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Job le Clerc inv.

JP.le Bas Sculp

Les Calvinistes pillent leglise de S. Martin de Tours et brule le corps du Saint

HISTOIRE

ECCLESIASTIQUE.

LIVRE CENT SOIXANTE-UNIEME. AN. 1562.

ENDANT que les peres

travail

loient avec tant d'ardeur aux affaires
du concile, le pape de son côté em-
ployoit auffi fes foins pour réformer

la cour romaine, & pour obliger les évêques à
réfider. Paul III. avoit fait d'excellens reglemens fur
le premier article, & fes fucceffeurs leur en avoient
ajoûté d'autres; mais le principal point regardoit
l'élection des papes, de laquelle dépendoit tout le
bon ordre de leur cour. Jules III. après differentes
consultations affez longues, avoit fait quelques pro-
Tome XXXIII.

A

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jets de réformation là-deffus; mais il mourut avant AN. 1562. de confommer l'ouvrage. Pie IV. parut tourner tou

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tes ses pensées du même côté, il en dressa une conftitution qu'il envoya à fes légats, mais il leur recommanda fort de la tenir fecrette, & de ne la communiquer à perfonne. Ses légats l'ayant reçuë en firent la lecture, la loüerent beaucoup, & répondirent au faint pere qu'ils fouhaitoient qu'on ne fût pas obligé de la mettre fi-tôt à exécution,puisqu'elle regardoit l'élection de fes fucceffeurs. Gregoire XV. dans la fuite ajoûta à cette loi quelques articles.

Quant au fecond article qui concernoit la résidence, les légats avoient déja envoyé au pape le decret qu'on avoit dreffé, pour être informez de ce qu'il en penfoit avant de la propofer aux peres. Pour cela ils attendoient que l'examen de tout le facrement de l'ordre fût achevé; la prochaine arrivée des François les engagea néanmoins à précipiter cette décision, comptant qu'on les réduiroit plus aifément s'ils la trouvoient du moins commencée. Ainsi pendant que l'on difputoit avec plus de chaleur fur le feptiéme canon, le cardinal de Mantouë au commencement d'une congrégation dit aux prélats. , que comme le tems de fatisfaire à fa promesse étoit arrivé, il ne falloit pas differer; qu'il avoit deux choses à leur représenter : la premiere, que dans la propofition qui fut faite le onzième de Mars, pour trouver un moyen d'obliger les évêques à la réfidence,à caufe des grands biens qui en reviendroient à l'églife, les peres étoient allez au-delà des demandes, en difputant fur quel droit étoit fondée cette réfidence; ce que les légats n'avoient jamais eu in

Fra Paolo liv. 7. pag. 605.

tention de propofer ; & ce qui avoit fait differer cette question au tems auquel on traiteroit du facrement AN. 1562. de l'ordre. Que pour le prefent il les prioit de jetter les fur le decret qu'il leur prefentoit, & yeux qu'on avoit formé fur le modéle des anciens conciles, où l'on invitoit les évêques à réfider, par des récompenfes ou par des peines: que ce moyen paroiffoit le plus efficace & le plus éloigné de toutes difputes; que l'empereur & le roi Catholique l'approuvoient, qu'il n'y avoit pas lieu de douter que le roi de France n'y confentit, puifque le fieur de Lanfac fon ambaffadeur, dont le crédit & la prudence étoient connus, avoit declaré qu'il fe mettoit peu en peine qu'on définît la résidence de droit divin, ou de droit humain, pourvû qu'on la fît observer: que les peres alloient entendre la lecture du decret qu'on leur propofoit, & que c'étoit à eux à juger; & qu'à l'occafion de ce jugement, la seconde chofe qu'il avoit à leur repréfenter étoit de faire reflexion qu'ils étoient la lumiere du monde que Dieu a placée fur la montagne & fur le chandelier de l'églife; qu'il leur convenoit de raisonner fur les témoignages de l'écriture & des faints peres, non pas de fe fâcher & de fe répandre en injures, que par-là on procureroit la paix & la concorde dans les congrégations fuivantes; & l'on feroit oublier toutes les animofitez qui n'avoient que trop éclatté dans les précedentes. Après ce difcours le decret fut lû par le fecretaire, enfuite on facrement de l'ordre.

parla du

Comme le roi d'Espagne craignoit que les Fran

III.

Avis donnez de

çois qui devoient arriver n'attaquaffent avec trop la part du roi d'EL

Efpagnols.

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IV.

de liberté l'autorité du pape, & qu'ils n'entraînassent AN. 1562. quelques-uns des prélats de fon royaume dans leur pagne aux évêques parti, il leur fit dire expreffément que fon intenPallavicin ibid. tion étoit qu'ils fe montraffent en tout favorables au Fra-Paolo lib. 7. pape. Les foupçons qu'il avoit contre les prélats Fag. 602. 603. François n'étoient pas fondez: ces prélats étoient trop obéïffans au faint fiége, pour lui rien ôter de ce qui lui étoit dû légitimement; mais auffi ils étoient trop inftruits pour favorifer des prétentions injuftes. L'empereur Ferdinand plus judicieux à cet égard que le roi d'Espagne, recommandoit au contraire aux fiens d'imiter la vigueur des François, & de preffer comme eux l'affaire de la réformation: il leur befladeurs de su fit dire même que s'ils ne pouvoient pas obtenir cette réformation autant que les interêts de la religion le demandoient, ils n'avoient pas d'autre parti à prendre que de fe retirer dans leurs pays. Que fi les légats leur marquoient que dans le memoire de fes demandes, il s'en rencontroit quelques-unes qu'on ne pouvoit propofer fans faire tort au concile, ils pouvoient retrancher ce qui choquoit, & demander le refte. Qu'on remediât fur tout au concubinage des clercs, à la fimonie, au luxe, & à la mauvaise dispensation des revenus ecclesiastiques.

L'empereur ordonne à les am

nir aux François. Pallavicin l. 18. cap. 17. n. 8.

Il ajoûtoit qu'on l'avoit informé de la declaration des François fur l'arrivée du comte de Lune, qui deDans les memoi- voit paroître avec la qualité de fon ambaffadeur, de Trente. Lettre de Pour éviter les difputes fur la prefféance; & les Lanfac à la reine prioit de s'informer de la verité du fait, & de l'en. du 20. de Septemb. inftruire: ce bruit,continuoit-il, n'eft pas fans fon

res pour le concile

peg. 295.

dement, je fçai que Lanfac a écrit à la reine, que fi cela arrivoit avant qu'il eût reçu des ordres du

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