plus loin, n'étant pas éclairé des lumieres de l'évangile : car dans l'incertitude de l'avenir, il n'eft pas permis d'employer à fe divertir le tems qui ne nous donné pour cela. eft pas Tu ne quæfieris, fcire [ nefas ] quem mihi, quem tibi Stace, Thebaïde L. 3. a dit auffi Quid craftina volveret ætas-fcire nefas homini. Dieu a jugé à propos de cacher l'avenir aux hommes, pour ne leur pas faire perdre le merite de l'efperance, tout leur foin doit être d'en faire un bon ufage. Prudens futuri temporis exitum Fas trepidat. Quod adeft, memento Componere æquus: cætera fluminis Ritu feruntur, &c. Hor. l. 3. Od. 29. Et Stace a eu auffi la même penfée: il eft perfuadé que Dieu fe mocque des vains plaifirs des hommes, &c. Celfa mentis ab arce Defpicis errantes humanaque gaudia rides. Pour jouir d'une parfaite tranquilité d'efprit, il faut jouir de ce que l'on a, & abandonner le refte à la providence, ille potens fui Lætufque deget, cui licet, in diem Nube polum, pater, occupato, Vel fole puro: nec tamen irritum, Quod fugiens femel hora vexit. Hor. Ibid. Et dans l'Ode 9. du livre 1. Permitte Divis cætera, &c. Quid fit futurum cras, fuge quærere, & Donec virenti canities abeft Les femmes font naturellement plus curieufes & plus crédules que les hommes: auffi Juvenal dit qu'elles ajoûtent foi aux prédictions des Aftrologues, comme fi Jupiter Ammon luimême les leur avoit revelées. Il fait voir enfuite que Dieu permet que les hommes foient tourmentez par l'incertitude de l'avenir, pour les punir de leur curiofité d'y vouloir pénétrer. Chaldais fed major erit fiducia: quidquid Et genus hominum damnat caligo futuri. Sat. 6. Sed turpe vito timuiffe futura. Pal, Flace Stace à l'endroit dejà cité dit que la crainte des malheurs ou de la mort, à fait recourir aux Devins. Terror habet vates, &c. Eruimus quæ prima dies, ubi terminus ævi, Ovide, en faisant parler Biblis, femble infinuer que Dieu fait quelquefois connoître les chofes futures par des fignes très-manifeftes. Deus ipfe monebat Signaque certa dabat, fi non male fana fuiffem. Metam. Territat ante monens femper Deus & Data seri. Il ne faut pas compter fur l'avenir, qui ne dépend pas de nous, mais employer utilement le present. Le paffé nous échappe. Compter fur l'avenir, on peut être trompé. Puifque l'un n'eft donc plus ; que l'autre eft incertain Voyez l'épigramme latine fous le mot Biens, Non bene diftuleris, L.1.Ep. 16. de Mart.elle eft employée dans un au tre fens. Qu'on ne peut pas prévoir l'avenir, quelque prudence qu'on ait. Les vers fuivans furent faits fur la banqueroute des Incurables. Que fervent les confeils d'une prudence vaine? Malgré tous nos efforts le deftin nous entraîne. Rien n'eft affuré fous les cieux. En retenant le bien que je leur ai prêté Que la fortune a d'artifice, Qu'on peut manquer à la justice En des lieux où l'on voit regner la charité ? Il n'eft pas permis d'emprunter. Si le Ciel quelquefois dans fa jufte-colere C'eft à nous à foufcrire à tout ce qu'il ordonne, Nous pouvons feulement prier qu'il nous les donne. Qu'un Chrétien doit faire l'aumône. La charité doit tout embrafer de fes feux Son zele en nous attendriffant, N'exige que des dons fans taches & fans crimes, Et fur cet Autel innocent On n'égorge point de victimes. Avocat Les Romains avoient une opinion honorable de la profeffion d'Avocat. Les fieges du Bareau de Rome étoient remplis de Confuls & de Senateurs, qui fe tenoient honorez de la qualité d'avocat. Les mêmes voix qui comman doient aux peuples, étoient auffi employées à les défendre. C'eftpourquoi les Empereurs préférant la Robe à l'épée, donnoient aux Avocats le titre de Comtes & de Clariffimes, & ils portoient fi loin l'honneur qui étoit dû à l'excellence de cette profeffion, qu'on les défignoit par le nom d'Honoratt. C'étoit encore par ce même principe d'eftime qu'on les appelloit Patront, comme fi leurs cliens ne leur étoient pas moins obligez, que les affranchis à leurs maîtres qui les avoient tirez de la fervi |