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car- AN. 1562.

de la religion, & que les peres fe promettoient de pareils exploits dans la fuite, tant de la part du cardinal à Trente, que du côté de la valeur de fes freres en France. Qu'il n'ajoûteroit rien de plus, pour ne point anticiper ce que l'archevêque de Zara devoit dire: Qu'il prioit seulement le cardinal de n'être pas furpris s'il paroiffoit fi court fur les juftes loüanges qu'il méritoit, auffi-bien que fes freres, qu'il laissoit aux auditeurs à lui rendre la justice qui lui étoit dûë.

XXX. L'archevêque de Zara continue la

nal de Mantouë. Pallavicin ut fup. lib. 19. c. 3. n. s.

Alors l'archevêque de Zara prenant la parole dit, que les peres du concile avoient reffenti une vive douleur, en apprenant que le royaume de France fi réponfe du cardicelebre, & qui avoit toûjours été le plus ferme appui de la vérité catholique fût devenu aujourd'hui le theâtre des meurtres & des carnages caufez par les differends fur la religion; & que les grands de ce royaume fussent autant divisez, qu'ils étoient autrefois unis pour cette même religion; que maintenant leur douleur étoit d'autant plus grande, qu'ils voyoient, pour ainsi dire, ce qui n'étoit encore parvenu qu'à leurs oreilles; que par la peinture vive & éloquente que le cardinal venoit de leur faire de ces malheurs, il leur avoit femblé que les chofes fe paffoient fous leurs yeux; qu'ils fe confoloient néanmoins dans l'efperance que fa majefté très-chrétienne marchant fur les pas de fes ancêtres', reprimeroit bien-tôt l'audace des perturbateurs de fon Etat; d'autant plus qu'il fembloit que le concile n'avoit été affemblé par la mifericorde divine, & par les foins du fouverain pontife, que pour chaffer les tenebres, & faire connoître le vrai culte de Dieu,

rendre à la discipline fon premier état & la paix à AN. 1562, l'églife. Que comme le concile précedent s'étoit employé à commencer une fi bonne œuvre,. il falloit efperer que celui d'aujourd'hui l'acheveroit, ayant la présence d'un cardinal qui, non content d'exhorter, feroit le confeiller & le coadjuteur du fynode; qu'on connoiffoit fa profonde érudition, fon habileté pour les grandes affaires, fon grand crédit chez les princes, & plus que tout cela, fa pieté envers Dieu, l'integrité de fa vie, & fon zele pour la religion catholique ; qu'ainfi le concile fe mettoit de tirer autant de fruit de fes foins, qu'il avoit eu de joye de fon arrivée, dont les peres rendoient graces au Seigneur ; de même que pour la venue de tous ceux qui l'avoient accompagné, dont ils efperoient de grands fecours & des fuccès heureux pour l'avancement de la religion..

XXXI.

On permet à

Ferrier de parler

tion.

pro

ajoûta que les peres écouteroient toûjours vo Pan.bafladeur du lontiers: ce que lui ou les ambaffadeurs de France dans la congréga- auroient à propofer auffi-tôt qu'on auroit accordé à Pallavicin ibid. ces derniers la permiffion de parler. Expreffions que Pallavicin croit avoir été ajoutées,afin que les ambafFra-Paolo lib. 7. fadeurs ne fe cruffent pas en droit de parler publi Fife. Vivodunenf. quement dans les congrégations toutes les fois qu'il part. 2. p. 337.& leur plairoit : & là-deffus Fra-Paolo remarque que

ut fup.

148, 61.8.

in actis Pfalmai

338.

le

cardinal de Lorraine avoit fait'entendre aux légats. dès la veille, qu'après la lecture de ses lettres de créance il feroit un difcours, & du Ferrier un autre;, mais que les légats voyant que fi on le permettoir à cet ambaffadeur, tous les autres voudroient pa reillement parler & propofer, ce qui cauferoit encore plus de confufion; répondirent fur cet article,,

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que

ni fous Paul III. ni fous Jules III. ni fous Pie IV. on n'avoit jamais permis aux ambaffadeurs de parler AN. 1 5.6 2. -· dans la congrégation, finon le jour de leur réception publique; de forte qu'ils ne pouvoient pas permettre cette nouveauté fans le confentement du pape. Le cardinal de Lorraine leur repliqua, qu'ayant de nouvelles inftructions de fon Roi, cela fe pouvoit prendre pour une nouvelle ambaffade & pour une premiere entrée. Après plufieurs réponses & répliques, le cardinal ayant donné fa parole que du. Ferrier parleroit une fois pour toutes, les légats y confentirent, de peur que ce refus ne lui fervît de prétexte pour inquiéter le concile.

Ainsi dès que l'archevêque de Zara eut fini de parler, l'ambaffadeur du Ferrier dit : « Nous n'a ,,vons rien à ajoûter, Meffieurs, ni à retrancher

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aux difcours que vous venez d'entendre; pour remplir ma charge, il ne me refte qu'une chofe à dire avec le bon plaifir de vos paternitez, quoi,, que le zéle du roi très-chrétien, fa pieté & fon ,, attachement à la religion catholique foient affez connus à tout le monde, néanmoins ces qualitez reçoivent un fi grand éclat de l'arrivée & du dif,, cours du reverendiffime cardinal de Lorraine,, qu'il ne reste plus aucun lieu d'en douter.,, Car moins les gens fages & prudens, habiles dans les affaires avoient lieu d'efperer l'arrivée d'un fi grand homme, plus les perfonnes d'un genie mediocre connoiffent combien les François ont à cœur les in-terêts de l'église catholique, & l'importance des raifons pour lesquelles le roi très-chrétien fe pri2 ve d'un fujet dont il s'eft fervi dans les plus grandes

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XXXII. Difcours de l'am

baffadeur du Ferrier au concile.

Pallavicin.ut fup. lib. 19.c. 3. n. 6. · Memoires pour le

cone, de Trente in4°.P.33. & suiv.

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affaires de fon royaume, & principalement dans ces AN. 1562.,, derniers tems de troubles & de malheurs. Ceux-là fe trompent donc lourdement, qui s'imaginent que sa majesté dans cette occafion agit plus pour fes interêts particuliers que pour la caufe de la republi,, que chrétienne. Puisque fi elle n'envisageoit l'église, il lui feroit facile d'appaifer en trois jours toutes les féditions & tous les troubles, & contenir dans le devoir tous ses sujets naturellement portez à la foûmiffion & à l'obeïflance: mais comme fa majesté cherche moins fes propres interêts que ceux de l'églife catholique & du fouverain pontife, dont l'autorité eft fi fort ébranlée en France; elle aime mieux expofer au peril fon royaume, fa vie & les biens des princes, des grands & de toute la nobleffe, que de à fon devoir. Tel eft l'état de notre France, ,, manquer tels font nos malheurs. Que fi quelqu'un veut fçavoir ce que l'églife de France demande des peres du concile, nous leur répondrons que nos propofitions ne font ni fâcheufes ni difficiles, puifqu'elles ne confiftent qu'en ce que tout le monde chrétien demande, qu'en ce que demanda autrefois le grand Conftantin aux peres du concile de Nicée, fa majesté chrétienne n'en exige pas davantage; toutes fes demandes font contenues ou dans l'écriture fainte, ou dans les anciens conciles de l'églife catholique, ou dans les écrits des faints peres, ou dans les conftitutions des papes, dans les decrets & dans les canons. C'est-là tout ce que le roi très-chrétien,comme fils aîné de l'église vous demande; il souhaite ,, que vous, que le Seigneur a établis juges légitimes, vous rétablilliez l'églife, non dans des claufes gené

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rales, majs felon les paroles expreffes de cet édit « perpetuel & divin,contre lequel il n'y aura jamais de "AN. 1562. prescription,afin que ces faintes regles que cet ancien " ennemi Satan tenoit captives depuis si long-tems, paroiffent au grand jour, & retournent dans la « fainte cité de Dieu.

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Ce fut ainfi que Darius roi de Perfe appaifa les " troubles que la religion avoit suscitez dans la Judée; “ il ne fit pas prendre les armes, mais il fit observer « les loix, & les anciens édits de fes prédeceffeurs; & " ayant trouvé l'ordonnance du roy Cyrus pour le “ retour des Juifs en Judée, & pour le rétabliffement " du temple, qui avoit été négligé jufqu'alors, il la “ fit executer, & les troubles furent appaifez. Jofias " ce roi digne de toute loüange, cet exact obferva- " teur & réformateur de la difcipline ecclefiaftique, lût premierement avec beaucoup d'exactitude le li- « vre de la loi trouvé par le grand prêtre Helcias, & ca enfuite en fit la lecture devant le peuple, après que ce livre eût été si long-tems caché par la malice des « hommes, & par cette voye il rétablit les anciens « ufages, & remit en vigueur les divins préceptes. Ces " vaillans foldats de Néhemie, dont faint Chryfoftome fait un fi bel éloge, rétablirent les murs de Je- « rusalem, tenant d'une main l'épée & de l'autre la “ truelle. C'est ce que vous devez faire pour reparer l'églife, fuivant les anciennes regles des faints peres. Si vous ne le faites, très-faints peres, ce fera en vain « que vous nous demanderez fi la France ne jouit pas. «e d'une profonde paix. Nous vous répondrons ce que «e Jehu répondit au roi Joram. Comment feroit-elle en paix, pendant que durent ...... vous fçavez le c

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