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Naturam expellat furcâ; tamen ufque recurree,
Et mala perrumpet furtim faftidia viârix.

Un vieux traducteur les a rendus ainfi.

Quand la fourche à la main, nature on chafferoit
Nature cependant toujours reviendroit.

Le celebre la Fontaine a paraphrafé ces vers dans la fable 18. du L. 2. qui eft intitulée, La chate metamorphofée en femme mais ce changement n'en aporta point à fes premieres inclinations, les qu'elle entendoit une fouris, elle couroit après.

dès

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Tant le naturel a de force
Il fe mocque de tout, certain âge accompli

Le Vas eft imbibé,

l'étoffe a pris fon pli

En vain de fon train ordinaire
On le veut defaccoûtumer.
Quelque chofe qu'on puiffe faire
On ne fçauroit le réform er:
Coups de fourche, ni d'étrivieres
Ne lus font changer de manieres;
Et fuffiez-vous embâtonnez,
Jamais vous n'en ferez les maîtres;
Qu'on lui ferme la porte au nez,
Il reviendra par les fenêtres.

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Quo femel eft imbuta recens fervabat odorem
Tefta diu. Horse

Faux devot.

Un faux dévot eft un homme qui ne cherche qu'à en impofer par les dehors d'une pieté affectée. Il n'y a rien, die

Menage de plus à craindre qu'un devot irrité, c'eft un animal colerique & vindicatif; parce qu'il s'imagine que Dieu lui doit du retour, que la religion eft bleffée en fa perfonne,& que fes fureurs font divines. Un autre a dit que les faux devots se figurent que le zele de la religion les autorife à agir avec une ardeur chagrine contre tout ce qui n'eft pas conforme à leurs idées. Ce leroit encore peu, s'ils s'en tenoient là: mais oubliant le précepte de JESUSCHRIST qu'ils difent pourtant aimer de tout leur cœur, Difcite à me quia mitis fum & bumilis corde, ils ne pardonnent point à quiconque les bleffe dans l'opinion qu'ils ont de leur vertu. Hé! y en a t'il, fans la charité!

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Difference d'un dévot & d'un veritable Chrétien.

Mais allons voir le vrai jufqu'en fa fource même. Un devot aux yeux creux, & d'abftinence blême, 債 S'il n'a point le cœur jufte, eft affreux devant Dieu L'Evangile au Chrétien ne dit en aucun lieu, Sois devot: elle dit, Sois doux, fimple, équitable. Car d'un Devot fouvent au Chrétien veritable La diftance eft deux fois plus longue, à mon avis, Que du Pôle Antartique au détroit de Davis, Encore par ce Devot ne crois pas que j'entende Tartuffe, ou Molinos & fa myftique Bande. J'entends un faux Chrétien, mal inftruit, mal guidé, Et qui de l'Evangile en vain perfuadé N'en a jamais conçu l'efprit ni la justice. Defpr.

Caton.

Lucain fait le portrait de ce grand homme,& nous le repréfente comme un homme moderé, jufte, & équitable & qui fe croyoit né non pour lui mais pour le bien de fa patrie. On le regardoit comme le miroir de la vertu & de la vie humaine.

Hi mores, hæc duri immota Catonis seda fuit: fervare modum finemque tenere, Naturamque fequi, patriæque impendere vitam; Nec fibi, fed toti genitum fe credere mundo, &c. Juftitiæ cultor, rigidi fervator honesti.

In commune bonus: nullofque Catonis in actus Subrepfit, partemque tulit fibi nata voluptas. L. 2.

Cependant il a été blamé de s'être tué lui-même, quoique Ciceron l'ait juftifié. Martial ne fçauroit fouffrir qu'un homme courre en defefpéré à la mort comme à un remede à ses maux, mais il veut qu'il fçache souffrir avec fermeté.

Quod magni Thrafea, confummatique Catonis
Dogma a fic fequeris, talis ut effè velis.
Pe&tore nec nudo ftrictos incurris in enfes
Quod feciffe velim te, Deciane, facis.
Nolo virum, facılı redimit qui fanguine famam
Hunc volo,laudari qui fine morte potest. L. 1. Ep.9.

C'eft de ces défefperez que parle ainfi M. Des-Hoüillieres.

En grandeur de courage on ne fe connoît guére,
Quand on éleve au rang des hommes généreux
Ces Grecs & ces Romains dont la mort volontaire
A rendu les noms fi fameux.

Qu'ont-ils fait de fi grand? Ils fortoient de la vie
Lorfque de difgraces fuivie

Elle n'avoit plus rien d'agréable pour eux
Par une feule mort ils s'en épargnoient mille:
Qu'elle eft douce à des cœurs laffez de foupirer!
Il eft plus grand, plus difficile

De fouffrir le malheur que de s'en délivres.

Caufe.

C'est une folie de vouloir rechercher les caufes de toutes choses.

Sed fruftra certis difponere fingula caufis
Tentamus.

Virgile dit ailleurs

Felix qui potuit rerum cognofcere caufas. Il n'eft pas donné aux hommes d'avoir cette connoiffance; on a pourtant dit que le Grand Homere l'a voulu tenter; mais elle n'eft refervée qu'à Dieu. Singula divini eft animi ac jucunda voluptas. Virg.

Puro clarum lumine Phœbum
Melliflui canit oris Homerus:
Qui tamen intima vifcera terræ
Non valet, aut Pelagi radiorum
Infirma perrumpere luce.

Haud fic magni conditor orbis:
Huic ex alto cun&ta tuenti
Nulla terræ mole refiftunt;
Non nox atris nubibus obftat.

Uno mentis cernit in iâu

Qua fint, quæ fuerint, veniantque_{

Quem quia refpicit omnia folus

Verum poffis dicere folem. Bočt. L. 5. Metr. 2. Selon Ovide, il n'eft pas permis à l'homme de porter fes vûes fi loin, il lui confeille de fe renfermer feulement dans les chofes qui font de fon reffort.. Quid agant (fubaud. Superi) quæ carmina dicant, Quique trahant fuperis fedibus arte Jovem, Scire nefas homini eft. Nobis conceffa canentur Quæque pio dici vatis ab ore licet. Faft. L. S. Ou felon Virgile..

Prior hæc hominum cura eft cognofcere terram
Et que nunc miranda tulit natura notare.

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Caufes Procès.

On perd fouvent fa caufe, quelque bonne qu'elle foit, quand on n'a point de protection.

Cur reus infelix abfens agor, & meæ cum fit

Optima, no
non ullo caufa tuente perit. Ovid.

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Il eft honteux de contefter, il vaut

mieux ceder.Ag

Turpe quidem contendere erat : fed cedère vifum,

Ce Poëte dit ailleurs

Ovid. Metam L. S.

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Flectitur obfequio, cur natus ab arbore ramus,

Franges fi vires experire tuas

Obfequio tranantur aquæ, nec vincere poffis.
Flumina, fi contra, quam rapit unda, nates.

Cede repugnanti, cedendo victor abibis, Idem.

Cerberei

A

Voici la morale qu'on en tire. Ce

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