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Beneficia plura recipit, qui fcit reddere.

Beneficium fæpe dare eft docere reddere. Fub. Syr.

Celui qui ne fçait pas faire plaifir, a tort d'exiger qu'on lui en faffe.

Beneficium dare qui nescit, injuftè petit. Idem.

Il eft jufte de fouffrir quelque chose de celui de qui on a reçû quelque bienfait.

Multa ex quo fuerint commoda, ejus incommoda æquum eft ferre. Ter. Hecir.

Auffi eft-il vrai qu'on vend fa liberté, quand on reçoit quelque grace d'un

autre

Beneficium accipere, libertatem vendere eft. Pub.Syr.

Bonheur.

Le bonheur confifte dans la poffeffion d'un bien que l'on defire : mais on n'en fçauroit trouver de parfait que dans le Ciel. Les Payens ont eftimé que le bonheur étoit dans la poffeffion de la vertu, & les voluptueux le font confifter dans la jouiffance de toutes fortes de plaifirs: mais il fe trompe fort,&l'AbbéTêtu a raifon de s'écrier: Ha! qu'un pecheur eft miferable, Quand fuivant d'injuftes defirs, Dans la gloire & dans les plaifirs Il efpere trouver un bonheur veritable.

En quoi confifte le bonheur de

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l'homme Voyez au mot Admirer.

Roi de fes paffions, il a ce qu'il defire,
Son fertile domaine eft fon petit empire:
Sa cabane eft fon Louvre & fon Fontainebleau:
Ses champs & fes Jardins font autant de Provinces
Et fans porter envie à la pompe des Princes,
Il eft content chez lui de les voir en tableau. De
Lingendes.

Le bonheur ne confifte pas à poffe der tout ce que la magnificence & la volupté ont de plus recherché: mais à ne rien craindre : quand on eft parvez nu là on fe mocque de la fortune,

Non eft, falleris, hæc beata non eft
Quod vos crederis effe, vita non eft,
Fulgentes manibus videre gemmas,
Aut teftudineo jacere lecto,
Aut pluma latus abdidiffe molli,
Aut auro bibere & cubare cocco,
Regales dapibus gravare menfas,
Et quidquid Libyco fecatur acerva
Non una pofitum tenere cella:
Sed nullos trepidum timere cafus
Nec vano populi favore tangi,
Et ftricto nihil æftuare ferro:
Hoc quifquis poterit, licebit illi

Fortunam moveat loco fuperbus. Petron. in Fragi

Ce que

c'eft que

le véritable bon

heur felon Saint Profper,

Non femper vere eft felix impleta voluntas,
Cum fæpè injuftis fint mala vota animis:
Re&a igitur cupiens, etiamfi non fit adeptus,'
Perfiftendo tamen velle bonum, bonus eft.
At pravus, quod fert animo, fi non habet actu,
Tam mifer eft › quam fi, quod cupit, obtineat
Epigr. 6a

Les hommes font affez aveugles pour le chercher où il n'est pas.

Eheu quam miferos tramite devio
Abducit ignorantia !

Non aurum in viridi quæritis arbore
Nec vitæ gemmas carpitis, &c.
Sed quonam lateat, quod cupiunt bonum,
Nefcire cæci fuftinent, &c.

Quid dignum ftolidis mentibus imprecer?
Opes, honores ambiunt,

Et cum falfa gravi mole paraverint
Tum vera agnofcant bona. Boët. l.

3. Metrum. 8. Le veritable bonheur en cette vie eft, felon Bias, une bonne conscience qui n'a rien à fe reprocher.

Quænam fumma boni? Mens fibi confcia recti. Aufon.

L'exemple de Damocle, fur la tête duquel Denys le Tyran fit fufpendre une épée nue pendant qu'on le fervoit à Table, fait bien voir que le véritable bonheur ne fe trouve pas dans les chofes les plus capables de flatter le goût ni l'ambition. Damocle fut détrompé & éprouva cette maxime fi véritable. Nihil eft ab omni parte beatum.

Diftri&tus enfis cui fuper impiâ
Cervice pendet, non Sicula dapes
Dulcem elaborabunt faporem,
Non avium citharæque cantus
Somnum reducent. Hor, l. 3. Od. I.

Dans toutes les chofes de la vie, il y a un mélange d'amertume & de dou

ceur.

Impia fub dulci melle venena latent. Ovid. ·

Tandis que vous vivez, le for: qui toûjours change; Ne vous a pas promis un bonheu: fans mélange. Racine. Tout féduit,tout flatte le monde, on y afpire à un bonheur fragile, qui ne Içauroit durer.

Source delicieufe en miferes féconde

Que voulez vous de moi flatteufes voluptez?
Honteux attachemens de la chair & du monde,
Que ne me quittez vous, quand je vous ai quittez?
Allez honneurs, plaifirs qui me livrez la guerre
Toute votre félicité

Sujette à l'inftabilité

En moins de rien tombe par terre,
Et comme elle a l'éclat du verre
Elle en a la fragilité.

Ainfi n'espérez pas qu'après vous je soûpire,
Vous étalez en vain vos charmes impuiffans,
Vous me montrez en vain par tout ce vafte empire
Les ennemis de Dieu pompeux & floriflans;
Il étale à fon tour des revers équitables

Par qui les Grands font confondus,
Et les glaives qu'il tient pendus
Sur les plus fortunez coupables,
Sont d'autant plus inévitabies

Que leurs coups font moins attendus Corn. Polien

Le feul bonheur qu'on goûte dans le Ciel eft folide & immuable. C'est à ce bonheur qu'afpirent les ames faintes

Saintes douceurs du Ciel, adorables Idées,
Vous rempliflez un cœur qui vous pent recevoir,
De vos facrez attraits les ames poffédées

Ne conçoivent plus rien qui les puiffe émouvoir,
Vous promettez beaucoup & donnez davantage,
Vos biens ne font point inconftans,
Et l'heureux trepas que j'attens
Ne vous fert que d'un heureux paffage
Pour vous introduire au partage

Qui nous rend à jamais contens. Idem Ibide

Brieveté dans le difcours.

Il faut être court dans les préceptes que l'on donne; c'eft le moyen de les faire retenir plus aifément..

Quidquid præcipies efto brevis : ut cito dicta
Percipiant animi dociles, teneantque fideles. Hor. de

Art. Poët.

C.

Calme.

E que l'on entend ici par ce mot eft

Ca tranquilité de l'efprit, cette vie

douce & paifible qu'on mene à la campagne, ou le veritable bonheur qui ne peut fe rencontrer ici bas, comme le marquent les vers fuivans.

Le plein calme eft un bien hors de notre puissance ;
Aucun ici bas, n'en joüit,

Il defcendit du Ciel avec notre innocence;
Avec elle il s'évanoüit,

Plaisirs de la campagne préférables

à ceux de la Ville.

Et repetam fature fordida rura cafe
Illa placet tellus in qua res parva beatum
Me facit, & tenues luxuriantur opes.
Pafcitur hic, ibi pafcit ager; tepet igne maligno.
Hic focus, ingenti lumine lucet ibi.

Hic pretiofa fames, conturbaturque macellus,

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