Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Plus leur état eft parfait, plus il demande d'elles de fainteté & de perfection.

4°. Que comme chacun a fon don 3 felon qu'il l'a reçu de Dieu; c'eft à chacun de s'y conformer pour le choix de l'un ou de l'autre de ces deux états; de celui de la virginité, ou de celui du mariage.

D. S. Paul dit-il la même chofe de l'état des veuves, en comparaifon de celui des perfonnes mariées ?

R. Ouy: La femme, dit-il, eft liée à la loi du mariage, tant que fon mari eft vivant; (& l'on doit penfer reciproquement la même chofe du mari à l'égard de la femme; la condition de l'un & de l'autre à cet égard étant égale) Mais fi fon mari meurt, elle eft libre qu'elle fe marie à dra, pourvû que ce foit felon le Seigneur. Mais elle fera plus heureufe fi elle demeure veuve, comme je le lui conLeille je croi que j'ai auffi l'efprit

qui

elle vou

de Dieu. (1. Cor. vij. 39.40.)

D. Que devons-nous conclure de ces paroles de l'Apôtre ?

R. Nous devons en conclure. 1°. Que le mariage est indiffoluble & qu'il fubfifte toûjours pendant la vie des deux époux qu'il ne peut être diffous que par la mort de l'un ou de l'autre, comme on l'a dit ci-deffus ; enforte que le mari ne peut fe remarier du vivant de fa femme, ni la femme du vivant de fon mari. (Math. v. 32. Rom. vij. 2.)

2°. Que la mort du mari ou de la femme rompt & diffout le mariage, & qu'il eft permis aux perfonnes veuves de fe remarier, non-feulement en fecondes, mais en troifiémes & quatriémes nôces, & au-delà. ( Rom. vij. 2.. S. Amb. lib. de vid. cap. 12.)

3°. Que leur état de viduité eft ces pendant préferable en lui-même à celui du mariage. ( S. Ambr. ibid.) 4. Qu'il ne leur eft que confeillé

& non commandé.

5°. Que ce confeil, quoiqu'il ne leur impofe point d'obligation, doit leur être neanmoins d'autant plus refpectable, qu'il vient d'un Apôtre rempli de l'efprit de Dieu, & qu'il doit faire fur eux d'autant plus d'impreffion, qu'il peut leur être plus utile. (S.Amb. ibid. c. 14.)

6°. Que s'ils fe remarient, ce doit être, comme dit faint Paul, felon le Seigneur ; c'eft-à-dire, par la vocation de Dieu, par des vues dignes de Dieu, & d'une maniere qui convienne toûjours & en tout, au but qu'ils doivent fe propofer de fervir Dieu, de lui plaire, & de vivre uniquement pour lui.

ARTICLE II.

Du Mariage comme Sacrement de la Loi nouvelle. De fon inftitution de fes effets.

D. Qu'y a-t'il dans le Mariage des

Chrétiens, celebré dans l'Eglife, qui le releve au-deffus des mariages contractés dans la Loi ancienne, & qui le diftingue des mariages, même legitimes, qui fe contractent par des Infideles ou des Heretiques, hors de l'Eglife?

R. C'eft que N. S. J. C. l'a élevé à la dignité de Sacrement dans la Loi nouvelle, & qu'il l'a rétabli dans sa perfection primitive.

D. Comment fçavons-nous que Jefus-Christ a élevé le Mariage à la dignité de Sacrement, dans la Loi nouvelle ?

R. S. Paul lui en donne le nom dans fon Epitre aux Ephefiens: Toute la Tradition de l'Eglife nous apprend qu'il en a l'efficace & la vertu, qu'il ne peut avoir reçuë que de J. C. feul: & le Concile de Trente l'a défini en termes exprès, par ce premier Canon de la Seffion 24. » Si quelqu'un que le Mariage n'eft point veri

» dit

[ocr errors]

» tablement & proprement un des fept Sacremens de la Loi Evangeli» que, inftitué par J. C. mais que ce » font les hommes qui l'ont introduir » fous ce nom dans l'Eglife, & qu'il » n'a point la vertu de donner la gra"ce; qu'il foit anatheme. » (Eph. v.32. Conc. Trid. feff. 24. Can. 1.) D. Pourquoi S. Paul donne-t'il au Mariage, le nom de Sacrement?

R. Le nom de Sacrement, pris en general, veut dire, figne, figure, myftere, & ce qui repréfente quelque chofe de faint & de facré. Pris en particulier, il fignifie un figne fenfible qui donne la grace. C'est dans l'un & dans l'autre de ces deux fens, que le nom de Sacrement convient au Mariage légitime, furtout des Chrétiens, dans la Loi nouvelle. S. Paul le lui donne, au moins dans le premier fens, pour nous apprendre qu'il eft un figne facré de l'union ineffable de J. C. avec fon Eglife. Ce qui lui fait dire, que c'est un grand

« AnteriorContinuar »