Imágenes de páginas
PDF
EPUB

RES; ce font fes maximes qui vous reglent » ~ ce font prefque les propres termes dont il fe fervoit, qui font le langage que vous parlez dans vos Monafteres.

Mais comme ces maximes mêmes vous. éloignent de tout commerce avec le monde, les Fidéles qui vivent dans le fiécle font privés des puiffantes leçons que votre conduite formée fur le caractere de votre faint Fondateur leur feroit,s'ils recevoient de vous les grands exemples que vous ne pouvez leur préfenter. Le Seigneur,qui a donné S. François de Sales à fon Eglife pour la fanctification de tous fes Enfans,dans quelque condition qu'ils fuffent, a voulu que le pieux Evêque de Belley fût l'inftrument de fa Providence en leur faveur. Ce grand Prélat,qui connoiffoit le prix de tout ce qui venoit du S. Evêque de Genève, a recueilli avec autant d'exactitude que de fidelité jufqu'aux moindres de fes paroles, fi cependant il eft permis de fe fervir de ce terme en parlant d'un homme qui ne prononçoit que des oracles s &l'Eglife lui a l'obligation de connoître que S. François de Sales n'en proferoit aucune qui

ne fût assaisonnée du fel de la fageffe de Dieu dont il étoit plein.

Ce qu'a fait le pieux Evêque de Belley dans un Ouvrage de fix volumes, j'ai essayé de le faire en un feul ; & en cela, j'ai cru me conformer à l'Esprit de S. François de Sales qui s'accommodoit autant qu'il étoit permis au goût du tems où il vivoit, pour gagner tout le monde à Dieu.

Comme dans le tems où nous fommes, les Ouvrages concis, ferrés, énergiques, font ceux qui ont le plus d'attrait pour le Lecteur, j'ai cru qu'un précis de l'Ouvrage de M. de Belley, précis qui mettroit tout d'un coup fous les yeux les fentimens de S. François de Sales, feroit lû avec tout l'agrément qu'on avoit à lire l'Ouvrage dans fon entier, lors même que le ftyle diffus de l'Auteur fembloit devoir lui faire perdre quelque chofe de ce qu'il avoit de gracieux.

Je n'avois pourtant pas entrepris la lecture de ce long Recueil, dans le deffein d'en faire un Extrait pour le Public. J'avois pour toute intention,celle de m'inftruire & de m'animer par la lecture des grandes actions & des paroles

édifiantes & inftructives de S. François de Sales: je cherchois un modéle pour moi, & non pour le propofer aux autres. Mais ma foibleffe pouvoit-elle me permettre de fuivre tout d'un coup de fi grandes leçons un modele fi parfait ? J'ai donc cru devoir au moins recueillir mettre par écrit ce que je devois pratiquer, afin que l'ayant continuellement fous les yeux, je ne fusse pas un moment Sans me propofer à moi-même un fujet d'émulation, le plus preffant que puisse avoir un Rafteur chargé d'un nombreux troupeau. J'ai imprimé le plus avant qu'il m'a été poffible dans mon efprit ce que j'avois fous les yeux s &la confolation que j'ai goûtée en méditant -ce que j'avois dans le cœur, m'a engagé à procurer autant que je le pourrois aux Fidéles, un avantage qui m'a paru trop précieux pour n'étre poffedé que par moi feul.

Plaife au Pere des mifericordes répandre fa bénédiction fur l'Ouvrage. Vos Prières, MES Reverendes MERES, foutenues de la protection du S. Evêque dont je vous présente l'Esprit, me fait efperer avec confiance cette

[ocr errors]
[ocr errors]

Bénédiction, & j'attens de votre charité que vous prierez auffi pour l'Auteur, qui eft avec la vénération la plus parfaite,

MES REVERENDES MERES

ET TRES-HONORE'ES SOEURS,

6 Decembre 1726.

Votre très-humble & trèsobéiffant Serviteur, P. C.

Q

u

Uoique ce Recueil porte le même nom que celui de M. de Belley, d'où il a été tiré, ce n'en est: toutefois qu'un Extrait: Extrait qui exprime tout l'Efprit de S. François de Sales. M. de Belley ne s'étoit propofe dans fon Ouvrage, que de faire voir l'Efprit de S. François de Sales; mais une plume auffi féconde & auffi rapide que la fienne,n'a pû fe contenir toujours dans les bornes de fon fujet il s'eft étenfouvent à d'autres matieres, lefquelles quoiqu'excellentes,nelaiffent pas quelquefois de faire perdre de vûë le fujer principal. C'eft pour remplir précifément le titre de cet Ouvrage, que l'on a entrepris d'en extraire uniquement ce qui compofe cet Esprit, afin qu'il paroiffe tout d'un coup dans un plus agréable point de vue. On y a corrigé quelques termes qui ne font plus d'ufage, mais on l'a fait avec fobriété, pour ne rien diminuer de l'onction & de l'énergie des expreffions, foit de S. François de Sales, foit de M. de Belley. On y a même laiffé quelques Hiftoires. agréables, propres à délaffer le Lecteur en l'inftruifant. Comme ce font tous morceaux détachés & qui n'ont point de liaifon néceffaire, on n'a pas crû devoir s'éloigner de la méthode de l'Auteur, qui n'a point d'ordre marqué. On peut dire que toutes les Vertus y font traitées, même avec affez d'étenduë & qu'il n'eft perfonne, de quelqu'état qu'il foit, qui n'y trouve dequoi s'inftruire & s'édifier. Dieu veuille bénir cet Ouvrage & le faire fervir à fa gloire.

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »