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-cet évêque l'avoit exhorté à ne jamais fe laiffer infecter de l'herefie. Levigilde lui tendit donc plufieurs pieges qu'il évita: mais enfin il envoya AN. $850 pour le tuer. Dequoi Fronimius étant averti, il quitta la ville d'Agde, & paffa dans la domination des Francs. Plufieurs évêques le reçurent, & lui firent des prefens; & il s'attacha au roi Childebert, qui le fit élire évêque de Vence, la neuviéme année depuis qu'il fut chaffé d'Agde: c'est-à-dire en 588. Promotus étoit le pretendu Sup. n. 25évêque de Château-dun, depofe au concile de Greg. VII. Paris en 573.Il fit de vains efforts auprès deGontran pour être rétabli, & rentra feulement dans la poffeffion des biens qu'il avoit dans le territoire de cette ville.

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Greg. Ve

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Quant à Fauftien qui avoit été ordonné évê- Greg VIII que de Dax par l'autorité de Gondebaud, il fut c. 20. depofé dans ce même concile de Mâcon: à condition que les trois évêques, qui avoient eu part à fon ordination, Bertran, Pallade & Orefte, le nourriroient tour à tour, & lui donneroient cent fous d'or paran. On ordonna évêque de Dax un laïque nommé Nicetius, qui avoit obtenu auparavant un ordre du roi Chilperic pour cet effet. Urficin évêque de Cahors avoit été referendaire de la reine Ultrogotthe. L'évêque Maurillon fon predeceffeur fe fentant malade à l'extremité, le choifit pour remplir fa place, & le fit ordonner de fon vivant, la cinquiéme année de Childebert, qui étoit l'an 580. Urficin fut excommunié pour avoir reçu Gondebaud, comme il avoua publiquement. On lui impofa trois ans de penitence, pendant laquelle il ne couperoit point fa barbe ni fes cheveux, s'abftiendroit de vin & de chair, feroit interdit de fes fonctions: favoit, de celebrer la meffe, d'ordonner des clercs, de benir les églifes, ou le faint crême, de donner des eulogies, conBbvj fervant

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fervant toutefois le gouvernement de fon églife. AN. 585. Urficin ne laiffa pas de foufcrire au concile auffi-bien que Theodore de Marfeille, chaffé deux Greg 11. fois de fa ville par ordre du roi Gontran. Prec. It Vill. textat évêque de Rouen qui affistoit au concile,

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C. 2.

C. 3.

X X X

N. 29.

y lut devant les évêques des oraifons qu'il avoit compofées pendant fon exil, & qui ne furent pas également aprouvées de tous.

Ce concile de Mâcon fit vingt canons. Le premier commande l'obfervation du dimanche, qui étoit fort negligée, défendant ce jour là de plaider, fous peine de perdre fa caufe; & de fe mettre en neceffité d'atteler des bœufs, fous peine aux paysans & aux efclaves de coups de bâtons: aux clercs & aux moines, de fix mois d'excommunication. On doit fêter à Pâque pen dant fix jours; & on ne doit baptifer qu'à cette fête:

: au lieu que l'on le faifoit presque à toutes

les fêtes des martyrs, & qu'à peine trouvoit-on deux ou trois perfonnes pour être baptisées à Pâque. Le concile ordonne en même tems à tous les fideles, de prefenter leurs enfans à l'églife pendant le carême; afin qu'ils reçoivent à certains jours l'impofition des mains,& l'onSup. liv. tion de l'huile facrée. Car les examens ou scrutins pour preparer au baptême, fe faifoient fur les enfans comme fur les adultes. Il eft ordonné V. Coint. à tous les fideles, tant hommes que femmes, 42.58.125 de faire tous les dimanches leur offrande de 2. pain & de vin à l'autel. Ordonné de payer les dixmes aux miniftres de l'églife, fuivant la loi de Dieu & la coutume immemoriale des chrétiens, fous peine d'excommunication: c'est la premiere loi penale pour dixme que j'aie remarquée.

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On voit dans Gregoire de Tours plufieurs exemples d'évêques & de prêtres tirez de leurs églifes, chargez de chaînes, battus & outragez

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en diverfes manieres. C'étoit un effet des mœurs barbares, & pour y remedier, ce concile te- AN. 585. ' commande l'observation des afyles. 11 défend aux juges feculiers de tirer un évêque par force de l'enceinte de fon église. Mais fi on a un diffe. rend avec lui, on s'adreffera au métropolitain, qui jugera feul, ou avec un ou deux évêques, ou en plein concile, fuivant l'importance de l'affaire. De même les prêtres & les clercs feront jugez par leur évêque. Avant que de poursuivre les veuves & les orphelins, les juges s'adrefferont à l'évêque, & en fon abfence, à l'archidia- c. 10% cre, ou à un prêtre, pour regler les affaires. c.11. Les évêques exhorteront tout le monde à l'hofpitalité;& pour la mieux pratiquer eux-mêmes, c. 12. ils n'auront point de chiens en leurs maifons, de peur que l'accès en foit moins libre aux pauvres. On défend auffi aux évêques les oiseaux de proie. Les laïques honoreront tous les clercs majeurs: quand ils fe rencontrent, fi l'un & l'autre eft à cheval, le laïque ôtera fon chapeau: file clerc eft à pied, le laïque defcendera de cheval pour le faluer. Défenfes aux veuves, même des moindres clercs, de fe remarier;& aux clercs d'affifter aux jugemens de mort, & aux

executions.

Le roi Gontran confirma les canons de ce concile par une ordonnance qui enjoint de ce.. lebrer les dimanches & les fêtes, en s'abftenant de tout travail corporel, hors d'aprêter à man. ger; & en general il eft ordonné aux évêques & aux juges feculiers, de corriger ceux qui n'obferveront pas ces reglemens. L'ordonnance eft dattée du dixiéme de Novemb. la vingt-quatriéme année de Gontran: c'eft-à-dire, en 585. Il obfervoit lui-même religieufement le droit des afyles confirmé en ce concile, comme il fit voir deux ans après à cette occafion. Il celebroir

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c. 15.

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to. 5. conce

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à Châlon la fête de S. Marcel; & lorsqu'il s'a

AN. 585. Prochoit de l'autel pour communier, un homme s'avança comme pour lui parler : mais dans l'empreffement un coûteau lui tomba de la main. On l'arrêta auffi-tôt, & on trouva qu'il en tenoit encore un autre. On le tira hors de l'égli fe, & il confeffa dans les tourmens, qu'il avoit été envoyé pour tuer le roi, & que l'on avoit choifi l'églife pour cet attentat, parce qu'il étoit trop bien gardé par tout ailleurs.Ce qui montre que les rois n'avoient point de garde dans les églifes. Les complices furent punis de mort: mais parce que l'affaffin avoit été pris dans l'églife, le

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roi lui donna la vie.

Aunacaire évêque d'Auxerre tint un fynode particulier dans fon diocese, dont les canons femblent n'être qual'execution de ce concile de Mâcon, où il avoit affifté, tant ils y font conformes. Il y en quarante-cinq, dont voici les plus remarquables On défend diverses fuperftitions, la plupart reftes de paganifme: favoir d'obferver le premier jour de Janvier, se déguifant en vaches ou en cerfs,&se donnant des étrenes. On permet de doner, mais comme on feroit un autre jour.Il est défendud'acquitter des vœux à des buiffons, des arbres ou desfontaines, ni de faire des pieds de bois ou des figures ențieres d'hommes, pour mettre dans les chemins. Défendu de s'affembler dans les maifons particu lieres, pour celebrer les veilles des fêtes. C'est dans l'églife qu'il faut veiller & accomplir fes vœux; en donnant aux pauvres, écrits fur la matricule ou catalogue de l'églife. On défend en particulier les veilles en l'honneur de S.Martin: fans doute parce qu'elles tournoient en abus. Il n'eft pas permis de confulter des forciers ou des devins, ni de s'arrêter aux augures, ou aux forts du bois ou du pain, ou aux pretendus forts des

faints.

faints. fi n'eft pas permis de faire des danses dans l'églife, ou d'y faire chanter des filles, ni d'y preparer des feltins. On ne doit donner aux morts, ni l'eucharistie, ni le baifer de paix, ni envelopper leur corps du voile de l'autel, ni enterrer dans le baptiftere, ou mettre un mort fur un autre, c'est-à-dire, fur un corps qui n'eft pas encore confommé.

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Il eft défendu d'atteler des boeufs le diman- Conc. Maa

rifc. 11.

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c. 8.

che, ou faire d'autres travaux : de baptifer qu'à Pâques, finon ceux qui font en peril de mort: Synod. Anni de porter des enfans baptifer hors du diocèfe. if. c. 18. De boire ou manger à minuit la veille de Pâque, c. 11. de Noël, ou des grandes fêtes: il faut les folemnifer jufques à deux heures du matin. Défense de mettre fur l'autel du vin miellé, ou quelqu'autre breuvage, que du vin mêlé d'eau. De dire deux meffes par jour, fur un même au. c. 10. tel: principalement un prêtre aprês un évêque. On voit par là que le nombre des meffes n'étoit pas encore grand. Les femmes ne devoient pas c. 36. 4.2 recevoir l'euchariftie dans la main nuë; mais c, 6. avoir chacune leur linge nommé dominical.Les prêtres doivent demander le chrême dès la micarême. Ils doivent tous venir au fynode à-la mi-Mai, & tous les abbez le premier de No. vembre Tous les prêtres doivent envoyer fa- c. 7. voir le premier jour de carême avant l'Epipha- . 2. nie, afin de l'annoncer au peuple ce jour là. Défense aux veuves des prêtres, des diacres ou c. 21 des foudiacres de fe remarier, La défense du concile de Mâcon s'étendoit à tous les clercs. Défenfe aux clercs de regarder tourmenter les criminels, d'affifter à un jugement de mort, ni de fe porter pour accufateurs: de chanter ou danfer dans un feftin. Défense aux abbez & aux moines d'être parains. Les archiprétres ont autorité de corriger les prêtres; & mêmes les lai

ques.

c. 33°

C. 34°

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c. 25. C. 20.444

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