At caret infidiis hominum, quia mitis hirundo eft. Quafque colat turres Chaonis ales habet. Efte procul lites, & amaræ prælia linguæ: Dulcibus eft verbis mollis alendus amor. Ovid. de Douleur. La douleur eft un fentiment plus ou moins vif & facheux, que le fujet qui la caufe eft plus ou moins fenfible. Elle eft ennemie de la nature & cependant nous commençons à fouffrir, dès que nous commençons à refpirer. « Nous » fommes nez à cela, dit Charon, & » en vouloir être exempt eft injuftice. Il faut fouffrir doucement les loix » de notre condition. Nous fommes » pour vieiller, affoiblir, nous plain» dre, & être malades: Il faut appren» dre à fouffrir ce que l'on ne peut » éviter. Durum. Sed levius fit patientiâ, Quidquid corrigere eft nefas. Hor. l. 1. Od. 240 Les plus fermes ne font quelquefois pas à l'épreuve d'une grande douleur. Non ego firmus in hoc non hæc patientia noftro Ingenio: Frangit fortia corda dolor. Tibul. 1.3.E!.2. Fiducia moftis Nulla viris ægro affiduè mens carpitur. Val.Flace.l.3. : Une douleur ou un chagrin intérieur tourmente plus violemment que celui qui fe produit au dehors. Strangulat inclufus delo, atque cor æftuat intus: Cogitur & vires multiplicare fuas. O vid. Trift. l. 5. La douleur n'eft réelle que quand on la reffent vivement en particulier; on doute de celle qui s'exhale au dehors. Amiffum non flet, cum fola eft,Gellia patrem : Imitation du Comte de Buffi R. Aminte en fon particulier Qui cherche avec trop de foin Les veritables douleurs font muettes. Cure leves loquuntur, ingentes ftupent. Sen. Hipp. C'eft bien, je le confeffe, une jufte coûtume, Par le canal des yeux vuidant fon amertume, Les foibles déplaifirs s'amufent à parler, Et quiconque fe plaint cherche à fe confoler. Corn. La douleur reveille les forces & l'induftrie. Grande doloris Ingenium eft, miferifque venit folertia rebus. Ovid. Metam. Douleur exceffive. Væ mifero ! mihi lilia nigra videntur, Pallentque rofe, nec dulce rubens hyacinthus, Nullos nec myrthus, nec laurus fpirat odores: At fi tu venias, & candida lilia fient, Purpureaque rofa, tam dulce rubens hyacintus: La douleur ne doit pas être plus grande que le mal. Ponamus nimios gemitus: flagrantior æquo Non debet dolor effe viri, nec vulnere major. Juv. Sat. 13. Une grande douleur plus que les tourmens, oblige de découvrir ce qui étoit caché dans le cœur. La neceffité a plus de force que la tendreffe. Verberibus, igne, morte, cruciatu. eloqui Stulta eft fides celare quod prodas ftatim. Sen. Troad. Le plaifir de la vengeance diminue la douleur. Voyez au mot Vengeance la baffeffe de cette paffion. At tu ne dubita, minuet vindi&a dolorem. Ovid. Il ne faut pas s'avifer de vouloir confoler une perfonne au fort de fa douleur, elle n'eft pas alors capable d'écouter ni de profiter des avis qu'on lui donne, il faut attendre que fa douleur commence à diminuer. Voyez au mot Confeil. Impatiens, &c. Peinture d'une douleur caufée par la mort d'un ami. Le Poëte parle d'Or phée. Septem illum totos perhibent ex ordine menfes Georg. 4. Una omnes lachrymas: matres, puerique fenefque Fundebant,moftam implentes mugitibus urbem. Maph. Veb. Douleur d'Hecube à la vue de fon fils Polydor & de fes autres enfans morts. Afpicit ejectum Polydori in littore corpus !` Et pariter vocem, lachrymafque introrsus obortas Sic Hecube, poftquam cum lu&u mifcuit iram, Omne fore illius quod das, quod & antè dedifti Qu'il faut mettre des bornes à fa douleur : elle ne fçauroit toujours du rer. Non femper imbres nubibus hifpidos Nec rapidum fugiente folem. At non ter avo functus amabilem Cantemus Augufti trophæa, &c. Hor. l. 2. Od. 9. Changement que la douleur fait dans une perfonne qui fouffre : c'eft proprement celui que l'amour produit; tel étoit celui de Phedre. Torretur æftu tacito, & inclufus quoque |