feulement ils fe réconcilierent avec l'évêque Victor, & lui livrerent les hommes qu'ils avoient envoyez l'infulter, Il les laiffa aller fans leur faire aucun mal, voulant pardonner à fes ennemis, fuivant l'évangile. Toutefois il en fut puni par les évêques, & fufpendu de leur communion, parce qu'après avoir formé devant eux une accufation publique, il avoit pardonné à fes ennemis en fecret, & de fon autorité privée, fans prendre leur confeil. Mais Victor fut réta bli dans la communion par la faveur du roi.

Idem.

Cependant Salonius & Sagittaire s'abandonnoient de jour en jour à de plus grands crimes. Greg. IV. Ils portoient les armes comme des laïcs; ils fe hift. c. 377 • trouverent avec le patrice Mommol en un combat contre les Lombards, armez de cafques c. 21. & de cuiraffes, & tuerent plufieurs hommes de leurs propres mains. Etant irritez contre quelques-uns de leurs citoyens, ils leur donnerent des coups de bâton, jufques à effufion de fang. Les plaintes en ayant été portées au roi, il les fit venir: mais il ne voulut pas les voir, qu'ils ne fe fuflent juftifiez. Sagittaire irrité de ce traitement, s'emporta en des difcours infolens contre le roi & fes enfans: de quoi le roi fut fort en colere, & leur fit ôter leurs valets, leurs chevaux, & tout ce qu'ils avoient. Il les envoya en des monafteres, où il les fit enfermer, pour faire penitence; commandant fous de terribles menaces aux juges des lieux, de les faire garder par des gens armez, de peur que perfonne les vifitât.

Le roi Gontran avoit alors deux fils, dont Taîné étant tombé malade, fes domeftiques lui dirent: Nous vous dirons quelque chofe, fi vous <voulez nous écouter. Parlez, dit le roi. Peutêtre, dirent-ils, ces évêques condamnez à l'exil

afont

, & retour

convertis, ils

-es, ils récinas, tis paffolent

cette arvotion ne leur

coherent dans leur ==art des nuits me cue quand

འོར་8czes du

cure a ze, ians penfer à anate de recter leur office; tous les cleres & ves evêques - exacts à y færistalire. Au ment de la table au litavec zes a titre, pas

sortient à table. tenir le concile de

adscities curent examina des homicides & les adu Lore accufez de léze-majesté,& pourquoi ils furent dépofe

& enfermez dans l'église de faint dire, dans le monaftere

que ele trondé à Châlon en l'honneur -vr. Salonius & Sagittaire s'écha de cette prifon, & menerent une maison mit à leur place d'autres Andius ou Arigius, & Emerit

ar ordre du roi Gontran que or concile de Mâcon, l'an 581. er tour de Novembre; vingt Interent, dont les quatre pre