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Ille dolor verbis emoderandus erit.

Temporibus medecina valet, data tempore profunt:
Et data non apto tempore vina nocent.
Quin etiam accendas vitia, irritefque vetando,
Temporibus fi non aggrediare fuis. Ovid. de Remed.
Am. l. 1.

» Bien des gens épuisent leur fond philofophique en confeils pour leurs »amis & en demeurent dépourvûs pour » eux-mêmes. Cette pensée eft prise de Terence.

Nonne id flagitium eft, te aliis confilium dare
Foris fapere, tibi non poffe te auxiliarier.

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Souvent il faut prendre confeil du lieu & de l'état préfent des affaires. Confilium refque locufque dabunt. Ovid.

Il faut déliberer long-tems fur ce qu'on doit faire une fois.

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Deliberandum eft diu, quod ftatuendum eft femel. Mora omnis odio eft, fed facit fapientiam. Pub. Syr.

Un mauvais confeil eft celui qu'on ne peut changer.

Malum confilium eft quod mutari non poteft. Idem. Il eft aifé de donner des confeils aux malades quand on fe porte bien.

Facilè omnes, cum valemus, recta confilia ægrotis damus. Ter. Andr.

Un homme feul ne peut pas prendre

un bon confeil.

At nemo folus fatis fapit. Plaut. Menęch.

La force fans la prudence fuccombe fous fon propre poids. Dieu ne favorife que les entreprises juftes&équitables, & renverfe les projets des impies.

Vis confiliis expers mole ruit fua:

Vim temperatam Di quoque provehunt..

In majus lidem odore vires

Omne nefas animo moventes. Hor. l. 3. Od. 4.

Tout le monde fe mêle de donner des confeils: auffi S. Evremont a dit, qu'il n'y avoit rien dont on fut plus liberal que de conseils.

Ne faut-il que déliberer?

La Cour en Confeillers foifonne.
Eft-il befoin d'executer?

L'on ne rencontre plus perfonne. La Fontaine.

Confolation.

L'homme eft trop foible pour fe fuffire à lui-même & trop peu refigné à la volonté de Dieu, pour n'être pas ébranlé au moindre accident qui lui arrive; dans cet état il a recours aux confolations humaines, & cherche dans les difcours de fes amis quelque foulagement à fes peines. M. Des-Houllieres dans l'Epître fuivante prévient une Dame de fes amies, & n'oublie rien pour la confoler de la perte de fa beauté, en lui faifant comprendre que la

beauté étant comme les fleurs dont l'éclat & la fraicheur paffent fi vite, ce n'eft pas auffi en cela qu'une femme raifonnable doit faire confifter fon me

rite.

Supportez un peu mieux, Silvie,
La perte de votre beauté.

Ce n'eft que par le tems qu'elle vous est ravie.
bien eft-ce une nouveauté ?
Devoit elle durer autant que votre vie
Lorfque cinquante fois on a vû le Printems
N'être plus belle alors, n'eft pas une infortune,
C'est l'avoir été plus long-tems

Que ne veut la foi commune.
Croyez-moi, d'un vifage égal,

On doit s'apercevoir qu'on ceffe d'être aimable,

Dans une avanture femblable

Le murmure fied toujours mal.

Si pleine de raifon, pour une bagatelle
Vous aviez contez vos apas,

Leur perte vous feroit fans doute moins cruelle.
Vous ne vous en plaindriez pas.

La beauté n'eft pas éternelle:
Et nous nous préparons un facheux avenir
Quand nous ne comptons que fur elle.
On ne fçait plus que devenir

Lorfqu'on n'a fçû qu'être belle.

Vous P'éprouvez, Silvie, & je vous l'ai prédit,
Lorfqu'à votre miroir fans relache attachée,

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Je ne vous voyois point touchée

Des plaifirs que donne l'efprit.
Cette foule de gens frivoles
Qui du matin jufques au foir
Ne vous difoit que des paroles
Fait du bruit chez de jeunes folles,

Qui, comme vous, un jour feront au désespoir.
Plus je vous voi, plus je raifonne,
Plus je crains que l'ennui, que votre sort vous donne,
Ne vous engage à fuivre un ufage commun.
Vous juftifierez mes alarmes,

Oui, vous emprunterez des charmes
Pour faire revenir quelqu'un.

Mais du moins d'une tendre amie ́

Qui dans fon goût eit tous les jours
Par les hommes affermie, *

Ecoutez un moment les finceres difcours;
Croyez vous que l'amour s'allume dans une ame
Par le rouge & le blanc, qu'on mêle fur le teint,
Et tient on compte à une femme,
Des couleurs dont elle fe peint.

Songeons pour guérir de l'erreur où nous fommes
Que le fard le plus beau de tous,
Loin de nous attirer les hommages des hommes
Ne leur donne que des dégoûts.
Mais peut-être me direz-vous
Que fi j'avois un teint auffi laid que le vôtre
J'aurois contre le fard un peu moins de courroux
Et que j'en mettrois comme un autre.
Point du tout. Je me fens des fentimens meilleurs,
Et fi la nature en partage

Ne m'avoit donné d'affez belles couleurs
J'aurois affurement refpecé son ouvrage.

Et fi l'on m'en croyoit, faux braves, faux amis
Faux devots comme fauffes prudes,
Tout à découvert feroit mis.

Et tous perdroient par là les lâches habitudes
Où par un long abus ils fe font affermis

*Voici ce que la Bruyere dit fur le fard des femmes. Si les femmes veulent feulement être belles à leurs propres yeux, & fe plaire à elles-mêmes, elles peuvent fans doute dans la maniere de s'embellir, dans le choix des ajuftemens & dans la parure, fuivre leur goût & leur caprice: mais fi c'eft aux hommes qu'elles défirent de plaire, fi c'eft pour eux qu'elles fe fardent ou qu'elles s'enluminent; j'ai recueilli les voix, & je leur prononce de la part de tous les hommes, ou de la plus grande partie

que le blanc & le rouge les rend affreufes & dégoutantes, que le rouge feul les vieillit & les déguise; qu'ils haïsfent autant à les voir avec de la cerufe fur le vifage, qu'avec des fauffes dents à la bouche, des boules de cire dans les machoires ; qu'ils protestent férieufement contre tout l'artifice dont elles ufent, pour se rendre laides; & que bien loin d'en répondre devant Dieu, il femble au contraire qu'il leur ait refervé ce dernier & infaillible moyen de guérir des femmes.

Si les femmes étoient telles naturellement qu'elles le deviennent par l'artifice, qu'elles perdiffent en un moment toute la fraicheur de leur teint, qu'elles euffent le vifage auffi allumé & auffi plombé qu'elles fe le font par le rouge & par la peinture, dont elles fe fardent, elles feroient inconfolables. Le fard n'empêche pas de paroître vieille, puifqu'il vieillit: c'eft ce que dit Gombaut à une coquette, qui le fardoit,

Ce font là tes foins importans,
Et tu crois fous cette impofture,
Cacher tous les larcins du tems,
Et les défauts de la nature.

On doit aisement fe confoler de

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