qui ne fe peut rencontrer en cette vie. Apparet Divum numen sedesque quietæ ; Il faut prier Dieu qu'un jour nous puiffions voir cette celefte patrie. Dieu eft notre derniere fin. Da Pater auguftam menti confcendere fedem. Heureux qui peut rompre les liens qui le tiennent attaché à la terre, pour aller prendre place dans ce bienheureux fejour. Felix qui potuit boni Fontem vifere lucidum. Felix qui potuit gravis Huc omnes pariter venite capti, Huc fi te reducem referat via, Quam nunc requiris immemor, Hac dices, memini, patria eft mihi Hine ortus, hie fiftam gradum. Idem.1.4. Metr.\. Les Juftes feuls y entreront & la porte en fera fermée aux impies. Janocui veniant: procul hinc procul impius efto It foror & Progne, Tereufque duabus iniquus : Les juftes éclairez alors d'une divine lumiere, feront étonnez qu'ils aïent pû être attachez à la terre, où regnent de fi épaisses ténebres & où l'on eft le joüet & l'esclave des paffions. Semidei Manes habitant : quos ignea virtus Les cercueils d'or ni l'encens dont les corps des riches font embaumez ne leur ouvriront pas la porte du Ciel. Le chemin qui y conduit, eft tout femé d'épines. Non eft ad aftra mollis è terris via. Sen. On n'y arrive que par celui de la vertu. Nam virtus mihi In aftra, & ipfos fecit ad fuperos iter. Idem.Herc.O. On ne peut l'acquerir que par la pratique des vertus & qu'en s'éloignant du commerce du monde. Virtus recludens immeritis mori Spernit humum fugiente pennâ. Hør.1.8.Od.23. Sed locum virtus habet inter aftra. Sen. Herc. Oët. Ni l'or ni l'argent n'en peuvent ou vrir la porte. Nullâ cœlum reparabile gazâ. Val. Flace. Clemence. La clémence eft proprement la vertu d'un Souverain. Il n'y a point de plus für moyen pour gagner les cours que la clémence. Augufte s'acquit plus de gloire en pardonnant à Cinna, que s'il l'eût fait punir de la conjuration qu'il avoit tramée contre lui. Conveniens homini eft hominem fervare voluptas Et felon Corneille La clemence eft la plus belle marque Il n'y a point de vertu qui releve plus le mérite de l'homme que la clemence. Reipfa repperi Facilitate nihil effe hom ni melius neque clementia. Ter. Adelp. Un prince doit être clément s'il veut être aimé de fes fujets. Clandien dit à l'Emp. Honorius qu'il ne fçauroit trop lui répéter, Qu'il doit fe confidérer comme au milieu de l'Univers d'où il eft vû de tout le monde; Que les actions des Princes ne peuvent être cachées; Que la renommée pénétre dans le plus fecret de leur cabinet;Que pour ne l'a pas apréhender, il doit être pieus & clément; Que les vertus égalent en quelque façon les Princes à Dieu;Que ce Roi des Rois gouverne tout ici bas par amour; Qu'il n'appartient qu'aux Tyrans de fe faire craindre ; Qu'il ne fe peut pas que celui qui infpire la terreur, ne craigne lui-même ; Que pour lui il doit fe regarder comme un citoyen & pere de fes fujets, aux interêts defquels il doit plus veiller qu'aux fiens propres ; Que s'il veut qu'on obferve fes loix, il faut qu'il commence le premier à les obferver, qu'alors fes fujets y feront foûmis, quand ils le verrout le premier s'y foûmettre; Qu'en fin le peuple étant naturellement leger & changeant, il fe regle volontiers fur l'exemple du prince, qu'ainfi il doit bien prendre garde à ne lui en donner que de bons. Hoc te præterea crebro fermone monebo Vivere cognofcas, cunctis tua gentibus effe Ocultum nihil effe finit, latebrafque per omnes Nonne vides; operum qui fe pulcherrimus ipfe Tu civem, patremque geras, Tu confule cunctis |