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le confiderons comme le premier être, l'être néceffaire, qui exifte par lui-même, qui n'a point de caufe & qui eft la caufe & le Créateur de toutes chofes, celui qui eft, Ego fum qui fum, dit-il à Moyfe, Exod. 111. 14. Les Payens mêmes ont reconnu fon existence. Il y a un Dieu, dit Plaute, il n'en faut pas douter, qui entend tout, qui voit tout ce que nous faifons, & qui recompenfera les gens de biens, & punira les méchans. Voulez vous, dit Seneque, vous rendre les Dieux favorables foyez homme de bien. Vis Deos propitiare? Bonus efto. Ep. 95. Tom. 2.

Eft profecto Deus, qui que nos gerimus auditque & videt,

Bene merenti bene profuerit, male merenti par exit. Plant. Capt.

Nous devons avant toutes chofes, rendre nos hommages à Dieu.

In primis venerare Deos: atque annua magnæ.
Sacra refer Cereri. Virg. Georg. E.

Et commencer toutes nos actions

par lui, les lui raporter toutes.

Ab Jove principium Mufæ, Jovis omnia plena. Idem Egl. 3

C'est une coûtume fagement établie de ne rien faire fans premierement invoquer les Dieux; puifque c'eft dans

leur culte, dans leur infpiration & dans leur affiftance que les hommes doivent trouver toute la juftice & toute la fûreté de leurs entreprises. Pline le Jeune Paneg. de Trajan.

Il gouverne toutes chofes par un amour plein de juftice; il regle le cou: des aftres; c'eft lui qui entretient ce bel ordre qu'on remarque dans la nature, &c.

Si vis celfi jura Tonantis
Pura folers cernere men-

te,

Afpice fummi cunabula
cœli.

Illic jufto fœdere rerum
Veterem fervant fœdera

pacem, &c.
Sic æternos reficit curfus
Alternus amor: Sic aftri.
geris

Bellum difcors exulat
oris.

Hæc concordia temperat
xquis

Elementa modis, ut pu-
gnantia

Vicibus cedant humida
ficcis:

Jungantque fidem frigo-
ra flammis :

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Hiemem defluus irrigat
imber.

Hic temperies alit, ae
profert
Quidquid vitam fpirat in
orbe:

Eadem rapiens condit,
& aufert

Obitu mergens orta fupremo. Boët. 1. 4. Metr. 6.

Quid prius dicam folitis parentum
Laudibus qui res hominum ac Deorum
Qui mare & terras, variifque mundum
Temperet horis.

Unde nil majus generatur ipfo,

Nec viget quicquam fimile aut fecundum:
Proximos illi tamen occupavit

Pallas honores. Hor. 1,1. Od. 124

Scimus ut impios

Titanas, immanemque turmam
Fulmine fuftulerit caduco,

Qui terram inertem, qui mare temperat
Ventofum, & urbes, regnaque trilta
Divofque mortalefque turbas

Imperio regit unus æquo. Idem l.

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Le chœur dans la Tragedie d'Hippolite fe plaint que le cours des Cieux & des faifons étant fi bien reglé, les chofes d'ici-bas ne le foient pas de même: car on voit les gens de bien dans la mifere & les méchans dans la profperité. Si Seneque avoit été éclairé des lumieres de la Foi, il auroit pensé que cela n'arrive que par un ordre impénétrable de la Providence. Voyez au mot Méchant, les vers de Claudien.

O magna parens natura Deûm:
Tuque igniferi rector Olympi,
Qui fparfa cito fidera mundo
Curfufque vagos ragis aftrorum,
Celerique polos cardine verfas:
Cur tibi tanta eft rura perennes
A gitare vias atheris alti?
Ut nunc cane frigora brume
Nudant filvas: nunc arbuftis
Redeant umbræ, nunc æftivi
Colla Leonis Cererem magno
Fervore coquant; virefque fuas
Temperet annus? Sed cur idem,
Qui tanta regis, fub quo vafti
Pondera mundi librata fuos
Ducunt orbes: hominum nimium
Securus ades; non follicitus
Prodeffe bonis, nocuiffe malis?
Res humanas ordine nullo

Fortuna regit, fpargitque manu
Munera cæca pejora fovens.
Vincit Sanctos dira libido.
Fraus fublimi regnat in aula.
Tradere turpi fafces populus

Gaudet, eofdem colit, atque odiť.
Triftis virtus perverfa tulit
Præmia re&ti. Caftos fequitur

Mala paupertas: vitioque potens
Regnat adulter. Sen. Hipp.

Stace penfe plus jufte que Seneque: car il reconnoît que tout fe fait felon les ordres de la Providence.

Cun&ta hæc fuperum demiffa fuprema
Mente fluunt. L. 3.

Deus ecce Deus omine dextro

Imperat: ipfe fuo volvit commercia mundo
Jupiter, & tantos hominum mifcere labores. Val.Flac.

Selon Manilius rien ne prouve mieux une divinité fuprême que la compofi tion de la machine du monde, & tous les changemens qui s'y font. Qui feroit affez fou, dit ce Poëte, pour croire que ce feroit l'effet d'un hazard aveugle.

Quis credat tantas operum fine numine moles

Ex minimis cæcoque creatum fœdere mundum. Af

tronom.

Rotrou dans la Tragedie de Saint Genest a très-bien exprimé la puiffance de Dieu, & après avoir dit que

Ce Maître des Maîtres

Eft devant tous les tems, & devant tous les êtres

Il ajoûte

C'eft lui qui du neant a tiré l'Univers,
Lui, qui deffus la terre a répandu les mers ?-
Qui de l'air étendit les humides contrées,
Qui fema de brillants, les voûtes affurées,
Qui fit naître la guerre entre les Elemens,
Et qui regla des Čieux, les divers mouvemens
La Terre à fon pouvoir, rend un muer hommage,
Les Rois font fes fujets, le monde eft fon partage
Si l'onde eft agitée, il la peut affermir.
S'il querelle les vents, ils nofent plus frémir;
S'il commande au Soleil, il arrête fa courfe ;
Il eft Maître de tout, comme il en eft la fource;
Tout fubfifte par lui, sans lui rien n'eût été, &c.

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Dieu entend tout, voit tout, & connoît jufqu'aux penfées les plus fecretes des hommes.

Nil illum toto quod fit in orbe latet. Ovid. de

Pont. l. 4.

Dieu m'a affifté dans mes entreprifes, j'efpere qu'il ne m'abandonnera pas dans cette occafion.

Et Deus affuit aufis

Quin iterum idem aderit credo Deus. Val.Fla e.

On ne connoît Dieu que par les effets de fa puiffance.

Per fulmina tantum

Scire adhuc cœlo folum regnare tonantem. Lucan. l.;.

La premiere caufe de tous les crimes vient de ne le pas connoître. Sa bonté envers les hommes.

Heu primæ fcelerum caufæ mortalibus ægris
Naturam nefcire Deûm.

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