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C. 2.

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C. 7.

lieu du fuivant: afin que le métropolitain ne foit AN. 589, pas obligé d'envoyer des lettres de convocation. Pour fortifier la foi des peuples, on leur fera chanter à la meffe le symbole du concile de Conftantinople, à l'imitation des églifes Orientales. Les évêques, les prêtres & les diacres Ariens vivoient maritalement avec leurs femmes. Le concile le défend à ceux qui font convertis ; leur ordonant de fe feparer de chambre., & même de maifon, s'il fe peut. On fera toujours lecture de l'écriture fainte à la table des évêques. Les clercs ne pourfuivront point leurs confieres devant les juges feculiers, fous peine de perte de la caufe, & d'excommunication. Les églifes nouvellement converties de l'Arianifme, apartiendront avec leurs biens à l'évêque diocelain. Défenfe aux évêques d'aliener les biens de leurs églifes: toutefois fi un évêque veut deftiner une eglife de fon diocese pour y établir un monaftere, il le peut, du confentement du concile. L'évêque aura la difpofition de tous les biens de l'églife, fans que les fondateurs puiffent la lui ôter Mais il n'eft point permis à l'évêque de charger les prêtres & les diacres de corvées ou d'impofitions nouvelles, au delà des anciens droits des évêques fur les paroifles.

6 13.

6.9. c. 3. c. 4.

c. 19.

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C.

6.

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Les affranchis de l'évêque, ou ceux qui font recommandez à l'églife, feront fous la protection des évêques, Les clercs qui ont été tirez des familles fifcales, demeureront attachez à leur égli fe en payant leur capitation: fans que perfonne puille les revendiquer, fous prétexte de donation du prince. Si un ferf fiscalain a fondé & doté une églife, l'évéque en procurera la confirmation prince. Défenfe aux juges & intendans, d'impofer des corvées aux ferfs des églises, des évê. ques & des clercs. Défenfe de contraindre les veuves ou les filles à fe marier.

du

Toa

Touchant les penitens, le concile parle ainfi :

Nous avons apris qu'en quelques églifes les pe- AN 589. cheurs font penitence, non felon les canons, c, II. mais d'une maniere très-honteufe enforte qu'ils demandent au prêtre de les réconcilier, toutes les fois qu'il leur plaît de pécher. Pour réprimer une entreprise fi execrable, le concile ordone, que celui qui le repent de fon peché, foit premierement fufpendu de la communion,& vienne fouvent recevoir l'impofition des mains avec les autres penitens. Après avoir accompli le tems de la fatisfaction, il fera retabli à la communion, fuivant que l'évêque jugera à propos. Mais ceux qui retombent dans leurs pechez pendant le tems de penitence, ou après la réconciliation, feront condamnez fuivant la feverité des anciens canons. C'est-à-dire, qu'ils ne feront plus reçus à la penitence. Pour prévenir les rechutes, l'évêque ou le prêtre, avant que d'accorder la penitence, comencera par couper c. 12. les cheveux à celui qui la demande, fi c'est un homme, ou lui faire changer d'habit, si c'est une femme.

6.23.

v6.

Aux enterremens des chrétiens on fe conten- c. 22. tera de chanter des pfeaumes, pour marquer l'efperance de la refurrection, fans chanter des cantiques funebres, ou fe fraper la poitrine: c'eft que ces marques de deuil fentoient le paga nilme. On retranchera des folemnitez des faints les danfes & les chansons impures il faut fe fouvenir que c'eft en Espagne. Il eft ordonné d'abolir par toute l'Espagne & la Gaule, tous les reftes d'idolâtrie, joignant l'autorité temporelle avec la fpirituelle. On défend fur tout trèsexpreffément aux peres, de faire mourir les enfans, qui font les fruits de leur débauche,& dont 11. 40. Sup. liv. ils le trouvent furchargez, qui étoit un refte 14. des mœurs payennes. Defenfe aux Juifsd'exer

Cc ij

cer

c. 17.

AN. 589. cer des charges publiques, d'avoir des efclaves P1018. chrétiens, ou d'époufer des chrétiennes; & s'ils en ont des enfans, on les fera batifer. En ce concile de Tolede que l'on compte pour le troifiéme, S. Leandre fit un fermon fur l'heureux changement de l'église d'Espagne, qui fe trou voit libre après une fi rude perfecution, & p. 1015. voyoit tous fes enfans réunis. Le roi Recarede fit une ordonance pour la confirmation des decrets de ce concile, fous peine d'excommunication pour les clercs: pour les laïques, de confifcation de biens ou même d'exil, fuivant la qualité des perfonnes.

LVII. Concile de Narbone

to. 5 (07. p. 1028.

Can. 2.

c. 4.

En execution du concile de Tolede,les évêques de la partie des Gaules qui obéïffoient aux Goths, s'affemblerent à Narbone le premier jour de Novembre, la même année 589. quatriéme de Recarde. Ils étoient huit en tout: favoir, Migece évêque de Narbone métropolitain, Sedatus de Beziers, Benenatus d'Elne, Boëce de Maguelone, Pelage de Nîmes, Tigride d'Agde, Serge de Carcaffone, Agrippin de Lodeve. Ils avoient tous affifté au concile de Tolede en perfonne ou par leurs députez. En ce concile de Narbone ils firent quinze canons, dont voici les difpofitions les plus remarqua

bles.

On chantera Gloria à la fin de chaque pleaume,& à chaque divifion des grands pfeaumes. Sans doute on regardoit cette priere comme une profeffion de foi abregée contre les Ariens: Tout homme libre ou efclave, Goth, Romain, Syrien, Grec ou Juif, s'abftiendra de tout travail le dimanche, fous peine à l'homme libre de payer fix fols d'or, à l'efclave d'avoir cent coups de fouet. On voit ici les nations qui fe trouvoient dans cette partie des Gaules. Les Goths font nomez les premiers comme maîtres : les

Ro

C.

Romains font les anciens habitans, les Syriens & les Grecs, les étrangers qui venoient trafi- AN. 589. quer. Les peines temporelles marquées dans ce c. 9. 14. canon & dans quelques autres,montrent que les. juges feculiers affiftoient au concile, comme il avoit été ordoné par le dix-huitiéme canon du concile de Tolede.

c. 10.

Aucun prêtre ni diacre ne fortira du fanctuaire c.12. pendant qu'on celebre la meffe; & avant qu'elle foit achevée,aucun diacre, foudiacre ou lecteur ne fe dépouillera de l'aube. On voit ici l'ufage de l'aube pour tous les clercs, mais pendant le fervice feulement. Les foûdiacres, les portiers & les autres clercs rendront fidelement leur fervice, & tireront la portiere à leurs anciens. J'a- 13. pelle ainfi les rideaux qui étoient aux portes des églifes. La peine eft pour les foûdiacres, privation de leurs gages, & pour les autres le fouet. Les clercs obéiront à leurs évêques, en fe rendant aux lieux où ils les ont deftinez pour fervir. Il y a plufieurs canons en ce concile pour ré- 6. §. 74 primer la defobéillance des clercs, & leur peu c. u. de foumiffion. Il eft défendu d'ordoner un prê- c.i. tre ou un diacre qui ne fçache pas lire. Défense aux clercs de poiter des habits de pourpre, ou de s'arrêter à caufer dans les places publiques. Les abbez des monafteres où les clercs font mis c.14. pour être corrigez, les doivent faire vivre en penitence. Défense à qui que ce foit de confulter les devins ou forciers: ceux qui fe difent tels, feront fuftigez & vendus, & le prix donné aux pauvres. Defenfe de feter le jeudi, comme confacré à Jupiter.

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Au mois de Juin de la même année 589. il y eut un concile à CP. en la caufe de Gregoire patriarche d'Antioche. Afterius comte d'Orient étant entré en differend avec lui, avoit at tiré à fon parti les premiers de la ville, & le petit Cc iij peuple:

C. 3.

c. 6.

C. 15.

LVIII. Gregoire d'Antioche Evagr VI.

peuple: en forte que l'on difoit des injurés à AN. 589. l'évêque par les rues, & jufques fur les théatres. Le comte Jean fucceffeur d'Afterius fut chargé par l'empereur d'examiner ce differend, mais il augmenta le defordre, en affichant publiquement, que fi quelqu'un vouloit accufet l'évêque, il recevroit fa plainte. Il reçut en ef fet des libelles, qui chargeoient l'évêque d'avoir commis adultere avec la propre fœur, & d'avoir fouvent troublé la tranquilité de la ville. Gregoire offrit de fe defendre devant le comte d'Orient fur ce dernier chef: fur les autres il appella à l'empereur & au concile. Il alla donc à C. P. menant avec lui pour lui fervir de confeil Evagre fcholaftique, c'eft à-dire, avocat, qui raconte ce fait dans fon hiftoire ecclefiaftique. Tous les patriarches affifterent à ce jugement en perfone, ou par leurs députez: le fenat y af fifta auffi & plufieurs métropolitains; & la caufe ayant été examinée après plufieurs féances, Valefin Gregoire fut renvoyé abfous & l'accufateur Evagr. fouetté par la ville & bani. On peut remarquer ici que Gregoire étant accusé d'inceste par un laïque, apelle à l'empereur & au concile: qu'il eft jugé par le fenat avec les évêques, & que le fenat eft nommé après les patriarches,mais avant les métropolitains.

6. 8

bic.

Evagr.VI. Quatre mois après ce voyage de l'évêque Gregoire, le dernier jour d'Hyperberetée, l'an 637. V.Vales. d'Antioche, c'est-à-dire,le trente-uniéme d'Octobre 589. il arriva encore un tremblement de terre à Antioche, où il perit environ soixante Evagr. 1'1. mille perfones,& entre autres le comte Afterius, mais l'évêque Gregoire s'en fauva. Peu de tems après l'empereur le chargea de ramener à fon devoir l'armée d'Orient, qui s'étoit revoltée. On favoit le crédit qu'il avoit fur elle, parce qu'il avoit donné de l'argent aux uns,aux autres

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