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Et demuit terram ad fruges, animalia cœpit
Impofuitque viam ponto, ftetit unus in arce
Erectus capitis, victorque ad fydera mittit.
Sydereos oculos, propiufque fpectat Olympum;
Inquiritque Jovem : nec fola fronte Deorum
Contentus manet, & cœlum fcrutatur in alvo:
Cognatumque fequens corpus fic quærit in aftris,
Idem ibid.

Ovide dit auffi que Dieu a formé l'homme la tête élevée vers le Ciel, pour le confiderer fans ceffe comme le lieu de fon repos.

Pronaque cum fpectent animalia cætera terram,
Os homini fublime dedit, cœlumque videre
Juffit, & erectos ad fydera tollere vultus. Metam,

L. 1,

Dieu nous aime mieux que nous ne nous aimons nous-mêmes.

Carior eft illis (superis ) homo, quam fibi. Juv. Sat.10,

Que rien ne peut troubler la tranquillité de ceux qui mettent leur confiance en Dieu. ODE tirée du Pleaume 90.

Celui qui mettra fa vie
Sous la garde du Très haut
Repouffera de l'envie
Le plus dangereux affaut.
Il dira: Dieu redoutable,
C'eft dans ta force indemptable
Que mon efpoir eft remis:
Mes jours font ta propre caufe,
Et c'eft toi feul que j'oppose
A mes jaloux ennemis.

Pour moi dans le feul azyle
Par fes fecours tout-puiffans.

Je brave l'orgueil itenle
De mes rivaux fremiflans.
En vain leur fureur m'affiege
Sa juftice rompt le piege
De ces chaffleurs obftinez.
Elle confond leur adreffe
Et garantit ma foiblesse
De leurs dards empoisonnez.

O toi que ces cœurs féroces
Comblent de crainte & d'ennui
Contre leurs complots atroces
Ne cherche point d'autre apui.
Que fa vérité propice
Soit contre leur artifice
Ton plus invincible mur.
Que fon azile tutelaire
Contre leur âpre colere
Soit ton rempart le plus fûr.

Ainfi méprifant l'atteinte

De leurs traits les plus perçans
Du froid poifon de la crainte
Tu verras tes jours exempts.
Soit que le jour fur la terre
Vienne éclairer de la guerre
Les implacables fureurs,
Ou foit que la nuit obfcure
Repande dans la nature
Ses ténebreuses horreurs.

Mais que vois-je ? quels abîmes
S'entrouvrent autour de moi?
Quel deluge de victimes

S'offre à mes yeux pleins d'effroi ?
Quelle épouvantable image
De morts, de fang, de carnage
Frape mes regards tremblans?"
Et quels glaives invisibles
Percent de coups fi terribles
Ces corps pâles & sanglans?

Mon cœur fois en affurance,
Dieu fe fouvient de ta foi,
Les fleaux de fa vengearce

N'aprocheront point de toi.
Le jufte eft invulnerable;
De fon bonheur immuable
Les Anges font les garants
Et toujours leurs mains propices
A travers les précipices
Conduifent fes pas errans.

Dans les routes ambigues
Du bois le moins fréquenté,
Parmi les ronces aigues
Il chemine en liberté.
Nul obftacle ne l'arrête
Ses pieds écrafent la tête
Du Dragon & de l'Afpic.
Il affronte avec courage
La dent du Lion fauvage
Et les yeux du Bafilic.

Si quelques vaines foibleffes
Troublent fes jours triomphans,
Il fe fouvient des promeffes
Que Dieu fit à fes enfans.
A celui qui m'eft fidelle,
Dit la fageffe éternelle,
J'affurerai mes fecours.
Je raffermirai sa voye,
Et dans le torrent de joye
Je ferai couler fes jours.

Dans fes fortunes diverfes
Je viendrai toujours à lui:
Je ferai dans fes traverfes
Son inféparable appui.
Je le comblerai d'années
Paifibles & fortunées,
Je bénirai fes deffeins:
Il vivra dans ma mémoire:

Et partagera la gloire

Que je referve à mes Saints. M. Roussean,

Abregé de la morale Chrétienne.

STANCES faites

par

M. Du Gaft,

Chantre de Luçon.

N'efperez qu'en Dieu seul & jamais en vous-même.
Bornez tous vos deffeins à remplir votre état.
Priez d'un chafte cœur la Majefté fuprême.
Contentez-vous de peu, fuyez, en tout, l'éclat.

Ecoutez, parlez peu, taifez ce qu'il faut taire.
Cedez avez respect à vos Superieurs,
Suportez des égaux la foibleffe ordinaire ;
Pardonnez aisément à vos intérieurs.

Nul délai pour le Ciel. Que rien ne vous surprenne,
Donnez abondamment. Souffrez fans vous aigrir.
Pour derniere leçon de conduite chrétienne,
Vivant pour Dieu fans ceffe, aprenez à mourir.

Dieu donne quelquefois plus qu'on ne lui demande. [ Il faut l'entendre moralement. ]

Majora petitis

Credibile eft magnos fæpe dediffe Deos. Ovid. Trift:

L. 2.

Il faut craindre Dieu & faire fa vo lonté. Il n'oublie pas les crimes, fi on n'en fait pénitence.

Difce Jovem revereri & juffa faceffere Divům. Magnum etiam capit ira Jovem: memorefque malorum Sollicitat vindicta Deos. Virg. Æn. 12.

Il n'y a que le culte de Dieu qui puiffe nous rendre heureux & refpectables.

Curâ Deûm

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Dii fint, & qui coluère, colantur.
Ovid. Metam

Il fe laiffe flechir par les prieres. Flectitur iratus voce rogante Deus. Ovid. de art.

am. L. J

Dieu eft immobile, cependant il

meut tout.

O qui perpetua mundum ratione gubernas ·
Terrarum Colique fator, qui tempus ab ævo
Ire jubes, ftabilifque manens dans cuncta moveri.
Quem non externe pepulerunt fingere caufæ
Materiæ fuitantis opus : verum infita fummi
Forma boni, livore carens. Tu cuncta fuperno
Ducis ab exemplo pulchrum pulcherrimus ipfe
Mundum mente gerens, fimilique ab imagine, &c.
Boët l. 3. Metrum. 9.

Res Deus noftras celeri citatas
Turbine verfat. Sen. Thyeft.

par

Deus eft qui non mutatur in ævo. Manil.

Dieu remplit tout l'Univers de l'éclat de fa Majefté. Il ne fubfifte que lui-même. Si l'homme lui eft fidele, il eft heureux dès ce monde, qui n'eft qu'un exil affreux pour les impies, quelque heureux qu'ils paroiffent.

Majeftate Dei concluditur omne quod ufquam eft
Qua fine nil rerum ftare vel effe poteft.
Huic homo fi re&te famulatur, proximus hæret ;
Si refilit mifero degit in exilio.

Omnia fic Dominus difcriminat ordine jufto,

Quo fint fumina bonis, ima parata malis. Anthot.

Sacr. Jacob. Bilii.

Idée de la Majefté & de la puissance de Dieu.

nom ?

Ce Dieu maître abfolu de la terre & des Cieux
N'eft point tel que l'erreur le figure à vos yeux.
L'Eternel eft fon le monde eft fon ouvrage,
11 entend les foupirs de l'humble qu'on outrage,
Juge tous les mortels avec d'égales loix,
Et du haut de fon trône interroge les Rois.

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