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eft mauvais, votre corps entier fera dans Les tenebres. C'est-à-dire, que fi notre intention eft droite, tout ce que nous ferons en confequence fera pur & bon; que fi notre intention est mauvaise, nos actions mêmes & nos entreprises ne pourront être que mauvaises & impures. (Math. vj. 22-23.)

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D. Quelles font les mauvaises vûës qu'on peut avoir pour fe déterminer au Mariage?

R. Il y en a de groffiérement corrompuës; & c'eft la difpofition de ceux qui ne recherchent dans le mariage, qu'à fatisfaire leurs paffions brutales, & les defirs de la chair. Il y en a d'autres, qui font moins visiblement mauvaises,mais qui ne font pas moins oppofées à l'efprit chrétien; comme lors qu'on ne s'y determine que par des vûës de vanité, d'ambition, ou d'interêt, par un defir déreglé de la liberté; par la fauffe perfuafion où l'on eft, que vivant dans les engagemens du monde

on pourra vivre felon le monde. Toutes ces vûës ne conviennent point à de vrais Chrétiens, & né peuvent qu'attirer la malédiction de Dieu fuc le mariage. De-là vient fans doute qu'il y a tant de malheureux, qui font de veritables enfers anticipés. D'autres, pour être ou paroître heureux felon le monde, n'en font pas moins malheureux felon Dieu. On peut rapporter tous ces malheurs aux mauvaises vûës, qui ont engagé dans cet état. Com ment fortiroit-il de bons fruits d'une racine corrompuë ?

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D. Quelle eft la malédiction de ceux qui n'entrent dans le mariage, que pour fatisfaire des paffions charnelles R. L'Ange Raphaël nous l'aprend lors qu'il dit au jeune Tobie: Ecoutezmoi, & je vous apprendrai qui font ceux fur qui le démon a du pouvoir. Lorfque des perfonnes s'engagent tellement dans le mariage, qu'ils banniffent Dieu de leur cœur & de leur efprit, &

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qu'ils ne pensent qu'à fatisfaire leur bru talité, comme les chevaux & les mulets qui font fans raifon, le démon a pouvoir fur eux C'est ce qu'on vit dans les fept premiers maris de Sara, qui furent étouffés par le démon. Mais ce que le démon fit à leur égard fur les corps, il ne le fait que trop ordinairement fur les cœurs. Qui fe rend efclave de fa pa fion, le devient du peché, & du demon même. Verité terrible, & qui doit faire trembler tous ceux qui ont encore quelques fentimens de Reli gion! (Tob. vj. 16-17.)

D. Mais n'eft-il pas permis de chercher dans le mariage un remede à l'in 'continence ?....

R. Ouy, mais c'eft un remède qu'il faut y chercher, & non pas un aliment Il faut travailler à guérir la concupifcence, & non à la fatisfaire, & à l'entretenir. Et les Peres mêmes de l'Eglife, fondés fur l'autorité de S. Paul, n'exemptent point absolu

ment de peché, ceux qui ne fe propofent point d'autre fin en entrar t dans le mariage, que d'éviter la fornication,& de fe procurer un remedé contre l'incontinence; quoi qu'ils ne regardent cette faute que comme venielle, & que l'honnêteté du mariage rend excufable. (1. Cor. vij. 5-6. S. Greg. Paft. 3. cap. 28. S. Aug. de Bono conjug. cap. 7. 17. &c. S. Th. in fent. dift. 31. art. 2. ad 2.)

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D. Doit-on renoncer à toutes mauvaifes vûes, pour fe difpofer à entrer dans le mariage?

R. Ouy, parce qu'il faut y entrer en Chrétiens, & d'une maniere digne de Dieu. C'eft en toutes choses que nous devons chercher Dieu, & c'eft à lui que nous devons toutes nos œuvres. C'est en lui & pour lui que nous de vons aimer tout ce que nous aimons. C'est donc lui, à plus forte raion, que nous devons regarder & chercher dans un état qui a desi grandes sule

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embraffe en quelque façon

D. Ne peut-on pas fe marier dans la vue d'un établiffement, ou de quel que avantage temporel?

R. Ouy, mais pourvû que cette vie ne foit point la dominante, & que ce que nous cherchons principalement & préferablement à tout ce foit de fervir Dieu, & de nous fantifier dans

cet état.

D. Quelles font les vûes & les intentions légitimes, que l'on peut, & que l'on doit avoir, en fe déterminant au mariage?

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R. C'eft, comme on l'a dit, de ne s'y déterminer que pour fervir Dieu, & fe fantifier dans cet état, pour y avoir des enfans, & les élever dans la crainte & l'amour de Dieu, & pour y trouver un fecours & un remede neceffaire à notre foibleffe. (S. Greg. M. Paft. 1. 3. cap. 28.

D. Que faut-il donc faire à cet égard

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