淡 CATÉCHISME PHILOSOPHIQUE. SUITE DU LIVRE TROISIÈME. CHAPITRE III. Preuves du Christianisme. 305. D. OUTRE les caractères de vérité que l'Evangile porte en lui-même, et l'authenticité des livres qui en transmettent les dogmes, sur quelles autres preuves sa croyance est-elle fondée ? R. Sur les faits les plus incontestables; tels que sont les miracles, l'accomplissement des prophéties, la propagation de l'Evangile, les martyrs, etc. ARTICLE I. Les miracles. 306. D. QU'EST-CE qu'un miracle? pu arriver par R. C'est un événement qui n'a aucune cause naturelle, qui est contraire aux lois constantes et reconnues de la nature, et qu'on ne peut attribuer qu'à l'auteur et au maître de la nature même. 307. D. Les miracles sont-ils possibles? R. En douter, c'est douter de la toute-puissance de Dieu, et dès lors de son existence. Ou il faut se dire Athée, ou reconnoître la possibilité des miracles. 308. D. Des Philosophes n'ont-ils pas enseigné que Dieu ne pouvoit violer les règles éternelles de la nature; qu'il est essentiellement ami de l'ordre; que tout miracle est un désordre physique, etc.? R. Quand les Philosophes raisonnent de la sorte ils ne s'entendent plus eux-mêmes. Quoi, Dieu ne pourra empêcher un roc de m'écraser, il ne pourra me soutenir sur les eaux, ni me conserver dans les flammes, quelques raisons qu'il puisse en avoir, parce que les lois de la nature ont posé les bornes de sa puissance! D'où viennent ces lois? Qui leur a donné une marche uniforme: L'ordre physique est l'ouvrage de Dieu quand Dieu veut y déroger, il est très en ordre que cette dérogation se fasse, et il est en ordre qu'il le veuille quand des raisons dignes de sa sagesse l'engagent à le vouloir..... Les lois de la nature périssent-elles par quelques exceptions passagères? La pierre cesse-t-elle. : d'être pesante, le feu brûlant, les eaux liquides, 309. D. Quelle raison Dieu peut-il avoir de faire des miracles? R. Un être infiniment saint, juste, bienfaisant, ne peut manquer de motifs d'exercer quelquefois sa puissance contre le cours ordinaire des agens physiques; et pour nous renfermer dans des matières de religion, voici comme je raisonne : Nous avons montré la nécessité d'une révélation, d'où nous concluons que Dieu veut la faire connoître; et si les miracles peuvent servir à ce dessein, Dieu a eu des raisons très-sages de les employer. §. II. 310. D. Les miracles peuvent-ils servir à prouver la religion? R. Comme les miracles sont des œuvres de Dieu même, il est évident qu'il ne peut s'en faire en faveur de l'erreur. Il est donc aussi certain qu'une religion confirmée par de vrais miracles est la véritable, qu'il est certain que Dieu est ennemi de l'imposture et de la séduction. 311. D. Ne dit-on pas que les démons, amis et propagateurs du mensonge, ont le pouvoir de faire des prodiges? R. L'activité des démons ne peut être ni aussi bornée, ni aussi dépendante, ni aussi facilement arrêtée que celle des hommes, puisque ce sont de purs esprits : ils ont plus de connoissances et plus de force. Elle doit donc opérer des choses incomparablement plus surprenantes que tout ce que sauroit produire l'industrie humaine. 312. D. Puisque le démon a le pouvoir d'opérer des choses qui sortent de l'ordre naturel, comment les miracles peuvent-ils servir de preuve à la révélation? |