LA BIBLIOTHEQUE DES POËTES LATINS ET FRANCOIS Ouvrage auffi utile pour former le 'Accipite hæc animis, lætasque advertite mentes Æneid. 5 A PARIS, MDCCXXXI. Avec Aprobation & Privilege du Roi. PREFACE. A vie de l'homme eft trop courte pour pouvoir lire tous les Auteurs, & tout n'y eft pas également bon. D'ail leurs il y a une infinité de perfon nes engagées dans differens emplois, qui demandent prefque tout leur tems, ainfi ne pouvant fe par tager entre leurs occupations ordinaires & l'étude des belles Let tres, qui amufent fi agréablement F'efprit en l'inftruifant, elles font privées par-là de ce qu'il y a de plus beau & de plus utile dans la Litterature. C'est pour remedier à cet inconvenient, qu'on a fait un tria ge & un choix exact des plus belles penfées des Poëtes Latins & François fur toutes fortes de matieTes, qu'on a rangées par ordre AL phabetique pour la commodité du Lecteur. Il ne faut qu'un exemple ou deux pour faire voir d'un coup d'oeil toute l'économie de ce mélange de Profe & de Vers qu'on donne ici au Public. Veut-on fçavoir ce que les Poëtes ont dit fur l'amitié ou fur l'avarice, on n'a qu'à chercher le titre de l'Amitié ou de l'Avarice; on y trouvera ce que les Poëtés Latins & François ont penfé fur Pune & fur l'autre, &c. On verra d'abord la définition de chaque vertu & de chaque vice, puis fuivent les paffages des Poëtes, qui font précedez d'un abregé François de ce qu'ils contiennent, comme autant de fentences, qui preparent l'efprit à la lecture du paffage du Poete. On y trouvera même la traduction entiere de plufieurs de ces paffages, tirée du Pere Tarteron, dont le tour naïf & agréable ne fçauroit manquer de plaire au Lecteur, Ces penfées ainfi détachées fixent l'efprit, qui s'y arrête plus que quand on les lit dans l'Auteur même. L'invention de ces fortes de Recueils n'eft pas nouvelle, il en a paru depuis plus de |