obligations du mariage?

R. Parce que pour fe déterminer prudemment au choix d'un état, il faut en connoître les devoirs, & les engagemens que l'on y contracte pour juger fi l'on pourra les remplir.

D. Pourquoi avez-vous mis li connoiffance des verités effentielles & principales de la Religion, parmi les difpofitions éloignées pour le mariage?

R. Parce qu'on doit en être inftruit en tout âge, & en tout état; qu'il faut par conféquent les étudier, & les apprendre de bonne heure; & que quand on attend aux approches du mariage, pour commencer à s'y appliquer, on court rifque d'y entrer fans en être inftruit, où de ne l'être que d'une maniere fuperficielle & infuffifante.!

D. A quoi s'expofent ceux qui negligent ainfi de s'inftruire, & qui fe préfentent en confequence pour le

mariage, fans être inftruits? RA profaner ce Sacrement, & à le recevoir fans les difpofitions neceffaires, s'ils rencontrent des Miniftres negligens ou trop complaifans ; ou à être differés pour la celebration de leur mariage, quelquefois même avec confufion pour eux

pour eux, & avec éclat, s'ils ont à faire à des Miniftres attentifs & fideles à leur miniftere.

D. Les Pafteurs & les Confeffeurs font-ils en droit d'examiner les perfonnes qui fe préfentent à eux pour le mariage, pour s'affurer s'ils font fuffifamment inftruits des verités de la Religion?

R. Non feulement ils en ont le droit, mais leur devoir les y oblige. Les Rituels fuppofent qu'ils prendront cette précaution, & en marquent communé ment la neceffité. Le Rituel Romain

dit, qu'il faut que ceux qui fouhaitent de fe marier, fçachent les principes de notre Foi, parce qu'ils doi

vent les apprendre à leurs enfans. C'eft donc aux Pasteurs qui doivent adminiftrer ce Sacrement, & aux Confeffeurs qui conduifent ceux qui se préfentent pour ce Sacrement, à les examiner, & à s'affurer s'ils en ont une connoiffance fuffifante ; & les Fideles font dans l'obligation de fe foumettre à cet examen.(Voyez le Rituel Romain, celui de Paris, &c.)

D. Eft-on en droit de differer leur mariage, s'ils ne fe trouvent pas affes inftruits?

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R. Ouy; & même dans l'obligation de le faire. Saint Charles dans fon cinquiéme Concile Provincial, dit: Que le Curé ne doit pas celébrer le mariage de ceux qui ignorent les » chofes neceffaires au falut, qu'il » n'ait auparavant reconnu qu'ils font fuffifaniment inftruits des princimyfteres, en la maniere qu'ils y font abfolument obligés. » Il doit donc differer leur mariage, au moins

دو

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pour quelques jours, & faire que pendant ce tems ils foient inftruits des chofes neceffaires. (S. Car. in Conc, prou. v. 1579. tit. Quæ ad Matr.).

D. A quoi réduifez-vous ces inf tructions neceffaires, par rapport aux verités de la Religion?

R. Il n'eft pas facile de marquer précisément, jufqu'où doit s'étendre la connoiffance des verités de la Religion, pour chacun en particulier. D'où il s'enfuit, que chacun doit s'en inftruire le plus qu'il lui eft poffible, Mais on convient au moins, & faint Thomas le décide, « Qu'on eft obli- « gé, de neceffité de falut, de croire « explicitement, & par confequent de fçavoir, les premiers & principaux mysteres de la Foi. » S. Charles dit, Que tous font obligés fous peine de « peché mortel, de fçavoir tous les ar- «e ticles du Symbole des Apôtres, & « de fçavoir quels font ces articles, au «e moins quant à la fubstance; comme

» auffi les Commandemens de Diez » & de la Sainte Eglife, qui y obligent fous peine de peché mor" tel." C'eft donc une connoiffance indifpenfable, pour entrer dans l'état & recevoir le Sacrement de Mariage. (S. Thom. 2. 2. q. 2. art. 5. in corp. S. Car. Actor. part. 4. Instr. Confeff. Theolog. Mor. de Grenoble, 2. Traité du 1. Command. de Dieu.)

D. Voudriez-vous bien nous facili

ter cette inftruction › par quelque abregé des verités principales de la Religion?

R. Volontiers; en faveur de ceux qui n'étant point inftruits, ont neanmoins un defir fincere de s'inftruire.