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Des plus fermes Etats la chûte épouvantable,
Quand il veut, n'eft qu'un jeu de fa main redoutable.
Les orages, les vents, les Cieux lui font foûmis:
D'un feul fouffle il abbat fes plus fiers ennemis.
Que peuvent contre lui tous les Rois de la terre ?
En vain ils s'uniront pour lui faire la guerre.
Pour diffiper leur ligue, il n'a qu'à le montrer.
parle, & dans la poudre il les fait tous rentrer.
Au feul fon de fa voix la mer fuit, le Ciel tremble,
Il voit comme un neant tout l'Univers ensemble.
Et les foibles mortels, vains jouets du trepas,
Sont tous devant fes yeux comme s'ils n'étoient pas.

Racine.

Stances de Racan fur le même fujet.

Toi, qui de l'Eternel contemple les miracles,
Les feux du Firmament font-ce pas des oracles,
Dont le filence parle, & s'entend par les yeux?
Et le pouvoir qu'ils ont deffus notre naiffance,
Peut-il venir d'ailleurs que de cette puissance,
Qui tient ferme la terre, & fait mouvoir les Cieux ?

L'ordre continuel dont depuis tant d'années
L'on voit naître & finir les nuits & les journées,
Et mefurer leur cours d'un fi jufte compas;
N'est-ce pas un chef-d'œuvre où chacun peut connoî-
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Que ce grand Artifan, de qui tout prend fon être
Ne fait point au hazard les choses d'ici-bas?

Ces vifibles effets d'une caufe invisible

Ces fuprêmes grandeurs, cette effence impaffible,
Exigent de nos cœurs l'honneur qui leur eft dû,
Ils prêchent aux Gentils, ils prêchent aux Sauvages,
Et dans tout l'Univers il n'eft point de langages,
Où leur difcours muet ne puiffe être entendu.

Cet efprit qui du tems précéde la naiffance,
Afin de témoigner que fa magnificence,
Ainfi que fon pouvoir eft fans comparaifon
De l'aftre le plus beau, qui sur la terre & fur l'onde
Se fait voir tous les jours aux yeux de tout le monde,
Lui-même en le faifant en a fait la maison.

Là fa grandeur fait voir à tout ce qui respire,

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Dans fon trône éternel digne de fon empire,
Sur des lambris d'azur briller des diamans:
J'amais le blond Hymen couvert d'or & de foye,
Quand il a chez les Rois joint la pompe à la joye
N'a fait dans leur palais luire tant d'ornemens,

C'est de-là qu'à sa force égalant sa justice,
Un jour il fortira pour détruire le vice.
Tel qu'un puiflant Geant au combat préparé :
Il atteindra par tout: tout craindra fon tonnerre
Ses yeux verront par tout, & par toute la terre,
Rien n'eft fi tenebreux qui n'en foit éclairé.

L'impie voudroit pouvoir nier l'éxistence d'un Dieu, pour n'être pas obligé de l'adorer. Dixit infipiens in corde fuo. Non eft Deus.

Ouvres les yeux, homme infidelle,
Sur le Dieu puiffant qui t'apelle:
Mais tu te plais à l'ignorer;
Affermi dans l'ingratitude,

Tu voudrois que l'incertitude

Te difpenfât de l'adorer. Nouv. choix de Vers.

Les Epicuriens & les Stoïciens difoient que Dieu ne fe mêloit point des chofes d'ici-bas.

Urque Deum cœlumque fimul fublime tuenti
Non vacat exiguis rebus adeffe Jovi.
A te pendentem fic dum circumfpicis orbem
Effugiunt curas inferiora tuas. Ovid. Trift.l. z.

Credat Judeus apella

Non ego; namque Deos didici fecurum agere ævum; Nec, fi quid miri faciat natura, Deos id

Triftes ex alto cœli dimittere te&to. Hør. Sat. §. l. v.

Lucrece eft à peu près de même fentiment; mais il ajoûte que les Dieux

font fatisfaits de leurs propres biens, qu'ils n'ont pas befoin de nous, que nos hommages n'attirent point leurs bienfaits, & que nos crimes font audeffous de leur colere. Sentiment impie.

Omnis enim per fe Divûm natura neceffe eft
Immortali ævo fumma cum pace fruatur,
Semota ab noftris rebus, fejunctaque longè:
Nam privata dolore omni, privata periclis,
Ipfa fuis pollens opibus, nil indaga noftri,
Nec bene pro meritis capitur, nec tangitur irâ. L. 1.

Dieu eft invifible aux yeux du corps.

Tenuis enim natura Deûm longeque remota Senfibus à noftris animi vix mente videtur. Idem l. s.

Il punit févérement les pécheurs.

Dii multa negle&ti dederunt

Hefperiæ mala lu&uofæ. Hor. l. 3. Od. 6.

Cœlum ipfum petimus ftultitia; neque Per noftrum patimur fcelus

Iracunda Jovem ponera fulmina. Idem. l. 1. Od.g

Fera regna Erinnis

In facinus juraffe putes. Dent ocius omnes

Quas meruere pati, fic ftat fententia, pœnas. Ovid.

Dieu eft mifericordieux.

Metam

Crede mihi miferis cœleftia numina parcunt
Nec femper læfos & fine fine premunt. Idem.
Si quoties peccant homines fua fulmina mittat
Jupiter exiguo tempore inermis erit.
Nunc ubi detonuit, ftrepituque extezzuit orbem
Purum difcuffis aëra reddit aquis.

Jure igitur rectorque Deûm genitorque vocatur
Jure capax mundus : nil Jove majus habet. Idem:

Py

Trift, e

Tous les tems lui font presens. Si tamen acta Deos numquam mortalia fallunt A culpa facinus fcitis abeffe meâ. Idem. Trift. 1. Qui terram cœli patitur Deus omnia curfus Eterni fecreta tenens, mundi futuri

Confcius ac populis fefe proferre paratus. Lucan. l. s.

Dieu exauce ceux qui le prient, quand il le juge à propos.

Sed tamen ut fufo taurorum fanguine centum,
Sic capitur minimo thuris honore Deus.
Sed folet interdum fieri placabile numen

Nube folet pulfa candidus ire dies. Ovid. Trif. 2. Et dominum mundi flectere vota valent. Mart.

Quelquefois auffi Dieu exauce les prieres; pour punir ceux qui lui demandent des chofes nuifibles comme il arriva à Midas.

Huic Deus optanti gratum: fed inucile fecit
Muneris arbitrium, gaudens altore recepto
Ille male ufurus donis ait: Effice quidquid
Corpore contigero fulvum vertatur in aurum :
Annuit optatis: nocituraque munera folvit
Liber, & indoluit, quod non meliora petiffet. Ovid.

Metam.l. II.

Dieu préfére un cœur fincere & pur à toutes les victimes. Les Romains avoient mis à la tête de leurs Loix, qu'ils appelloient les Loix facrées, cette belle maxime: Que l'on s'aproche des Dieux avec un cœur pur; Que l'on se presente devant eux en efprit de religion, &c. Quiconque en ufera autre

ment, Dieu en fera le vengeur. Ad Divos adeunto caftè, pietatem adhibento &c. Qui fecus faxit, Deus ipfe vindex erit. Cic. de Leg. 1. 2.

Non bove mactato cœleftia Numina gaudent
Sed quæ præftanda eft & fine tefte, fides. Ovid.

Te nihil attinet

Tentare multa cæde bidentium

Parvos coronantem marino
Rore Deos, fragilique myrto.

Immunis aram fi tetigit manus
Non fumptuosâ blandior hostiâ
Mollibit averfos Pænates

Farre pio, & faliente micâ. Hor. l. 3.

Od. 23.

Il eft le pere de tous les hommes, c'eft lui qui a donné l'être à toutes chofes & qui gouverne feul tout l'U

nivers.

Omne hominum genus in terris

Simili furgit ab ortu.

Unus enim rerum pater eft:

Unus qui cuncta miniftrat. Boët. l. 3. Metr. 5.

Denique cœlefti fumus omnes femine oriundi.
Omnibus ille idem pater eft. Lucret. 1.2.

Il s'opofe aux deffeins des pécheurs

Deus ecce furentibus obftat. Stat.

Grandeur de Dieu. Foibleffe des hommes. O DE tirée du Pfeaume 145.

Mon ame, louez le Seigneur,
Rendez un légitime honneur
A l'objet éternel de vos juftes loüanges

Oui, Mon Dieu, je veux déformais
Partager la gloire des Anges

Et confacrer ma vie à chanter vos bienfaits.

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